Donald Trump a appelé dimanche les Américains à rester unis, après avoir été blessé lors d’une tentative d’assassinat, un incident choquant qui a ouvert un nouveau chapitre sombre dans une course présidentielle américaine déjà polarisée.

Donald Trump a exhorté dimanche les Américains à l’unité, au lendemain d’une tentative d’assassinat dont il a réchappé, blessé à l’oreille, et qui précipite dans l’inconnu une campagne présidentielle déjà sous haute tension.

L’ex-président de 78 ans avait été évacué, la joue ensanglantée, après plusieurs tirs lors d’un meeting à Butler, en Pennsylvanie (nord-est), qui ont fait un mort et deux blessés graves parmi les spectateurs.

La police a également confirmé la mort de l’auteur présumé.

Avant d’être évacué, l’ex-président a levé un poing en direction de la foule en signe de défi. Il a déclaré plus tard avoir été touché par une balle qui lui a transpercé l’oreille droite.

"Seul Dieu a empêché l’impensable de se produire", a assuré dimanche le candidat républicain à la présidentielle sur sa plateforme Truth Social.

"À cet instant, il est plus important que jamais que nous nous tenions unis", a ajouté l’ex-président, appelant à ne pas "permettre au mal de gagner".

Cris d’effroi

Le président démocrate, Joe Biden, qui a parlé samedi soir à Donald Trump, s’est dit, lors d’une allocution télévisée, soulagé d’apprendre que le républicain aille bien tout en condamnant de "elles violences". La Maison Blanche a indiqué que le président devait recevoir des informations actualisées sur la situation dimanche matin.

Le candidat républicain, qui venait de commencer son discours par une de ses habituelles tirades contre l’immigration, s’est aussitôt abrité derrière son pupitre avant d’être entouré et protégé par des agents. Il s’est ensuite relevé, la chevelure ébouriffée et sans sa casquette rouge, avant d’être emmené jusqu’à un véhicule pour être évacué.

Dans l’assistance, des cris d’effroi ont fusé, des spectateurs se sont jetés à terre.

Questions sur le dispositif

La tentative d’assassinat a suscité l’indignation chez nombre de dirigeants à travers le monde, du Royaume-Uni au Japon en passant par la France et Israël.

L’événement a déjà ravivé les tensions politiques et des théories du complot ont inondé les réseaux sociaux.

Le sénateur J.D. Vance, un des colistiers putatifs de Donald Trump, a affirmé que la "rhétorique" de Joe Biden avait "conduit directement" à l’attaque de Donald Trump.

Des questions ont commencé à émerger sur le dispositif de sécurité autour de Donald Trump, censé être l’une des personnalités les plus protégées au monde.

Le Secret Service a démenti dimanche avoir refusé des moyens supplémentaires pour assurer la sécurité de Donald Trump en amont du meeting.

"Il circule une affirmation fausse selon laquelle un membre de l’équipe de l’ex-président avait demandé des moyens supplémentaires de sécurité et que ceux-ci avaient été refusés. C’est absolument faux", a déclaré le porte-parole du Secret Service, Anthony Guglielmi, sur X.

Les conséquences de cet événement sur la campagne pourraient être immenses.

Ces derniers jours, l’attention se focalisait sur les doutes quant à la santé de Joe Biden, 81 ans, et à sa capacité à affronter Donald Trump depuis leur débat du 27 juin, marqué par la performance calamiteuse du démocrate.

Donald Trump a confirmé dimanche son intention de se rendre à Milwaukee, où aura lieu la convention républicaine à partir de lundi et au terme de laquelle il doit être officiellement investi candidat du Parti républicain à la présidentielle du 5 novembre.

"Je me réjouis de parler à notre grande nation cette semaine depuis le Wisconsin", a-t-il déclaré sur Truth Social.

Avec AFP