Trois jours après avoir dissous l’Assemblée nationale, le président Emmanuel Macron dévoile son plan de bataille afin de tenter d’arracher une "majorité claire" pour le reste du quinquennat et de contrer le Rassemblement national, aux portes du pouvoir.

"Les masques tombent" et "la bataille des valeurs éclate au grand jour" en vue des législatives anticipées, a lancé Emmanuel Macron, mercredi, lors de sa conférence de presse organisée trois jours après la dissolution de l’Assemblée nationale.

Après avoir "pris acte d’un blocage" à l’Assemblée nationale, seule la dissolution "permet la clarification des choses", a-t-il dit, en pointant du doigt l’alliance du LR Eric Ciotti et du RN. Il a aussi accusé LFI d’avoir créé un "désordre parfois constant" et "inquiétant" au palais Bourbon, reprochant en outre à "l’extrême gauche" "antisémitisme" et "antiparlementarisme".

Emmanuel Macron a accusé, mercredi, le Rassemblement national, d’entretenir une "ambigüité à l’égard de la Russie", fustigeant également "la sortie de l’Otan" prônée par les lepénistes, lors d’une conférence de presse en vue des législatives.

"À l’extrême gauche, c’est une vision balkanisée de notre politique, de notre diplomatie", a ajouté le chef de l’État, estimant qu’elle n’était "d’ailleurs pas possible, ni vis-à-vis de l’Ukraine, ni par rapport au Proche Orient".

"Je ne veux pas donner les clés du pouvoir à l’extrême droite en 2027", a affirmé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse organisée après la dissolution de l’Assemblée nationale.

"J’assume totalement d’avoir déclenché un mouvement de clarification" en dissolvant l’Assemblée, a déclaré le président de la République. "Quand 50% des Français votent aux extrêmes, que vous avez une majorité relative à l’Assemblée, vous ne pouvez pas leur dire ‘on continue comme si de rien n’était’. Ce n’est pas les respecter, ce n’est pas les entendre", a ajouté le chef de l’État.

Macron a souhaité, "avant ou après" les élections législatives anticipées, un rassemblement de ceux qui auront "su dire non aux extrêmes", pour "bâtir un projet en commun sincère et utile au pays" pour "gouverner".

"Je souhaite avant tout" le "maximum d’élus" de la majorité présidentielle, a expliqué le chef de l’État en conférence de presse. "Mais je souhaite que se rassemblent le moment venu, avant ou après, les femmes et les hommes de bonne volonté qui auront ensemble su dire non aux extrêmes et qui se mettront en capacité de bâtir un projet en commun sincère et utile au pays", a-t-il également déclaré, évoquant un "projet nouveau", une "fédération de projets pour gouverner" et chargeant les partis de sa majorité d’entamer des discussions avec d’autres formations politiques.

Il a confirmé vouloir construire "huit nouveaux réacteurs nucléaires" EPR2, en plus des six premiers réacteurs déjà confirmés.

"Le programme de gouvernement devra acter des décisions fortes, comme par exemple huit nouveaux réacteurs nucléaires indispensables" à la transition énergétique du pays, qui s’est engagé à sortir des énergies fossiles, a déclaré le président lors d’une conférence de presse organisée après la dissolution de l’Assemblée nationale.

En février 2022, avant même la guerre en Ukraine, le président avait annoncé une politique ambitieuse de relance du nucléaire prévoyant la construction de six réacteurs de nouvelle génération avec une option pour huit supplémentaires.

Macron a promis, mercredi, une "autorité républicaine à tous les étages" et un "renforcement d’un axe régalien", dans le respect des "valeurs" républicaines.