Le sommet entre le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman (MBS) qui s’est tenu samedi à Jeddah a apporté plusieurs éléments de réponse concernant l’initiative franco-saoudienne à l’égard du Liban.
Cette entrevue est " le fruit de plusieurs mois de labeur ", indique une source diplomatique française. Le communiqué publié à la suite de cette rencontre est " le résultat très positif d’un effort conjoint de la France et de l’Arabie saoudite, qui s’attendent à des mesures tangibles et concrètes de la part du Liban ". La France, se voulant médiatrice dans la crise politique et diplomatique entre Riyad et Beyrouth, " est le seul pays en mesure de créer des conditions de dialogue et de réengagement pour le Liban avec les pays du Golfe " souligne la source précitée. En effet, " la France est en pourparlers avec tous les acteurs politiques sur les conditions susceptibles de soutenir le Liban, sans qu’il n’y ait un accord avec Téhéran ".
Par ailleurs, " il est important pour le gouvernement libanais de comprendre que les blocages survenus et qui continuent de survenir ne sont pas uniquement d’origine externe, mais la France ne se mêlera pas du jeu politique interne ", poursuit la source diplomatique, faisant référence aux obstructions politiques du Hezbollah au niveau local.

Le respect des principes politiques

" En réalité, souligne la même source, il est du ressort des dirigeants politiques libanais d’œuvrer pour une stabilité gouvernementale ". Celle-ci n’aura lieu que " lorsque les réformes auxquelles s’est engagé le Premier ministre Nagib Mikati seront appliquées ". Il s’agit principalement du respect des principes d’unité nationale, de paix civile, de stabilité sécuritaire et de souveraineté, conformément à l’accord de Taëf et aux résolutions 1559, 1701 et 1680 du Conseil de sécurité des Nations unies ; ainsi que de la lutte contre la corruption, parallèlement au contrôle des frontières, au rétablissement du monopole de la violence légitime et à l’arrêt de tout trafic de drogues en direction du Golfe à partir du Liban. " Une fois ces conditions remplies, le Liban n’en sortira que gagnant ", ajoute la source diplomatique.

Concernant les mesures visant à sanctionner les responsables empêchant la stabilité politique du pays des Cèdres, et qui avaient été approuvées à l’unanimité en juillet dernier par les 27 États de l’Union européenne, " elles demeurent une option sur la table bien qu’elles ne soient pas encore appliquées ", commente la source.
Sur un autre plan, l’appel téléphonique attendu entre le président Macron et son homologue libanais Michel Aoun, qui devait avoir lieu hier dimanche, ne s’est toujours pas concrétisé. " L’appel est toujours prévu. Il n’y a aucune volonté d’ignorer le président ", confirme la source diplomatique, qui fait état d’" une forte probabilité que l’ambassadrice de France se rende demain matin (mardi) au Palais présidentiel de Baabda pour s’entretenir avec le chef de l’État ". Quant à la possibilité d’une prochaine visite à Beyrouth de l’émissaire français Patrick Durel avec une nouvelle proposition, la réponse était très claire à ce sujet : " A ce stade, pas de visite ".