Lors de la convention républicaine à Milwaukee, le sénateur James David Vance, colistier de Trump, a appelé à une nouvelle orientation centrée sur les travailleurs américains, en acceptant formellement l’investiture républicaine avec un discours marquant et des anecdotes personnelles.

Le sénateur J.D. Vance, choisi par Donald Trump pour le seconder dans sa campagne, a appelé mercredi les États-Unis à "choisir une nouvelle voie", qui place les travailleurs en son centre, lors de son grand oral à la convention républicaine de Milwaukee.

"Nous serons unis dans la victoire", a lancé à l’adresse de son parti celui qui deviendra vice-président des États-Unis si l’ancien président républicain l’emporte en novembre.

Lors de cette nouvelle soirée en prime-time, l’élu de 39 ans, en costume-cravate bleu, a formellement accepté l’investiture des républicains.

Il a loué la "vision extraordinaire" de Donald Trump, installé dans une tribune rouge du grand complexe omnisports de Milwaukee, où des milliers de militants "Make America Great Again" (MAGA) garnissaient les gradins dans une ambiance festive.

Issu d’un milieu modeste, il est l’auteur d’un best-seller décrivant l’Amérique rurale et désindustrialisée des oubliés intitulé Hillbilly Elegy.

"Être au service de Wall Street, c’est fini, Mesdames et Messieurs, nous allons nous engager pour les travailleurs", a lancé le sénateur de l’Ohio, un ancien bastion de l’industrie américaine.

Juste avant de monter sur scène, J.D. Vance a échangé une étreinte avec sa femme Usha, une brillante avocate qui l’a annoncé sur scène comme une "puissante illustration du rêve américain".

L’élu au profil atypique a été propulsé sous les projecteurs lorsque Donald Trump l’a choisi, lundi, comme son colistier dans la course à la Maison Blanche.

Pour un candidat à la présidentielle, ce choix répond souvent à l’objectif de séduire de nouveaux électeurs.

Ses idées politiques

J.D. Vance, élu antisystème au parcours singulier – puisqu’il a aussi bien fait carrière dans l’armée que dans la Silicon Valley –, devrait rassurer les électeurs les plus à droite du parti, tandis que Donald Trump tente des percées parmi les modérés.

Même s’il s’est montré par le passé très critique de Donald Trump, J.D. Vance a effectué un revirement complet pour s’imposer comme l’un des défenseurs les plus ardents du milliardaire et de son idéologie MAGA: "Rendre sa grandeur à l’Amérique".

Au Sénat américain, ce grand brun au regard bleu perçant s’est illustré par son opposition farouche à l’aide à l’Ukraine.

Sans nommer Kiev directement, il s’est engagé mercredi à veiller "à ce que nos alliés partagent le fardeau du maintien de la paix dans le monde".

Il s’est aussi lancé dans une longue tirade anti-immigration, accusant les démocrates d’avoir "inondé ce pays de millions d’immigrants clandestins".

J.D. Vance a livré mercredi un vibrant plaidoyer en faveur des classes populaires américaines, que l’ex-président républicain s’attachera selon lui à défendre s’il regagne la Maison Blanche en novembre.

Il a aussi repris un thème cher à Donald Trump qui voit la Chine comme un adversaire stratégique des États-Unis, notamment sur le plan économique: "Ensemble, nous protégerons les salaires des travailleurs américains et nous empêcherons le Parti communiste chinois de construire sa classe moyenne sur le dos des citoyens américains."

Anecdotes personnelles

Il a tenu à se présenter mercredi, lors de la convention républicaine, avec une série d’anecdotes personnelles, mettant notamment en avant sa grand-mère très portée sur les armes à feu, indiquant qu’elle en détenait 19.

Ce sénateur au profil atypique, qui a vécu une enfance pauvre dans un Ohio marqué par les fermetures d’usine et la toxicomanie, a convoqué le souvenir de sa " Mamaw ", qui l’a élevé, pour affirmer ses valeurs face aux milliers de partisans présents. "J’avais un ange gardien à mes côtés. C’était une vieille femme qui pouvait à peine marcher, mais elle était dure comme la pierre", a-t-il raconté. Il a aussi fait applaudir sa mère, une ancienne toxicomane "abstinente depuis dix ans".

Par ailleurs, si Donald Trump, 78 ans, était élu, J.D. Vance deviendrait le troisième plus jeune vice-président de l’histoire des États-Unis.

Sur une note plus légère, les médias américains relèvent que le siège de l’Exécutif n’a vu aucun président ou vice-président portant la barbe depuis une centaine d’années. Une constante qui s’achèverait avec J.D. Vance, qui arbore une barbe poivre et sel soigneusement taillée.

 

Avec AFP