Deuxième finale et deuxième titre pour Léon Marchand. Trois jours après son sacre sur 400 m quatre nages, le Français s’est de nouveau paré d’or en remportant le 200 m papillon des Championnats du monde de natation, mercredi à Fukuoka (Japon).

Pas de record du monde cette fois-ci mais un quatrième titre mondial à inscrire à son palmarès, à seulement 21 ans. Et ce n’est pas fini: le Toulousain pourrait en ajouter un cinquième dès jeudi puisqu’il défendra son titre du 200 m quatre nages. En cas de victoire, il deviendrait alors le seul Français de l’histoire auréolé de cinq couronnes mondiales. Et le premier à en glaner trois (en individuel) dans une seule édition des championnats du monde.

" C’était génial, j’étais dans ma nage dès le début, j’ai bien profité, j’ai poussé les coulées à chaque fois. Au 100 m je vois que je suis devant, du coup je profite vraiment et je pousse le dernier 50. C’était trop bien ", a réagi Marchand, qui s’est offert un nouveau record personnel et nouveau record de France en 1 min 52 sec 43/100e.

Il a devancé le Polonais Krzysztof Chmielewski (1 min 53 sec et 62/100e) et le Japonais Tomoru Honda (1 min 53 sec 66/100e).

Certes, le double champion du monde en titre Kristof Milak, également champion olympique et détenteur du record du monde, n’était pas présent à Fukuoka, le fantasque Hongrois ne s’estimant pas prêt à participer à ces Mondiaux japonais. Mais l’exploit est tout de même majuscule pour le nouveau phénomène de la natation française et lui annonce un avenir prolifique à un an tout pile des Jeux olympiques à domicile.

" Beaucoup de plaisir "

" C’est une belle préparation (pour les Jeux). Ce que je fais en ce moment, c’est hyper bien pour la gestion de la pression, pour s’entraîner à nager plus vite en finale le soir et surtout, je m’éclate. J’ai beaucoup de plaisir à nager et je pense que ce sera pareil dans un an ", a-t-il estimé.

Son titre acquis, le Toulousain a juste pris le temps de saluer sa famille, dont son petit frère Oscar qui agitait comme toujours une tête géante de son aîné dans les tribunes, pour entamer une récupération express.

A peine 40 minutes plus tard, il était de retour dans la piscine de la Marine Messe de Fukuoka pour disputer les demi-finales du 200 m quatre nages. Résultat: meilleur temps des demies en 1 min 56 sec 34.

C’est ensuite le podium du 200 m papillon qui l’attendait à la sortie du bassin, et c’est de nouveau Michael Phelps, la légende absolue de la natation mondiale avec ses 23 titres olympiques à qui Marchand avait chipé le record du monde du 400 m quatre nages dimanche, qui lui a remis sa médaille.

" C’était trop bien, des après-midi comme ça il n’y en a pas souvent. Je m’entraîne tous les jours pour ça et j’ai vraiment profité, c’était cool ", a raconté Marchand, qui a précisé qu’il renonçait à ajouter à son programme le 200 m brasse pour lequel il était inscrit.

O’Callaghan surprend Titmus

Au cours de la soirée, deux autres Français ont assuré une place en finale. Maxime Grousset, médaillé de bronze du 50 m papillon lundi, disputera jeudi la finale du 100 m nage libre, course dont il est vice-champion du monde en titre.

De son côté, Analia Pigrée s’est qualifiée pour la finale du 50 m dos où elle tentera de faire encore mieux que sa médaille de bronze de l’an passé. En revanche, la jeune Mary-Ambre Moluh, benjamine de l’Equipe de France à 17 ans, n’a pu prendre que le dixième temps.

Les spectateurs japonais ont par ailleurs pu apprécier un nouveau record du monde, le quatrième depuis le début des Mondiaux, en finale du 200 m nage libre féminin.

Alors qu’on attendait plutôt un sacre de l’Australienne Ariarne Titmus, voire de l’ado canadienne Summer McIntosh, c’est la jeune Mollie O’Callaghan qui s’est imposée, effaçant la précédente marque de l’Italienne Federica Pellegrini en 1 min 52 sec 85.

" Je suis juste sous le choc parce qu’en arrivant, j’étais blessée et je m’attendais juste à prendre du plaisir. Repartir avec un record du monde, c’est juste incroyable ", a réagi O’Callaghan, 19 ans, qui s’était révélée l’an dernier à Budapest en remportant la course reine du 100 m nage libre.