Au terme d’une longue journée électorale, Joe Salloum a remporté dimanche, 28 novembre, les élections à la tête de l’ordre des pharmaciens du Liban, avec 1 134 voix contre 995 pour son adversaire, Faraj Saadé.

M. Salloum était à la tête de la liste " Mon ordre, mon soutien " appuyée par les Kataëb, les Forces libanaises, d’anciens membres du Courant patriotique libre, certaines factions du mouvement du 17 octobre, le courant du Futur et la Jamaa islamiya. Trois autres listes étaient en lice : " Conscience de la profession " présidée par Ziad Nassour, " Les pharmaciens se révoltent " menée par Faraj Saadé et " Vers un ordre indépendant ", présidée par Naji Germanos.

Dès 8h, les pharmaciens affluaient en masse à l’ordre des médecins, à Téhouita – Furn el-Chebback, où se sont tenues les élections. Une ambiance fiévreuse régnait, les électeurs étant tendus en raison de la mauvaise organisation. Au premier tour, les urnes sont restées ouvertes jusqu’à 14 heures, vu la grande affluence des électeurs. Ce scrutin devait permettre l’élection de onze membres au conseil exécutif, quatre autres à la caisse de retraite et de deux membres au conseil de discipline. Ont ainsi été élus au conseil exécutif Fadi Hadib, Ziad el-Hajj Chéhadé, Nagib Mahfoud et Bassam Hneiné candidats sur la liste " Conscience de la profession ", Joe Salloum, Abdel Rahman Merkbaoui, Souheil el-Gharib, Carole Dib, Marwa el-Jamal, Mohamad Jaber de la liste “Mon ordre mon soutien, et Faraj Saadé de la liste " Les pharmaciens se révoltent ".

Fadi Nasrelddine de la liste " Conscience de la profession ", Hussein Farhat et Georgina Nehemtallah de la liste " Mon ordre, mon soutien " et Ihsan Karaki de la liste " Les pharmaciens se révoltent " ont été élus membres de la caisse de retraite. Vera Haidar et Bahia Fadel de la liste " Mon ordre, mon soutien " ont été élues au conseil de discipline.

Mécontentement

Avec le début du second tour, à 17 heures, un mécontentement parmi certains pharmaciens de confession chrétienne s’est fait ressentir. Ils dénonçaient le fait que seuls trois des douze sièges du conseil exécutif de l’ordre sont occupés par des chrétiens, contrairement au gentlemen agreement en vigueur depuis 1985, qui stipule que le conseil de l’ordre devrait être composé à parts égales de membres chrétiens et musulmans.

Ainsi, des pharmaciens partisans des Forces libanaises, indignés par les résultats du premier tour, ont appelé leurs collègues à boycotter le vote du second tour, au cas où la tradition en vigueur depuis plus de trois décennies n’était pas respectée. Néanmoins, le président sortant, Ghassan el-Amine, a refusé d’agir en ce sens. Il a affirmé qu’un précédent a eu lieu en novembre 2000, lorsque " les chrétiens avaient remporté huit sièges au conseil, malgré le déséquilibre confessionnel et le gentlemen agreement ". Ces élections avaient été alors acceptées par les membres de la profession, car elles étaient conformes à la loi.