Le rédacteur en chef du site d’informations en ligne Grand LB, Mohammed Nemr, assume sa responsbailité légale, mais affirme ne vouloir comparaître que devant le tribunal des imprimés.

Le rédacteur en chef du site d’informations en ligne Grand LB, Mohammed Nemr, a refusé de comparaître lundi devant le bureau d’investigation criminelle " pour ne pas créer un précédent judiciaire ". " Je ne suis pas au-dessus des lois et j’assume pleinement la responsbailité légale de l’information publiée, mais je n’ai pas comparu devant le bureau d’investigation criminelle puisqu’il n’est pas l’autorité compétente pour juger les journalistes, affirme à Ici Beyrouth Mohammed Nemr. Je me mets par contre à la disposition du tribunal des imprimés qui est autorisé, conformément à la loi, à enquêter sur les journalistes ". La décision a été prise en concertation avec " les 28 avocats qui ont proposé de me défendre et avec les ordres de la presse et des journalistes, ainsi qu’à la suite des messages de solidarité ", a-t-il assuré.
Mohammed Nemr a été convoqué vendredi par un officier du bureau d’investigation criminelle, à la suite la suite d’une note d’information judiciaire présentée contre lui par la présidence de la République. En cause: une information publiée la veille sur le site Grand LB, selon laquelle " des PDG de banques interpellés dans le cadre d’affaires financières se seraient rendus auprès d’un conseiller haut placé au palais présidentiel ". Ce dernier les aurait informés de " la nécessité de verser des sommes d’argent pour qu’ils ne fassent plus l’objet de poursuites judiciaires ", qui plus est " cet argent devait servir à financer la campagne électorale du Courant patriotique libre ".
" Ce ne sont pas les journalistes qui ont causé la double explosion du 4 août, ni mené le pays en enfer, ni causé son effondrement sur tous les plans, martèle Mohammed Nemr. Il est honteux de les traiter comme des criminels. "
Lundi, à l’heure où le journaliste devait comparaître devant le bureau d’investigation criminelle, au palais de Justice de Beyrouth, des journalistes et des hommes politiques se sont rendus aux locaux de Grand LB pour exprimer leur solidarité avec le site.
" Lorsque le pouvoir politique ne tolère pas les critiques sur les réseaux sociaux, il est faible ", a déclaré le président de l’ordre de la presse Aouni el-Kaaki, soulignant que la presse est garante des libertés et dénonçant la répression frappant certains journalistes.
De son côté, Salah Takieddine, représentant le président de l’ordre des journalistes, a affirmé que " les journalistes ne peuvent pas comparaître devant un service de sécurité, mais devant le tribunal des imprimés qui est habilité à enquêter sur eux ".
Mohammed Sleiman, député du Courant du Futur, et Sleiman Frangié, chef des Marada, étaient au nombre des personnes venues soutenir Mohammed Nemr. Les deux hommes ont insisté sur la nécessité de préserver la liberté de la presse et d’expression.