Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme fait part, lundi, de ses inquiétudes quant à la possibilité que la guerre de Gaza ne conduise "à une conflagration beaucoup plus large", devant le Conseil des droits de l’homme à Genève.

"Je suis profondément préoccupé par le fait que, dans cette poudrière, toute étincelle pourrait conduire à une conflagration beaucoup plus large", déclare Volker Türk, ajoutant que "cela aurait des implications pour tous les pays du Moyen-Orient et pour bien d’autres au-delà de la région".

Dans son traditionnel discours, où il fait le tour des principales violations des droits humains à travers le monde, M. Türk cite deux exemples où le conflit entre Israël et le Hamas a déjà des effets régionaux: le Liban et le Yémen.

"Les incidents au cours desquels des civils, notamment des enfants, des ambulanciers et des journalistes, ont été tués lors d’attaques, doivent faire l’objet d’une enquête approfondie", dit M. Türk, rappelant que quelque 80.000 Israéliens ont également été déplacés des zones frontalières d’Israël.

"Il est impératif de faire tout son possible pour éviter une conflagration plus large", insiste-t-il.

Au Yémen, les Houthis qui ciblent la navigation commerciale à travers la mer Rouge en soutien au Hamas perturbent le commerce maritime mondial et font grimper le prix des marchandises, "avec une incidence particulièrement considérable sur les pays en développement", souligne M. Türk.

Alors que la guerre va bientôt entrer dans son sixième mois, la famine est "quasiment inévitable" selon l’ONU pour 2,2 millions des 2,4 millions d’habitants.

Les négociations pour une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas palestinien reprennent lundi au Caire après un "progrès significatif", au lendemain d’un appel de la vice-présidente américaine Kamala Harris à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza menacée de famine.

Entretemps, l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements aériens et terrestres sur plusieurs secteurs du territoire palestinien, faisant au moins 100 morts, dont la plupart sont des civils selon le ministère de la Santé à Gaza.

Ces dernières heures, les bombardements israéliens ont visé surtout Rafah et Khan Younès dans le sud, Jabaliya, Nousseirat dans le centre et la ville de Gaza notamment le quartier Zeitoun dans le nord, selon le gouvernement du Hamas et des témoins.