Le descendant du célèbre clan politique américain a suspendu vendredi sa candidature à l’élection présidentielle et s’est rallié à Donald Trump, ajoutant ainsi une nouvelle dose d’incertitude à la course pour la Maison Blanche.

Le sprint final est lancé pour Kamala Harris et Donald Trump dans une course pour la Maison Blanche devenue un duel au sens strict depuis l’abandon, vendredi, de la campagne de Robert F. Kennedy Jr, qui est apparu dans la foulée aux côtés du républicain.

"Je suspends simplement ma campagne", a affirmé le neveu du célèbre président assassiné, John F. Kennedy, dans un premier discours à Phoenix, capitale de l’État clé d’Arizona (sud-ouest). Il a reconnu " ne plus voir de voie véritable vers la Maison Blanche."

Le candidat indépendant, considéré comme excentrique, a vigoureusement critiqué dans un discours le Parti démocrate, citant la liberté d’expression et la guerre en Ukraine pour expliquer sa décision de se "présenter comme indépendant et maintenant d’apporter (son) soutien au président Trump".

M. Kennedy, communément désigné par ses initiales RFK Jr, a précisé que son nom resterait sur les bulletins de vote dans la plupart des États. "Mais dans une dizaine d’États disputés où ma présence pourrait fausser le résultat, je retirerai mon nom et j’ai déjà entamé le processus", a souligné ce militant antivaccin.

"Trahison"

Il était, quelques heures plus tard, sur scène aux côtés de Donald Trump près de Phoenix. L’air quelque peu mal à l’aise, il a dit vouloir travailler avec le républicain.

L’ancien président s’est, lui, félicité de ce soutien, affirmant qu’ils "lutteraient ensemble pour vaincre l’establishment politique corrompu et rendre le contrôle de ce pays au peuple", saluant "un super gars, respecté par tout le monde".

Donald Trump, 78 ans, a dressé une nouvelle fois le portrait d’un pays au bord du gouffre, terrassé par des migrants assassins.

Selon les sondages, l’impact du soutien du candidat indépendant, crédité jusqu’à présent de 4 à 5% des intentions de vote, sur la campagne de l’ancien président républicain reste incertain.

Plusieurs membres de la famille Kennedy ont affirmé dans un communiqué que "la décision de notre frère Bobby de soutenir Trump aujourd’hui est une trahison des valeurs les plus chères" de la famille. Dans ce communiqué, cinq de ses frères et sœurs ont annoncé soutenir Kamala Harris.

"Nous allons gagner", a, de son côté, déclaré la candidate démocrate en quittant Chicago, sans répondre aux questions de la presse sur le ralliement de RFK Jr à son adversaire.

Mais son équipe de campagne s’est adressée dans un communiqué aux électeurs potentiels du candidat indépendant. "À tous les Américains qui sont fatigués de Donald Trump et qui cherchent une nouvelle voie, notre campagne est faite pour vous", leur écrit sa directrice de campagne Jen O’Malley Dillon.

Cascade de surprises

Car si Kamala Harris est sortie de la convention démocrate à Chicago jeudi soir avec une légère avance sur Donald Trump dans les sondages, tout reste à faire, surtout dans les sept "swing states", les États les plus indécis, où de larges pans de l’électorat semblent acquis à son rival.

La vice-présidente a accepté jeudi l’investiture de délégués démocrates survoltés, au terme d’une convention euphorique marquée entre autres par le discours percutant de Michelle Obama, l’énergie du colistier Tim Walz, et une programmation musicale festive.

Elle a promis aux États-Unis un "nouveau chemin" d’unité.

Donald Trump, qui a mitraillé son réseau Truth Social de messages furieux pendant son discours, l’a accusée d’avoir contribué au "déclin" des États-Unis en tant que vice-présidente.

Les duellistes pourront opposer leurs deux visions le 10 septembre en Pennsylvanie lors de leur premier débat, prochain temps fort de la campagne.

Qui sait combien de bouleversements réserve encore cette campagne folle, après la tentative d’assassinat contre Donald Trump le 13 juillet et le retrait choc de Joe Biden le 21 juillet?

Une nouvelle encourageante pour Kamala Harris est survenue vendredi sur le front de l’économie: le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a ouvert la porte à une première baisse des taux de l’institution, dès septembre, devant amener une réduction du coût de l’emprunt pour les entreprises et ménages américains.

Olivier Touron, avec AFP