La période des fêtes est marquée cette année par une atmosphère particulièrement morose, qui reflète l’ambiance générale du pays. Les décorations de Noël sont sobres et discrètes – à quelques exceptions près – faute de budget ou d’approvisionnement en électricité, mais aussi, semble-t-il, par souci de décence, face à la grave crise politique et économique que traverse le pays du Cèdre.

Les Libanais n’ont pas le cœur à la fête, en cette fin d’année, avec la hausse du taux de chômage, l’inflation, la pandémie, les crises d’électricité, d’eau et d’essence, et la situation politique. Cependant, nous assistons à un phénomène surprenant: les restaurants, bars et boîtes de nuit ne désemplissent pas, les centres commerciaux sont bondés, les expatriés déferlent et les marchés de Noël se multiplient.

Concernant les supermarchés, ces derniers se sont achalandés de produits saisonniers, commandés il y a plus de trois mois, en préparation des fêtes. Toutefois, “les quantités sont beaucoup plus réduites que les années précédentes”, souligne M. Hani Bohsali, président du syndicat des importateurs de produits alimentaires. Selon lui, “les marchandises importées sont payées en dollars américains et en espèces, ce qui met la pression sur les importateurs qui sont amenés à liquider l’intégralité de leurs stocks pour éviter des pertes sèches, sachant que les produits de fêtes sont à la base chers”.
De plus, les marchandises saisonnières importées (telles que le foie gras, le saumon fumée, les fromages, la charcuteries, l’alcool, etc.) constituent entre 25 et 30% du chiffre d’affaires annuel des importateurs. M. Bohsali a souligné que “les Libanais fêteront Noël différemment cette année, car une panoplie de produits de substitutions locaux ou étrangers reste disponible pour satisfaire les petits et moyens budgets”.

De son côté, Zouhair Berro, président de l’Association de la protection des consommateurs au Liban, s’est abstenu de communiquer des informations précises à ce sujet. Contacté par Ici Beyrouth, il a préféré se limiter aux généralités.

Une chose est sûre. Les fêtes cette année seront célébrées autrement, comme en témoignent des Libanais rencontrés dans des supermarchés dans cette vidéo à visionner ci-dessous.