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Depuis la disparition de la reine Élizabeth II, survenue il y a deux ans, la monarchie britannique a traversé des moments particulièrement éprouvants. Des querelles familiales aux préoccupations de santé au sein de la famille royale, les deux dernières années ont été marquées par des événements tumultueux. Cependant, le roi Charles III a su incarner la continuité monarchique avec dignité, prouvant que, bien qu’il soit difficile d’égaler la popularité de sa mère, il peut néanmoins gouverner avec assurance et garantir la pérennité de l’institution royale, malgré les défis. De nombreux admirateurs de la couronne saluent ainsi sa capacité à perpétuer l’héritage de stabilité laissé par la reine Élizabeth II.

Sans doute, les plus grandes épreuves que traverse actuellement la monarchie britannique concernent les graves ennuis de santé du roi Charles III et de la princesse de Galles, Kate Middleton. Dernier développement marquant: le 9 septembre, une vidéo publiée sur les réseaux sociaux par le prince et la princesse de Galles a annoncé que Kate avait terminé son traitement de chimiothérapie de six mois.

Ce processus médical impose un retour très progressif aux engagements royaux, marquant une longue période de transition avant la reprise complète de ses fonctions officielles. Il convient de souligner que, malgré les épreuves de santé, le roi Charles III continue d’assumer ses devoirs constitutionnels avec rigueur. Il a d’ailleurs repris, il y a quelques mois, ses engagements officiels royaux à une fréquence quasi normale. En ce qui concerne la princesse Kate, bien qu’elle ait assisté à quelques événements majeurs, tels que Trooping the Colour – une parade militaire britannique annuelle – et la finale de Wimbledon, elle demeure en convalescence et ses apparitions publiques restent limitées.

Pour rappel, le 17 janvier dernier, à une heure d’intervalle, le palais de Buckingham et celui de Kensington ont respectivement communiqué que le roi et la princesse de Galles seraient hospitalisés à la London Clinic, dans le quartier de Marylebone. Le roi devait subir une intervention pour une hypertrophie bénigne de la prostate, tandis que la princesse devait être opérée pour une importante chirurgie abdominale. Si la transparence systématique sur l’état de santé du roi, qui a annoncé quelques jours plus tard un cancer, marque une rupture notable avec les pratiques de communication de la reine Élizabeth II, tournant résolument vers une modernité plus accessible, elle a également rassuré la population, préoccupée par la santé de leur monarque bien-aimé. En revanche, les stratégies de communication plus maladroites autour de la santé de la princesse de Galles ont suscité de vives critiques et nourri des théories du complot des plus farfelues. La polémique a notamment été alimentée par la publication, le 10 mars dernier, d’une photo familiale truquée à l’occasion de la fête des mères, suivie d’un long silence jusqu’à l’annonce en face caméra de Kate révélant son diagnostic de cancer le 22 mars.

Une autre épreuve majeure qui a marqué les deux premières années du règne de Charles III, et qui continuera de peser sur l’avenir de la monarchie, est la gestion délicate du cas du prince Andrew. Pour rappel, le prince Andrew, frère du roi et troisième enfant de la reine Élizabeth II, a été accusé de conduite inappropriée dans le cadre de l’affaire Epstein, impliquant des accusations de trafic sexuel et d’abus sur mineur, bien qu’il ait toujours nié fermement ces allégations. Sa cote de popularité a dramatiquement chuté, et toute indulgence à son égard pourrait ternir l’image de la monarchie. Depuis son retrait de la vie publique sous le règne de sa mère, il ne bénéficie plus du financement des contribuables, qui ne constituait cependant qu’une partie du budget royal. Désormais, il vit grâce à un soutien privé issu de la fortune personnelle de Charles III. Selon des révélations récentes du Daily Telegraph, le roi a accentué la pression sur le duc d’York en démantelant son équipe de sécurité privée, composée de dix agents. Cela signifie que le prince Andrew devra désormais financer lui-même ses futures opérations de sécurité s’il souhaite conserver sa résidence de Royal Lodge, à Windsor, et éviter une éventuelle expulsion. Ce développement a renforcé les spéculations selon lesquelles le roi chercherait à l’évincer de Royal Lodge, alors même que le prince Andrew semblait croire que son frère ne prendrait pas une telle décision.

Sans oublier la rébellion du duc et de la duchesse de Sussex, le prince Harry, fils cadet du roi, et son épouse Meghan Markle. Après leur mariage en 2018 à la chapelle St George, au château de Windsor, le couple a décidé de se retirer de la vie royale en 2020, avant de s’installer aux États-Unis l’année suivante. Depuis lors, les relations entre le prince Harry et sa famille – à savoir la défunte reine Élizabeth II, son père, désormais roi Charles III, sa belle-mère, la reine consort Camilla, ainsi que son frère, le prince William, et sa belle-sœur, la princesse Kate – se sont considérablement détériorées, devenant glaciales. D’après des informations parues dans la presse britannique, il semble que William, Kate et Camilla ne lui adressent même plus la parole. La cote de popularité des Sussex a chuté de façon spectaculaire, la population britannique les percevant comme des traîtres et accusant Meghan Markle de manipulation. Conscient des tensions, Charles III a compris la nécessité de gérer cette situation avec prudence, évitant toute complaisance excessive, car une réintégration des Sussex pourrait provoquer une profonde instabilité au sein de la monarchie.

Le dernier grand défi auquel Charles III a dû faire face est la mise en œuvre de la monarchie allégée, ou " slimmed-down monarchy ", instaurée depuis le décès de la reine Élizabeth II. Ce concept repose sur la réduction des engagements royaux à un cercle extrêmement restreint, comprenant le roi, la reine Camilla, le prince et la princesse de Galles, William et Kate, la princesse royale Anne, ainsi que le duc et la duchesse d’Édimbourg, Edward et Sophie. Toutefois, cette approche s’est révélée particulièrement fragile en temps de crise, comme lors des périodes de convalescence du roi et de la princesse Kate, mettant en lumière les limites d’un tel modèle. Sous le règne de la reine Élizabeth II, les engagements royaux étaient répartis sur un éventail plus large, incluant des membres comme le duc et la duchesse de Gloucester, ce qui permettait de pallier d’éventuelles absences. Cependant, un des avantages de cette monarchie restreinte réside dans la création d’une image plus accessible et glamour, les membres les plus populaires et influents de la famille royale étant désormais au premier plan.

Les deux premières années du règne de Charles III ont incontestablement été marquées par de multiples épreuves. Succéder à l’une des monarques les plus respectées, vénérées et glorieuses de l’histoire britannique, la reine Élisabeth II, n’est en aucun cas une tâche aisée. Il ne faut pas oublier qu’Élizabeth II demeure à ce jour la souveraine ayant régné le plus longtemps dans l’histoire de la monarchie britannique. Même si Charles III ne pourra probablement jamais atteindre le niveau de popularité de sa mère, il a néanmoins su faire preuve d’un sens aigu du devoir et garantir la pérennité de la monarchie.