Roy Nasnas a été diplômé de la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph deux années après moi. Il a suivi le même chemin que le mien en se spécialisant en maladies infectieuses chez le professeur Jacques Acar à l’hôpital Saint-Joseph, à Paris. Alors que j’avais déjà quitté la France pour poursuivre mes études aux États-Unis, Roy décidait de les continuer en France dans le service du professeur Maxime Armengaud et à l’hôpital Claude Bernard, grands centres de la pathologie infectieuse en France et dans le monde.

Roy rentre au Liban en 1985. Je me rappelle nos discussions à l’époque et les conseils que je lui donnais pour bien négocier son poste à l’Hôtel-Dieu de France à Beyrouth. Il va rapidement s’intégrer à l’Hôtel-Dieu et en devenir le symbole et l’idole.

Roy a rapidement su s’imposer dans le domaine de la médecine interne et la médecine infectieuse, s’attaquant à bien de sujets dans ces domaines. Un superbe clinicien, un astucieux maître dans l’art du diagnostic et dans l’énergie du traitement, Roy est devenu un modèle à bon nombre d’étudiants et de résidents. Il a su quand même allier la bonne humeur à l’infatigable travailleur qu’il était. Nos chemins se sont toujours croisés ou placés en parallèle jusqu’au jour où Patrick, son fils, est devenu un étudiant à l’Université libano-américaine (LAU) où je travaille. Et c’est à la demande de Roy et Graziella, son épouse, que j’ai accompagné Patrice lors de la remise des blouses blanches, cérémonie d’initiation des étudiants de troisième année de médecine.

Roy, tu es un compagnon de toujours. Ton départ laisse un grand vide difficile à combler. Un vide médical, il est vrai, mais surtout un vide humain. Au revoir Roy.