Les mouvements étudiants pro-palestiniens prennent de l’ampleur tant en France qu’aux États-Unis, avec des occupations de campus et des manifestations.

L’université américaine Columbia a ajourné la date limite de vendredi fixée aux étudiants pro-palestiniens pour évacuer le campus, occupé par ces derniers pour protester contre la guerre à Gaza. Ce mouvement s’est généralisé sur les campus américains et est en train de prendre de l’ampleur en France également.

Le bureau de la présidence de l’université new-yorkaise, d’où est parti le mouvement de soutien à Gaza il y a plus d’une semaine, est revenu sur l’échéance de minuit heure locale (04H00 GMT vendredi), fixée pour démanteler un village de tentes où quelque 200 étudiants pro-palestiniens se sont rassemblés.

Le mouvement d’étudiants américains pro-palestiniens, qui s’est généralisé sur les campus américains, est parti de l’université Columbia à New York.

Des dizaines d’arrestations y ont été effectuées la semaine dernière, lorsque les responsables de l’université ont eu recours à la police pour mettre fin à une occupation, à laquelle plusieurs personnalités reprochent d’attiser l’antisémitisme. Les manifestations pro-palestiniennes se sont ensuite poursuivies mercredi sur le campus.

D’autres universités, parmi les plus prestigieuses au monde sont concernées par ce mouvement d’étudiants américains, telles Harvard, Yale ou encore Princeton.

Plus de 200 manifestants ont été arrêtés mercredi et jeudi dans des universités de Los Angeles, de Boston et d’Austin, au Texas, où quelque 2.000 personnes s’étaient à nouveau rassemblées jeudi.

Les scènes à travers le pays se suivent et se ressemblent: des élèves installent des tentes sur leurs campus, pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à Israël et la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza.

Puis ils sont délogés, souvent de façon musclée, par des policiers en tenue anti-émeute, à la demande de la direction des universités.

Sur le campus de l’université Emory d’Atlanta, dans le sud-est des États-Unis, des manifestants ont été évacués manu militari par la police, certains projetés au sol pour être arrêtés.

La police d’Atlanta a reconnu avoir utilisé des agents " chimiques irritants " sur les manifestants, face à la " violence " de certains.

 

De l’autre côté de l’Atlantique, quelques dizaines d’étudiants mobilisés en faveur des Palestiniens ont décidé d’occuper un nouveau bâtiment de Sciences Po Paris jeudi soir au lendemain d’une évacuation par la police d’un autre site de l’établissement, dans le sillage des actions menées dans des universités américaines.

Après la fermeture à 21H00 des grilles du bâtiment historique de l’établissement, situé rue Saint-Guillaume, une journaliste de l’AFP a pu constater la présence d’environ 80 étudiants dans la rue, encourageant et apportant des oreillers et des denrées à leurs camarades restés à l’intérieur des locaux après le vote d’une nouvelle occupation décidée lors d’une assemblée générale.

Le comité réclame notamment "la condamnation claire des agissements d’Israël par Sciences Po" et "la fin des collaborations" avec toutes "les institutions ou entités" complices "de l’oppression systémique du peuple palestinien".

Tôt jeudi, 150 à 200 étudiants, notamment de l’université Paris 1, ont manifesté place du Panthéon pour protester contre la venue du président Macron pour un discours sur l’Union européenne à la Sorbonne, a constaté l’AFP.

 

Avec AFP