Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite, a indiqué mercredi avoir prié dans l’enceinte de l’esplanade des Mosquées, lieu hautement sensible à Jérusalem, défiant à nouveau la règle de longue date selon laquelle les juifs sont autorisés à s’y rendre, mais pas à y prier.

"Je suis la direction politique, et la direction politique autorise les prières sur le mont du Temple (…). J’ai prié sur le mont du Temple la semaine dernière", a déclaré le ministre, lors d’un colloque organisé au Parlement israélien, intitulé "Le retour d’Israël sur le mont du Temple", lieu le plus saint du judaïsme.

Depuis son arrivée au gouvernement en décembre 2022 à la faveur d’une alliance ayant permis à Benjamin Netanyahou de redevenir Premier ministre, M. Ben Gvir s’est rendu à plusieurs reprises sur l’esplanade pour des visites dénoncées par les Palestiniens et des capitales étrangères comme des provocations susceptibles d’exacerber les tensions.

En désaccord avec M. Ben Gvir sur cette question, le bureau de M. Netanyahou a affirmé mercredi, à la suite ces déclarations, que "la politique d’Israël de conserver le statu quo sur le mont du Temple n’a pas changé et ne changera pas".

"Pyromane"

Plusieurs membres du gouvernement et de la Knesset ont rapidement condamné l’attitude de M. Ben Gvir. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé que celui-ci était un "pyromane qui tente d’enflammer le Moyen-Orient".

Située à Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, est bâtie sur les ruines du second temple juif, détruit en l’an 70 par les Romains.

Selon une règle édictée par Israël en 1967 après sa conquête de Jérusalem-Est, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade à des heures précises, sans y prier, ce que certains juifs nationalistes respectent de moins en moins.

Il s’agit d’un lieu très sensible à l’origine de tensions entre juifs et musulmans, où le moindre incident peut dégénérer.

Les déclarations de M. Ben Gvir mercredi interviennent au moment où M. Netanyahou est en visite à Washington. Il doit s’exprimer plus tard dans la journée devant le Congrès américain, à un moment où Israël est en guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza depuis plus de neuf mois.

Avec AFP