L’armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah, après avoir pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage avec l’Égypte, tout en bombardant la ville avant des pourparlers au Caire sur un projet de trêve à Gaza.

Une source israélienne a indiqué à " i24 News " que l’opération à Rafah, au cours de laquelle le côté gazaoui du terminal de Rafah est tombé aux mains de l’armée israélienne, est une opération "limitée" visant à continuer de faire pression sur le Hamas pour qu’il accepte un accord sur les otages.La Défense civile a fait état mardi de "nombreux morts" dans les bombardements qui ont visé cette ville, tandis que l’hôpital koweïtien de Rafah a dit avoir reçu 23 morts et l’hôpital al-Najjar quatre morts.

Des témoins et des sources de sécurité palestiniennes ont signalé des frappes aériennes tard lundi et tôt mardi, ainsi que des tirs d’artillerie à travers la bande de Gaza, particulièrement à Rafah et ses environs.

C’est tôt le matin, mardi, que l’armée israélienne a annoncé avoir pris " le contrôle opérationnel " de la partie palestinienne du point de passage avec l’Égypte.

Une unité de blindés " a manoeuvré dans la zone. À l’instant présent, des forces spéciales inspectent le point de passage ", a ajouté l’armée.

L’ONU a indiqué mardi ne disposer plus qu’un jour de réserve de fuel pour les opérations humanitaires dans la bande de Gaza, en raison de la fermeture du point de passage de Rafah.

Elle s’est vue interdire par Israël l’accès au point de passage de Rafah, a indiqué mardi un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires.

La Chine a exhorté Israël mardi à "cesser d’attaquer Rafah", après l’annonce par l’armée israélienne de sa prise de contrôle du côté gazaoui du point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Égypte.

" La Chine (…) appelle fermement Israël à tenir compte des nombreuses demandes de la communauté internationale, à cesser d’attaquer Rafah et à faire tout ce qu’il peut pour éviter une crise humanitaire plus grave dans la bande de Gaza", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Le groupe islamiste palestinien avait donné lundi son feu vert à un projet d’accord présenté par les pays médiateurs pour tenter de mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien, déclenchée il y a sept mois. Cette proposition est "loin des exigences israéliennes", avait cependant rétorqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahou. La guerre, qui a dévasté la bande de Gaza, assiégée par Israël, et poussé la moitié de sa population à se réfugier à Rafah, dans le sud. Tel Aviv a quand même décidé d’envoyer une délégation au Caire, tout en poursuivant ses opérations militaires à Rafah.

Le cabinet de guerre a décidé " à l’unanimité " de poursuivre " l’opération à Rafah afin d’exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et d’autres objectifs de la guerre ", ont indiqué les services du Premier ministre.

Le Qatar a lui aussi annoncé l’envoi mardi d’une délégation au Caire " pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties (…) avec l’espoir de parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et permanent " en " échange de prisonniers et d’otages ".

Selon le numéro deux de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet du territoire, le retour des déplacés et un échange d’otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d’un " cessez-le-feu permanent ".

Avec AFP