Depuis l’appréciation de la livre libanaise survenue vers la mi-janvier, nombreux sont les consommateurs à l’affût d’une baisse des prix. Qu’en est-il réellement? Ici Beyrouth a suivi l’évolution du coût d’un panier moyen.

Avec une monnaie nationale stabilisée depuis la mi-janvier au taux moyen de 21.000 livres libanaises, les consommateurs sont à l’affût d’une baisse des prix. Qu’en est-il du panier moyen détaillé ici? Trois semaines plus tard, Ici Beyrouth est retourné dans six supermarchés pour y refaire l’expérience. Résultat: si le prix moyen du panier de base a baissé d’environ 56.000 livres (passant de 793.500 livres il y a trois semaines à 737.000 livres), il existe toujours de grands écarts entre les magasins (690.000 livres contre 799.000 livres pour le panier le plus cher). À titre d’exemple les 750 ml d’une même marque d’huile d’olive locale varient entre 176.000 et 137.000 livres selon l’enseigne.

Comme pour les produits ménagers, les tarifs des denrées alimentaires ont globalement baissé. Cette dernière catégorie est néanmoins la seule à avoir rencontré une hausse des prix dans certains cas. Ainsi, dans trois des six magasins, le coût du kilo de lentilles a connu une augmentation aléatoire (entre +5 000 et +19 000 livres). Dans une grande surface de la capitale, ce dernier est passé de 40.000 livres à 57.000 livres en l’espace de trois semaines.

Les prix du thon, de l’huile d’olive et du sucre ont également augmenté ou stagné, mais de façon plus rare. À l’inverse, les tarifs des produits ménagers ont globalement connu une baisse. C’est le cas de l’eau de javel dont le coût a systématiquement diminué.

Néanmoins, cette baisse n’est pas proportionnelle à l’appréciation de la monnaie locale sur le marché. Interviewé à ce sujet en janvier dernier, Hani Bohsali, président du syndicat des importateurs de produits alimentaires, expliquait la lente baisse des prix par un manque de confiance dans le marché. "Je crois que le retard […] est dû au fait que l’appréciation de la livre libanaise n’a pas de base économique solide. Les gens ne croient donc pas que le taux de change restera aussi bas", expliquait-il alors.

Contacté à plusieurs reprises, le président du syndicat des propriétaires de supermarchés, Nabil Fahed, n’a pas donné suite.