Les négociations au Caire sur une trêve à Gaza sont entrées dans leur quatrième jour mercredi, alors que les difficultés persistent tant du côté israélien que du côté du Hamas sur les termes d’une suspension des hostilités.

Les discussions se poursuivaient mercredi au Caire entre les médiateurs internationaux et le Hamas pour tenter de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, que le président américain, Joe Biden, a exhorté à accepter un cessez-le-feu.

Les médiateurs espèrent négocier, avant le début du ramadan, un accord de trêve dans le territoire assiégé et dévasté par cinq mois de guerre, où les bombardements israéliens qui se poursuivent sans répit depuis octobre, ont fait 86 morts en 24 heures, selon le ministère palestinien de la Santé.

La guerre a plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire de grande ampleur et 2,2 millions de personnes, selon l’ONU, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine, l’aide internationale soumise au contrôle d’Israël n’arrivant qu’au compte-gouttes depuis l’Égypte alors que les besoins sont immenses.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a prévenu mardi que la faim atteignait des " niveaux catastrophiques " dans le nord du territoire palestinien, rendu difficilement accessible par les destructions, les combats et les pillages.

Face à cette catastrophe humanitaire, les États-Unis, principal allié d’Israël, réclament avec de plus en plus d’insistance, une trêve avant le ramadan, le mois sacré du jeûne musulman, qui commence autour du 10 mars.

Les États-Unis ont aussi haussé le ton ces derniers jours vis-à-vis d’Israël. Joe Biden a réclamé mardi à Israël qu’il laisse entrer " plus d’aide " dans la bande de Gaza et estimé qu’il n’avait " pas d’excuses " pour restreindre le passage des convois.

L’Égypte, les États-Unis et le Qatar tentent d’arracher un compromis aux deux camps, afin d’obtenir un accord portant sur une trêve de six semaines associée à la libération d’otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l’entrée d’une quantité accrue d’aide humanitaire à Gaza.

Des discussions " difficiles " qui ont commencé dimanche au Caire se poursuivent mercredi entre des représentants des trois pays médiateurs et du Hamas, mais sans représentant israélien, a annoncé la chaîne Al-Qahera News, proche du renseignement égyptien, citant un haut responsable.

La délicate question des otages retenus à Gaza est au centre des négociations mais le Hamas réclame, avant tout accord, un cessez-le-feu définitif, un retrait des troupes israéliennes de Gaza, la reconstruction du territoire et le retour dans leur foyer des centaines de milliers de civils déplacés par la guerre.

Israël rejette ces conditions et assure que l’offensive se poursuivra jusqu’à l’élimination du Hamas. Selon des médias, Israël demande au Hamas de lui fournir une liste précise des otages et n’a pas envoyé de représentant au Caire car cette liste ne lui a pas été remise.

Un responsable politique du Hamas, Bassem Naim, a affirmé à l’AFP que le mouvement n’avait reçu aucune demande concernant la situation des otages et ignorait " qui est vivant ou mort " parmi eux.

Son armée a lancé une offensive qui a fait 30.717 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé a Gaza.

Mercredi, selon des témoins, des combats faisaient rage dans plusieurs secteurs de Khan Younès, dans le sud, et de la ville de Gaza, dans le nord.

Plus de 40 frappes israéliennes, selon le service de presse du gouvernement du Hamas, ont visé notamment les secteurs de Khan Younès, de Deir el-Balah, dans le centre, et de Gaza-ville.

Pour parvenir à la " victoire totale " sur le Hamas, Israël a annoncé préparer une offensive terrestre sur Rafah, une ville située à l’extrême sud de la bande de Gaza, contre la frontière fermée avec l’Egypte, où sont massés, selon l’ONU, près d’un million et demi de Palestiniens.

Pour tenter de soulager la population, huit avions de transport jordaniens, américains, français et égyptien ont procédé mardi à des parachutages d’aide sur le nord de Gaza, a annoncé l’armée jordanienne, lors de la " plus grande opération de ce type " depuis le début de la guerre.

Par Adel ZAANOUN, avec Cécile FEUILLATRE, AFP