Malgré l’isolement diplomatique et les sanctions imposés par l’Occident, le président syrien Bachar al-Assad et sa famille disposeraient d’une fortune estimée à entre 1 et 2 milliards de dollars. C’est en substance ce qu’a affirmé jeudi le département d’Etat américain, dans un rapport commandé par le Congrès.
Le despote obscur de Damas a donc pu maintenir ou fructifié ses avoirs malgré une décennie de guerre meurtrière qui a coûté la vie à presque 1/2 million de Syriens. Les analystes estiment que Bachar continue de gérer des pans entiers de l’économie syrienne, et que la guerre a même renforcé son emprise sur des secteurs clés à travers des sociétés opaques appartenant à sa famille proche. 
La saisie, en 2020, des avoirs de son cousin maternel Rami Makhlouf a été très médiatisée. Le magnat syrien était le propriétaire d’une société de téléphonie mobile ainsi que de plusieurs autres entreprises touchant les domaines du bâtiment et du commerce. L’affaire Makhlouf avait révélé au grand public l’emprise de la famille Assad sur l’économie de son pays par le biais de monopoles familiaux.
Le département d’Etat dit ne pouvoir fournir qu’une " estimation inexacte ", les Assad étant soupçonnés de posséder des biens sous des noms d’emprunt ou cachés par des montages opaques.
" Les estimations basées sur des informations accessibles à tous placent généralement la fortune de la famille Assad entre 1 et 2 milliards de dollars ", affirme la partie publique du rapport, dont des pans sont classés secrets.Les Assad sont à la tête d' "un système complexe, comprenant des sociétés-écrans et des entreprises de façade, qui sert d’outil au régime pour accéder aux ressources financières ", d’après le rapport, citant des informations d’ONG et de médias.

L’estimation inclut l’épouse du président, son frère, sa soeur, ses cousins et son oncle. La plupart sont sous le coup de sanctions américaines.

Le département d’Etat dit ne pas avoir assez d’informations sur les biens des trois enfants de Bachar al-Assad, dont le plus jeune a 17 ans.

Les Etats-Unis ont imposé des sanctions visant à empêcher une normalisation avec le président syrien, qui a récupéré le contrôle de la majeure partie du territoire syrien après une décennie de guerre.

Mais d’autres pays sont sur une trajectoire contraire. En mars, Bachar al-Assad s’est ainsi rendu aux Emirats arabes unis, sa première visite dans un pays arabe depuis le début de la guerre en 2011.

Déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a coûté la vie à environ 500.000 personnes, dévasté les infrastructures du pays et déplacé des millions de personnes.

Avec AFP