La scène a quelque chose de surréel : deux jeunes hommes torses nus se déhanchent sur une musique techno devant un bouquet de femmes voilées déchaînées, entraînées par le rythme, sur l’avenue Hadi Nasrallah, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Dimanche soir, pour l’inauguration de son salon de beauté, Aya Sabra, la propriétaire a voulu frapper un grand coup, côté publicité : Un tapis rouge devant les locaux flambant neufs, un jeu de lumières, de la musique techno et deux Apollon qui montent le show devant des clientes potentielles ravies devant un spectacle qui détonne avec la sobriété de cette région sous contrôle du Hezbollah.

La cérémonie a de toute évidence irrité des riverains ou autres individus qui y ont vu une atteinte à leur culture, puisque quelques heures plus tard, les devantures du salon de beauté s’écroulaient à la suite de tirs d’armes à feu.

Des images de l’inauguration en grande pompe et des dégâts occasionnés par l’attaque nocturne ont circulé dans la journée sur les réseaux sociaux, provoquant des réactions contradictoires auprès des internautes. Certains ont salué le courage d’d’Aya Sabra, pendant que d’autres se déchaînaient contre " une atteinte à l’environnement de la banlieue-sud ". Sur son compte Facebook, Bilal Wehbé, un homme religieux chiite, a vivement critiqué l’initiative de la jeune femme, l’accusant de " salir notre environnement avec des abominations".

Il a dénoncé " une folie et de l’agression ", mais il a quand même condamné un peu plus tard l’attaque aux armes à feu, jugeant cet acte " répréhensible, même si les propriétaires ont eu un comportement illégal ou immoral ".

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