Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a ouvert la voie mardi à une reprise des négociations avec les États-Unis sur le programme nucléaire de l’Iran, qui progresse rapidement, déclarant à son gouvernement civil qu’il n’y avait "aucun obstacle" à un dialogue avec son "ennemi", comme l’a rapporté l’Associated Press.

M. Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions d’État, a fixé des limites claires à toute négociation devant avoir lieu sous le gouvernement du président réformateur, Massoud Pezeshkian. Il a par ailleurs réitéré les avertissements selon lesquels il ne fallait pas faire confiance à Washington.

Ces dernières années, des pourparlers indirects ont eu lieu entre l’Iran et les États-Unis, sous la médiation du Qatar et d’Oman, deux des médiateurs des États-Unis au Moyen-Orient lorsqu’il s’agit de l’Iran. Les remarques de M. Khamenei sont intervenues au lendemain de la visite du Premier ministre du Qatar dans ce pays.

Interrogé à ce sujet, le département d’État américain a répondu à l’Associated Press: "Nous jugerons les dirigeants iraniens sur leurs actes et non sur leurs paroles".

"Nous disons depuis longtemps que nous considérons la diplomatie comme le meilleur moyen de parvenir à une solution efficace et durable en ce qui concerne le programme nucléaire iranien", a-t-il déclaré. "Toutefois, nous sommes très loin d’une telle solution à l’heure actuelle, compte tenu de l’escalade de l’Iran dans tous les domaines, y compris dans le domaine nucléaire, et de son refus de coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)", a-t-il poursuivi.

"Si l’Iran veut faire preuve de sérieux ou d’une nouvelle approche, il doit cesser son escalade nucléaire et commencer à coopérer de manière significative avec l’AIEA".

Depuis l’échec de l’accord, l’Iran a abandonné toutes les limites imposées à son programme nucléaire et enrichit de l’uranium à un taux de pureté pouvant atteindre 60%, soit un taux proche de celui des armes à feu, qui est de 90%.