Thomas Tuchel quittera cet été le poste d’entraîneur du Bayern Munich, seulement quinze mois après son arrivée, payant au prix fort une série de résultats négatifs qui menace le club bavarois d’une année 2024 sans trophée, une première depuis 2011.

Le cauchemar vécu par le Bayern en l’espace de neuf jours, avec des défaites en déplacements à Leverkusen (3-0) pour le choc de la Bundesliga le 10 février, à Rome le 14 février contre la Lazio (1-0) en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions et à Bochum (1-0) le 18 février, a achevé de saper la confiance accordée à l’entraîneur recruté en mars 2023.

A douze journées de la fin du championnat, le Bayern compte huit points de retard sur un Bayer Leverkusen toujours invaincu en 2023/24 (27 victoires et quatre matches nuls toutes compétitions confondues) et devra inverser la tendance à Munich contre la Lazio le 5 mars pour ne pas sortir prématurément de la Ligue des champions.

" Après un échange ouvert, nous sommes arrivés à la conclusion de mettre un terme à notre travail en commun à l’été ", a expliqué le président du directoire du Bayern, Jan-Christian Dreesen, avançant ainsi d’une année le terme du contrat de Tuchel au 30 juin 2024.

Joueurs rappelés à leurs " obligations "

Dreesen a également envoyé un message " explicite " aux joueurs, rappelés à leurs " obligations " pour " atteindre le maximum possible " lors des 13 à 18 matches restants à Thomas Tuchel sur le banc du Bayern (en fonction du parcours en Ligue des champions), à commencer samedi (18h30) à domicile contre le RB Leipzig.

" Particulièrement en Ligue des champions, nous sommes convaincus que nous pouvons atteindre les quarts de finale, avec le soutien de nos supporters dans notre Allianz Arena pleine ", a souligné Dreesen.

Xabi Alonso l’entraineur espagnol du club de football allemand du Bayer Leverkusen qui serait pressenti pour remplacer l’entraineur du Bayern Munich Thomas Tuchel. Sascha Schuermann/AFP/Archives

Pour la première fois depuis 2011, le Bayern se retrouve plus que jamais sous la menace d’une année 2024 sans aucun trophée à ajouter aux vitrines de la Säbener Strasse, le siège du club.

En 2023, il avait sauvé les meubles en décrochant un onzième titre consécutif de champion d’Allemagne, arrachant le " Schale " -nom du trophée remis au champion- des mains du Borussia Dortmund à la 89e minute de la dernière journée grâce à un but de Jamal Musiala.

Un chiffre résume à lui seul l’échec de la direction bavaroise qui avait décidé de miser sur Tuchel en écartant son prédécesseur, Julian Nagelsmann en mars 2023, alors que le club était encore en course sur trois tableaux : en s’inclinant à Rome contre la Lazio il y a une semaine, l’entraîneur allemand a enregistré sa 10e défaite en 43 matches à la tête du Bayern, autant que pour Nagelsmann en… 83 matches.

En quête d’un successeur

En parallèle de sa fin de saison très particulière, le Bayern va se lancer dans la recherche d’un nouvel entraîneur.

Ancien joueur du Bayern où il a terminé sa carrière de joueur en même temps que Philipp Lahm en mai 2017, l’Espagnol Xabi Alonso réalise des débuts exceptionnels sur le banc d’entraîneur à Leverkusen et fait figure de candidat rêvé, mais son nom est souvent cité pour succéder à Jürgen Klopp à Liverpool.

Une liste de noms très longue d’autres potentiels successeurs à Tuchel a circulé dans la presse allemande, allant de Zinédine Zidane à Hansi Flick, en passant par Ole Gunnar Solskjaer, Sebastian Hoeness, Jose Mourinho ou encore Antonio Conte.

Les turbulences des derniers mois n’ont pas épargné la direction du club : après le titre de champion le 27 mai 2023, le duo à la tête du Bayern à l’époque, Oliver Kahn comme président du directoire et Hasan Salihamidzic comme directeur sportif, avait été remercié dans la foulée. Kahn a été remplacé par Dreesen et Salihamidzic par Christoph Freund.

Le président du Bayern Herbert Hainer et le toujours très influent président d’honneur et membre du conseil de surveillance Uli Hoeness, sont toujours en poste, avec le retour en juin 2023 de Karl-Heinz Rummenigge au conseil de surveillance.