Le président américain Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris ont visité mercredi plusieurs États de la côte Atlantique ravagés par l’ouragan Hélène, une catastrophe dont Donald Trump a fait un argument de campagne.

Arrivé en début d’après-midi en Caroline du Sud, il s’est ensuite rendu dans l’État voisin de Caroline du Nord, le plus durement touché avec plus de 70 morts. L’ouragan Hélène a entraîné au moins 162 morts, selon un bilan provisoire, et provoqué des dégâts considérables, dus à des inondations soudaines et dévastatrices.

Le président a ensuite survolé en hélicoptère Asheville, ville de près de 100.000 habitants du massif des Appalaches, où des dégâts époustouflants sont visibles partout après le passage de l’ouragan.

Les inondations y ont emporté des ponts, rempli des lacs de débris, tandis que des bâtiments ont été détruits et des routes effacées.

" Ce que j’y ai vu m’a brisé le cœur ", a déclaré Joe Biden sur X.

" Mais au sol, nous avons vu des voisins aider des voisins, des bénévoles et des employés se tenant côte-à-côte, et des gens se reposant l’un sur l’autre. C’est ça l’Amérique ", a-t-il ajouté.

La reconstruction nécessitera " des milliards de dollars et des années ", a prévenu le ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas à bord de l’avion présidentiel.

" Il y a des localités qui ont littéralement disparu ", a-t-il souligné.

La Maison-Blanche a annoncé que le président se rendrait jeudi en Floride et en Géorgie, États également touchés par l’ouragan.

Certains de ces États sinistrés sont décisifs pour l’élection présidentielle du 5 novembre.

" Je suis ici pour vous remercier et pour écouter ", a déclaré la vice-présidente et candidate démocrate lors d’une visite au centre d’opérations des secours à Augusta, en Géorgie.

Kamala Harris a félicité les services de secours pour leur action afin de " répondre aux besoins des habitants ".

En visite dans un refuge, la vice-présidente a également distribué des repas à des familles touchées par l’ouragan et a été ovationnée à son départ.

Joe Biden a annoncé mobiliser un millier de militaires supplémentaires pour les opérations de secours en Caroline du Nord, des renforts qui s’ajoutent aux milliers de secouristes et membres de la Garde nationale, une force de réserve, déjà à pied d’œuvre sur le terrain.

Dans le sud du massif des Appalaches, des habitants se sont retrouvés coupés du monde.

À un mois d’un scrutin qui s’annonce extrêmement serré, Donald Trump s’est immédiatement emparé du sujet.

L’ancien président s’est rendu dès lundi à Valdosta, une commune sinistrée de Géorgie. " L’État fédéral n’est pas réactif ", a affirmé le candidat républicain, devant un bâtiment partiellement détruit.

Il avait auparavant accusé le gouvernement fédéral et les autorités démocrates de Caroline du Nord de " ne pas aider délibérément les gens dans les zones républicaines ".

" Il ment ", s’est indigné le même jour un Joe Biden virulent, dénonçant des propos " irresponsables ".

Le président a balayé les critiques des républicains sur sa gestion de la crise, en assurant qu’il avait travaillé sans relâche, même s’il passait le week-end dans sa maison de plage du Delaware.

Joe Biden assure avoir attendu mercredi pour se rendre sur les lieux afin de ne pas perturber des opérations de secours déjà difficiles.

" Dans des moments comme celui-ci, nous mettons la politique politicienne de côté ", a-t-il déclaré en Caroline du Nord mercredi.

Le président démocrate a également averti que le changement climatique ne fait qu’accroître la gravité et la fréquence de tels événements météorologiques extrêmes.

" Personne ne peut nier encore l’impact de la crise climatique, du moins je l’espère ", a-t-il déclaré. " Ils doivent être en état de mort cérébrale si c’est le cas ", a ajouté Joe Biden.

Avec AFP