Le salon de la restauration, ou Salone del Restauro, qui se tiendra du 8 au 10 juin 2022 à Ferrara, en Italie, met à la disposition des participants les compétences et le soutien scientifique et pratique italiens pour restaurer les monuments historiques. Le Liban ne peut que profiter de cette exposition, qui vise entre autres à développer des synergies entre les entreprises italiennes et libanaises du secteur de la restauration.

Favoriser le développement de synergies entre les entreprises italiennes et libanaises du secteur de la restauration par la promotion du savoir-faire, de nouveaux produits, des processus et des technologies avancées. Tel est l’un des objectifs du Salone del Restauro ou exposition de la restauration dont la 27e édition se tiendra du 8 au 10 juin 2022 à Ferrara en Italie.
Un exposé de ce salon a été donné mercredi au cours d’une conférence de presse organisée par le bureau de l’Agence italienne pour le commerce à Beyrouth, à l’hôtel Smallville, sous l’égide de l’ambassade d’Italie, et en coopération avec la Fiera di Ferrara et l’Assorestauro (Association italienne pour l’architecture, l’art et la restauration urbaine).
" Pendant des années, nous avons travaillé avec le secteur public, notamment la Direction générale des Antiquités, sur des projets qui ont été réalisés avec succès ", explique à Ici Beyrouth l’ambassadrice d’Italie Nicoletta Bombardiere. Elle souligne qu’au stade actuel, l’objectif est d’impliquer le secteur privé en Italie, caractérisé par son expertise et sa technologie, dans des partenariats avec le secteur privé libanais. Elle souligne dans ce cadre que de nombreuses sociétés sont déjà " actives, compétentes et professionnelles et impliquées dans la protection du patrimoine culturel, archéologique et urbain au Liban ".
" La beauté, la culture et l’histoire de la restauration au Liban sont si importantes qu’il faudrait les partager avec les autres pays durant cette exposition ", insiste de son côté Silvia Paparella, représentante du Salone del Restauro. " C’est la raison pour laquelle, le Liban est l’un des pays les plus importants que nous accueillons à Ferrara ", poursuit-elle.
Cette conférence a été l’occasion d’annoncer la candidature de Rome à l’exposition universelle de 2030. En le faisant, l’ambassade d’Italie a voulu lancer un message selon lequel cette candidature est basée sur " des valeurs communes aux deux pays, celles de la Méditerranée ". " À travers cette candidature, nous voulons partager avec Beyrouth, qui est une très belle ville, la même expérience de l’antiquité qui peut se renouveler à travers la modernité ", insiste Mme Bombardiere. " Nous voulons donner un modèle d’urbanisme basé sur l’innovation, la communication et les technologies compatibles avec l’environnement ", ajoute-t-elle.

Préserver le passé
Le directeur du bureau de l’Agence italienne pour le commerce, Claudio Pasqualucci, a lui aussi mis l’accent sur le partenariat entre des sociétés italiennes et libanaises.
" De nombreux sites au Liban ont besoin d’être restaurés ", affirme de son côté, Naji Hatem, directeur du développement de Rockland, une société libanaise qui participera à la restauration de la fontaine en mosaïque, Ardera purpurea, créée en 1999 par l’artiste italien Marco Bravura dans le quartier de Verdun. " Il faut commencer à le faire, insiste-t-il. L’Italie est pionnière dans ce domaine. Le Liban et l’Italie doivent préserver le passé pour un meilleur avenir. "
Beirut Heritage Initiative avait participé à l’édition 2021 du Salone del Restauro. Fadlallah Dagher, co-fondateur de l’ONG qui œuvre pour la préservation du patrimoine urbain, souligne que le Liban et l’Italie partagent " une histoire et un patrimoine communs depuis l’époque romaine jusqu’à présent ". " L’Italie est le leader mondial dans la préservation du patrimoine, poursuit-il. Nous gagnons beaucoup d’expérience à voir comment l’Italie travaille. L’intérêt de Beirut Heritage Initiative ne se limite pas aux bâtiments individuels, mais aussi au patrimoine urbain de Beyrouth, c’est-à-dire aux bâtiments anciens de Beyrouth construits entre 1860 et 1970, durant l’époque ottomane, le mandat français et l’époque contemporaine et qui constituent le patrimoine, le tissu et l’histoire de cette ville. Comme il existe un manque d’expérience dans la gestion de ce patrimoine, nous pouvons profiter de l’échange avec l’Italie, qui a préservé son patrimoine urbain tout en le développant économiquement. Donc, il y a un vecteur économique important dans le développement du patrimoine qu’au Liban nous n’avons pas su voir. "

L’ordre du jour
À l’ordre du jour de ce salon notamment, des conférences, expositions et animations qui permettront aux professionnels du secteur d’échanger leurs expériences et compétences. Sont également prévues une formation pour les professionnels libanais, architectes et restaurateurs qui sera assurée par Assorestauro et d’autres partenaires italiens, ainsi que des visites virtuelles et sur le terrain de sites de restauration en Italie et des réunions avec les entreprises exposantes. " Nous mettons à disposition des participants nos compétences et le soutien scientifique et pratique pour diagnostiquer et restaurer les monuments historiques ", conclut Francesca Brancaccio, représentante d’Assorestauro.