Craignant une réédition du scénario vécu au lendemain des fêtes de fin d’année, en 2020, lorsque les cas de contamination au coronavirus se chiffraient à des milliers de cas par jour avec des dizaines de décès, la commission nationale chargée de suivre le Covid-19 a émis mercredi une série de nouvelles mesures. L’objectif ? Non moins que de tenter de contrôler la progression rapide de la pandémie à la veille des fêtes, alors que plus de 1500 nouveaux cas sont signalés au quotidien.
En effet, au cours des dernières 24 heures, le Liban a signalé 1892 nouvelles contaminations et 10 décès, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé publique. Ce qui porte à 672 548 le nombre cumulé de cas depuis février 2020, parmi lesquels 8735 décès. Toujours selon le bilan, 516 personnes sont hospitalisées, dont 236 en unités de soins intensifs, sachant que 80% et 86% des patients admis respectivement dans les unités de Covid-19 et de soins intensifs ne sont pas vaccinés. Toujours selon le bilan, 66% des lits en unités de soins intensifs sont occupés.
Le ministère précise en outre qu’à ce jour 38,3% des personnes éligibles à la vaccination (âgées de 12 ans et plus) ont déjà reçu une première dose du vaccin anti-Covid-19 et 33% les deux doses.

Couvre-feu
Pour tenter de contenir la pandémie donc, les mesures restrictives préconisées par la commission nationale chargée de suivre le Covid-19 entreront principalement en vigueur à partir du 10 décembre, "pour donner le temps aux entreprises et commerces de s’organiser", explique à _Ici Beyrouth_ le ministre de la Santé et président de la commission Firas Abiad. "Nous devons aussi donner aux gens la chance de se conformer aux consignes", poursuit-il. Quid du respect des mesures? "C’est aux forces de sécurité de contrôler l’application des mesures", insiste le Dr Abiad.
Selon ces mesures donc, le couvre-feu est de nouveau en vigueur entre 19h et 6h et ce du 17 décembre au 9 janvier. Seront exemptées les personnes ayant reçu au moins une dose d’un des vaccins contre le Covid-19 et celles possédant un résultat négatif du test PCR effectué 48 heures à l’avance. Seront aussi exemptés les enfants âgés de moins de 12 ans.
De plus, les rassemblements et les fêtes doivent être organisés dans des endroits à 50% de leur capacité d’accueil. Ceux qui peuvent recevoir plus de 100 personnes à la fois doivent obtenir à l’avance une autorisation spéciale du ministère du Tourisme, suite à un avis du ministère de la Santé.
Il a également été convenu de prolonger les vacances scolaires à l’occasion des fêtes de fin d’année. Celles-ci commenceront le 16 décembre 2021 au soir et s’achèveront le 9 janvier 2022 au soir. Le vaccin aux élèves âgés de plus de 12 ans est fortement recommandé pour ralentir la propagation du virus, insiste la commission. Elle souligne en outre l’importance pour les élèves du secondaire et les étudiants universitaires de recevoir au moins une dose du vaccin durant ces vacances.

Mesures à l’AIB
Par ailleurs, les restaurants, hôtels et institutions touristiques sont tenues à partir du 10 décembre de n’accepter que les personnes munies d’un certificat de vaccination d’au moins une dose ou d’un résultat négatif d’un test PCR effectué 48 heures à l’avance. De plus, la distanciation physique est de rigueur dans les endroits publics et les marchés populaires, sachant que les employés de ces endroits doivent avoir été vaccinés. Un centre d’appel sera mis en place au ministère du Tourisme pour recevoir les plaintes et une campagne de sensibilisation sera lancée sur les mesures de précaution à prendre dans le secteur touristique.
En ce qui concerne les voyageurs à destination de Beyrouth, ils doivent à partir du 10 décembre 2021 avoir pris les deux doses du vaccin ou présenter un résultat négatif du test PCR effectué 48 heures à l’avance. De plus, ils doivent s’inscrire sur la plateforme du ministère de la Santé avant de prendre l’avion. Les voyageurs âgés de 12 ans et plus effectueront un test PCR à leur arrivée l’aéroport de Beyrouth.
Enfin, à partir de 10 janvier 2022, les employés dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du tourisme et des transports publics, ainsi que les fonctionnaires et les employés des municipalités, les militaires et les agents des services sécuritaires doivent avoir reçu leur vaccin. Dans le cas contraire, ils sont tenus d’effectuer, à leurs propres frais, deux tests PCR par semaine, au risque de les empêcher d’exercer leur profession.

Marathon de vaccination
Par ailleurs, le ministère de la Santé a annoncé la tenue d’un marathon de vaccination avec le produit Pfizer, pour administrer la troisième dose aux personnes âgées de 50 ans et plus, ayant reçu leur seconde dose depuis plus de cinq mois. Celui-ci aura lieu le samedi 4 décembre, de 8h à 15h. Les centres qui y participent sont les suivants :
– À Beyrouth : hôpital gouvernemental Rafic Hariri (01/830000).
– Au Mont-Liban: hôpital gouvernemental de Bouar (29/448725).
– Dans la Bekaa: hôpital gouvernemental de Machghara (08/651738 ext: 130/137); hôpital de Médecins sans frontières à Bar Élias (81/880836); hôpital gouvernemental de Rachaya (08/591505).
– Au Liban-Nord: hôpital gouvernemental de Tripoli (06/385300); hôpital gouvernemental de Sir Denniye (06/491911); hôpital gouvernemental de Minié (06/463933 ext: 232).
– Au Akkar: hôpital gouvernemental de Halba (26/695637).
– Au Liban-Sud: hôpital gouvernemental de Qana (07/430537; hôpital gouvernemental de Jezzine (07/780406).
– À Nabatiyé: hôpital gouvernemental de Hasbaya (03/720204).