Trois citoyens israéliens ont été arrêtés ces dernières semaines pour suspicion de nuire à la sécurité nationale au profit du régime iranien, ont révélé mardi l’Agence de sécurité israélienne (Shin Bet) et la police israélienne, a rapporté le média Times of Israel.

L’un des suspects, Elimelech Stern, un ultraorthodoxe de 21 ans résidant à Beit Shemesh, près de Jérusalem, a été inculpé mardi pour contact illégal avec un agent étranger, selon le média israélien Ynet.

Les accusations présentées au tribunal de district de Jérusalem indiquent que Stern a été en contact pour la première fois avec l’agent en se faisant appeler "Anna Elena", via l’application de messagerie cryptée Telegram.

L’agent l’a persuadé de mener diverses actions, telles que poser des affiches anti-israéliennes à Tel Aviv, enterrer de l’argent autour de Jérusalem et Tel Aviv, déposer des colis contenant la tête coupée d’un animal ou une poupée accompagnée d’un couteau et de messages menaçants devant les domiciles de civils israéliens, incendier une forêt, entre autres.

"J’ai diverses missions dans les villes d’Israël que tout le monde n’a pas la capacité de faire", aurait déclaré l’agent iranien à Stern, ajoutant: "Mes missions comportent des récompenses allant de 100 à 100.000 dollars". Les autorités israéliennes ont indiqué que le suspect avait accepté de réaliser toutes les missions demandées, sauf commettre un meurtre et incendier une forêt.

L’acte d’accusation précise que Stern a été payé en cryptomonnaie et qu’il a recruté deux autres suspects pour l’aider à réaliser ces missions.

Sa famille, appartenant à la dynastie hassidique Vizhnitz, a déclaré qu’il nie toutes les accusations, selon Ynet. Ses amis ont affirmé au média que Stern n’a pas Telegram, car il possède un téléphone dit casher.

"L’utilisation de la méthode de contact avec les citoyens israéliens via les réseaux sociaux, sous une fausse identité, est une méthode bien connue des agences de renseignement iraniennes", a indiqué l’ISA.

Selon la déclaration, de nombreux profils en ligne liés à l’Iran ont été découverts ces derniers mois et les autorités continuent de recueillir des informations sur les "éléments derrière leur opération".

Il y a presque un an, le tribunal de district de Jérusalem a acquitté deux citoyens israéliens – un homme et une femme – de l’accusation d’espionnage pour la République islamique. Il a par ailleurs condamné une troisième personne, une femme, pour une infraction mineure, mettant fin à une affaire qui avait fait les gros titres en 2022.

Les trois suspects, tous des Israéliens parlant persan et nés dans la République islamique, ont été jugés pour contact avec un agent étranger et fourniture d’informations pouvant être utiles à un État ennemi.

Le juge avait alors déclaré: "Les relations entre les accusés et l’agent étranger ont été établies sans qu’ils connaissent sa véritable identité", avant d’ajouter: "Des personnes innocentes et bien intentionnées sont souvent exploitées par des parties… qui complotent contre elles ou leur pays."