Si Mattia Zaccagni a envoyé l’Italie en 8e de finale avec une improbable lucarne au bout du temps additionnel, lundi, Gianluigi Donnarumma est bien celui qui tient à bout de bras dans cet Euro-2024 de bien pâles champions d’Europe en titre.

Trois ans après avoir été élu meilleur joueur de l’Euro-2021, remporté par la Nazionale à Wembley face à l’Angleterre (1-1 a.p. 3 tab à 2), Donnarumma remet ça.

Après avoir évité une lourde correction face à l’Espagne, victorieuse 1 à 0 d’un deuxième match qu’elle a survolé, le gardien du Paris SG a réussi à 25 ans à Leipzig contre la Croatie l’un de ses meilleurs matchs pour sa 65e sélection.

Sans son capitaine, l’Italie qui a arraché sur la dernière action du match le nul (1-1) et son billet pour un duel contre la Suisse en 8e de finale samedi à Berlin, pourrait encore trembler pour savoir si elle allait terminer parmi les meilleurs troisièmes, voire aurait dû faire ses valises pour rentrer à la maison.

Il y a bien sûr le pénalty de Luka Modric stoppé à la 54e minute, puis dans la foulée le tir à bout portant d’Ante Budimir repoussé dans les pieds de… Modric, complètement délaissé par l’arrière-garde italienne, pour l’ouverture du score.

Seule certitude

Avant ce 5e penalty ou tir au but stoppé (pour un total de 15 tentatives) en sélection, "Gigio" avait déjà réussi une parade spectaculaire dès la 5e minute sur une tentative de Luka Sucic.

Selon les statistiques de l’UEFA, Donnarumma est le deuxième gardien le plus sollicité/efficace de cet Euro avec 12 arrêts, derrière le Géorgien Giorgi Mamardashvili qui en est à 15 avant même son dernier match de poule.

Cette statistique peut aussi être lue comme une énième preuve des lacunes et fragilités de la Nazionale assemblée par Luciano Spalletti.

C’est la lecture qu’en fait la Gazzetta dello Sport dans son édition de mardi, dont la Une est consacrée au "miracle italien".

Le quotidien sportif aux pages roses met en lumière la dépendance de l’Italie aux exploits défensifs de son gardien de classe mondiale, Donnarumma.

On est loin des critiques qui l’accablent depuis qu’il quitté l’AC Milan pour rejoindre le Paris SG au lendemain du sacre européen de 2021.

Si son image a été singulièrement écornée par ce transfert, en particulier à Milan où il a été copieusement chahuté en Ligue des champions cet automne avec le PSG, mais aussi en sélection contre l’Ukraine quelques semaines plus tôt, Donnarumma a aussi fait naître quelques doutes avec ses approximations dans les sorties aériennes.

À Paris, il pourrait ainsi se retrouver en concurrence avec le jeune Russe Matvey Safonov, 25 ans également et recruté jusqu’en 2029.

GABRIEL BOUYS/AFP

C’est reparti comme en 2006? 

Lors d’une crispante campagne de qualifications pour l’Euro 2024, une grossière erreur de placement a valu à l’Italie de se contenter d’un nul contre la Macédoine du nord (1-1) en septembre.

Mais depuis son arrivée en Allemagne, il affiche une sérénité sans failles.

C’est notamment dû à la présence dans l’encadrement italien de son prédécesseur et modèle Gianluigi Buffon (176 sélections), désormais chef de délégation de la Nazionale.

"L’entendre raconter ce qu’il a vécu, c’est bien, mais quand il nous donne des conseils, c’est encore mieux", avait expliqué en début de tournoi Donnarumma qui est devenu, lundi, le gardien le plus jeune à avoir disputé dix matchs de Championnat d’Europe, battant de trois ans le précédent record du Portugais Rui Patrício.

Donnarumma, fort de l’influence de Gigi Buffon en 2006, aspire à écrire une nouvelle page de l’histoire de la Nazionale.

Dix-huit ans après la légendaire finale du Mondial 2006 remportée aux tirs au but face à la France, l’histoire de la Nazionale repasse par le Stade olympique de Berlin. Pas pour un titre cette fois mais pour faire mentir ceux qui, de plus en plus nombreux en Italie, ne croient pas en elle. Malgré son ange gardien.

Avec AFP

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