Forte du soutien d’une grande partie de son camp, Kamala Harris teste désormais sa candidature auprès d’électeurs : la démocrate tient mardi un meeting dans le Wisconsin, un État décisif pour son duel probable face à Donald Trump.

La vice-présidente, qui remplace Joe Biden au pied levé après l’un des plus grands bouleversements politiques de l’histoire moderne, a moins de quatre mois pour convaincre les Américains de la solidité de son profil.

Lors d’un événement de campagne lundi soir dans le Delaware, la quinquagénaire a donné un avant-goût de ce à quoi ressemblerait Kamala Harris, la candidate.

" Je vois bien le genre de gars qu’est Donald Trump ", a lancé l’ancienne procureure, comparant le candidat républicain, condamné au pénal, à un " prédateur " et un " escroc ".

" Nous allons gagner ", a-t-elle promis, sous les applaudissements de militants démocrates.

L’ancienne sénatrice de Californie s’est aussi engagée à placer le droit à l’avortement au cœur de sa campagne et à se " battre pour le droit à disposer de son corps ".

Autant d’arguments qu’elle testera désormais mardi auprès d’électeurs lors de son premier meeting de campagne, à Milwaukee.

Le choix de cette métropole du Wisconsin, donnant sur le lac Michigan, ne tient évidemment pas au hasard.

Cette ville de la région des Grands Lacs a accueilli la semaine dernière la convention des républicains, lors de laquelle Donald Trump a été investi comme le candidat de son parti pour l’élection.

Une grand-messe de quatre jours qui a illustré la mainmise absolue de l’ancien président sur les républicains. Le milliardaire, qui venait d’échapper à une tentative d’assassinat, a été reçu en héros et couronné en fanfare.

Mais le Wisconsin fait aussi, et surtout, partie des cinq ou six États qui doivent décider du sort de l’élection présidentielle du 5 novembre.

Donald Trump a mené la course dans cet État face à Joe Biden, mais il est encore bien trop tôt pour dire s’il conservera son avance face à Kamala Harris, si tant est qu’elle soit bien choisie comme la candidate des démocrates.

La décision doit être formalisée lors de la convention du parti, mi-août, à Chicago.

La vice-présidente de 59 ans a déjà reçu le soutien d’une ribambelle de gouverneurs, dont certains étaient perçus comme de possibles rivaux, et d’autres poids lourds du parti, comme Nancy Pelosi et Hillary Clinton.

Mais l’ancien président Barack Obama, et les chefs démocrates au Congrès, Hakeem Jeffries et Chuck Schumer, ne lui ont pas encore offert leur soutien explicite.

Joe Biden, qui a fait l’annonce choc dimanche qu’il abandonnait la course à la Maison-Blanche, a exhorté lundi les démocrates à se rallier autour de la candidature de sa vice-présidente.

" C’est la meilleure ", a assuré le président, qui sera de retour à la Maison-Blanche mardi après s’être isolé dans sa maison de vacances, la voix encore enrouée par le Covid.

Pour Bill Leiner, militant démocrate rencontré par l’AFP en Pennsylvanie, la candidature de Mme Harris relève de l’évidence.

" Il faut que ce soit Kamala Harris ", a-t-il lancé. " Parce que si on ne choisit pas Kamala Harris, on perd l’élection. "

Avec AFP