Je n’aurais jamais pu imaginer, même dans mes pires cauchemars, écrire un hommage posthume adressé à toi.

Toi, mon ami d’enfance, mon voisin, le compagnon de toute une vie, celle vécue ensemble, du temps de l’adolescence et l’autre vécue en pointillé, notre vie d’adulte, chacun son chemin, mais des chemins qui se croisent souvent. Un lien que le temps n’a jamais délié. Nous étions tous les deux dans l’activisme, chacun à sa manière. Tu jubilais à chaque fois que j’adressais un papier à l’index menaçant, clouant le bec à ses fans et autres suiveurs/agrumes. J’applaudissais chaque prise de position courageuse que tu adoptais avec le sourire, et le courage de ceux qui s’impliquent avec intégrité et passion.

Oui, passion. La passion-Liban était ton combustible, au point de rêver à l’impossible. Homme d’affaires et banquier accompli, tu as été à la tête du RDCL durant plusieurs années, et jamais " Président " ne fut autant apprécié et respecté.

Fouad, tu croquais la vie à pleines dents, n’hésitant pas à choisir le bonheur, quel qu’en soit son coût, tout en restant juste et équitable pour ne léser les tiens en rien.

Après le 4 août 2020 qui avait atteint tes parents de plein fouet et ma maman, plus légèrement, tu m’avais dit " l’important, c’est qu’ils soient  vivants ".
Tu voyais toujours le bon côté des choses et ton entrain et ta joie de vivre étaient contagieux.

Le jour où ton père est parti, après avoir perdu la vue suite à ce 4 août maudit, tu avais été pris d’un malaise le jour-même de ses obsèques. C’est ainsi que ta leucémie foudroyante a été diagnostiquée. Tu t’es battu comme un lion. Ton moral d’acier et ta foi en Dieu t’ont donné des ailes. Tu t’es remis à lui, acceptant ce qu’IL déciderait pour toi. Tu m’avais appelée avant de rentrer pour ce qui sera ton dernier séjour à l’hôpital et ici-bas. Tu m’avais dit : " Cette fois-ci, comme le Covid m’a esquinté, je vais devoir passer plus de temps "…

Plus de temps ? Le temps s’est arrêté pour moi Fouf, Fouadino ; pour nous tous qui t’aimons et Dieu ce que nous sommes nombreux. Faire l’unanimité comme toi, c’est du jamais vu. Je peux te l’assurer. Mais à quoi cela sert-il aujourd’hui ? De faire une standing ovation devant ton cercueil ? Non. Je suis en plein déni. Je veux juste qu’on me dise que c’est un cauchemar. Et même si notre quotidien est devenu cauchemardesque, je suis prête à l’accepter en contrepartie de ton retour parmi nous.

Nous avons tant besoin de toi sur tous les plans. Je ne sais pas pourquoi Dieu choisi les meilleurs et laisse la vie sauve aux crapules.

Désormais, à chaque fois que j’ouvrirai mes yeux, j’aurais juste envie de me rendormir pour ne pas affronter la dure réalité de ton départ.

Je sais que tu ne pourras pas reposer en paix Fouad, toi qui avais tant à accomplir au niveau national,  toi, ce leader  révolutionnaire qui  voulait/allait changer la donne ; toi qui y croyais tellement fort que nous autres aussi étions confiants que tu serais LE faiseur de miracles…

Tu étais également animé par un amour aussi immense qu’intarissable, que tu donnais sans réserves sur le plan personnel et familial.

Je sais que tu n’étais pas prêt à partir Fouad.

Je sais que tu attendras patiemment le jour où nous serons réunis, tous ensemble, de l’autre côté de la vie.

Entretemps, embrasse les tiens, les nôtres, pour moi, pour nous tous. À bientôt mon ami, mon frère, mon héros…

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !