Le Congrès américain a adopté une loi soutenu par les deux partis républicains et démocrates sur une régulation des armes à feu, la plus importante depuis 30 ans. Ses mesures comprennent le soutien à des lois État par État pour retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu’elles possèdent, le financement de programmes dédiés à la santé mentale et à la sécurité dans les écoles, le renforcement de la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d’armes âgés de 18 à 21 ans et un meilleur contrôle de la vente illégale d’armes. Cependant, cette loi reste bien en deçà des ambitions du président Joe Biden, qui souhaitait davantage de régulation. 

Dans une Amérique profondément divisée, un tel accord bipartisan est rare, et a abouti en un texte considéré comme la plus grande avancée sur le sujet depuis des décennies, mais aussi critiqué comme étant " en deçà " des ambitions formulées par le président Biden. (AFP)

Le Congrès Américain a adopté vendredi sous les applaudissements une loi soutenue par des membres des deux partis qui vise à mettre en place une régulation des armes à feu, la plus importante en près de 30 ans, mais qui reste bien en deçà de ce que voulait le président Joe Biden dans un pays gangréné par les fusillades.

Après le Sénat jeudi, la Chambre des représentants a approuvé un ensemble de mesures instaurant de nouvelles limitations sur les armes et consacrant des milliards de dollars à la santé mentale et à la sécurité dans les écoles.

L’initiative parlementaire avait été lancée après le massacre d’Uvalde, qui a fait 21 morts, dont 19 enfants dans une école primaire du Texas fin mai, et celui de Buffalo, dans l’État de New York, au cours duquel 10 personnes noires ont été tuées dans un supermarché mi-mai.

Le texte met notamment en avant le soutien à des lois, État par État, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu’elles possèdent.

Il veut aussi renforcer la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d’armes âgés de 18 à 21 ans et instaurer un meilleur contrôle de la vente illégale d’armes et le financement de programmes dédiés à la santé mentale. Mais les mesures proposées restent très loin de ce que voulait le président Biden, comme l’interdiction des fusils d’assaut. Après une série de fusillades meurtrières, le texte constitue malgré tout une première depuis des décennies.

Dans une Amérique divisée, un accord bipartisan

Parmi les élus républicains, quatorze ont voté en faveur du projet de loi, outrepassant les consignes de vote de leur bloc parlementaire. (AFP)

Dans une Amérique profondément divisée, un accord au Congrès entre élus démocrates et républicains est en effet rare, d’autant plus sur ce sujet très clivant.

Parmi les élus républicains à la Chambre, 14 ont outrepassé les consignes de leur chef Kevin McCarthy pour voter en faveur du projet de loi.

Le vote est intervenu au lendemain de l’invalidation par la Cour suprême -dont la majorité des juges sont conservateurs- des " restrictions " au port d’armes prévues depuis 1913 par une loi de l’État de New York.

Cette décision, très attendue, a clairement affirmé pour la première fois que les Américains avaient le droit de porter des armes hors de leur domicile.

Première loi marquante en trente ans sur le port des armes 

Jeudi, en réaction à l’adoption de la loi sur la violence par arme à feu, le chef démocrate de la majorité au Sénat Chuck Schumer s’est félicité que la chambre haute ait " fait quelque chose que beaucoup pensaient impossible il y a encore quelques semaines : nous avons adopté la première loi marquante en trente ans sur la sécurité liée aux armes ".

Son homologue républicain Mitch McConnell avait estimé que cette loi rendrait les États-Unis plus sûrs " sans que notre pays soit moins libre ".

Aussitôt le texte dévoilé, la NRA, le puissant lobby des armes, avait exprimé son opposition au texte, jugeant au contraire qu’il pourrait être utilisé pour " restreindre les achats d’armes légales ".

Le projet " laisse trop de latitude aux représentants de l’État et contient également des dispositions indéfinies et trop générales, invitant à une ingérence dans nos libertés constitutionnelles ", a-t-elle dit dans un communiqué.

Avec AFP

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