Face au Danemark en huitièmes de finale de son Euro 2024 à Dortmund samedi (22h, heure de Beyrouth), l’Allemagne de Julian Nagelsmann a l’occasion de retrouver son statut de nation crainte dans les grands tournois, évaporé depuis le Mondial 2018 et trois compétitions ratées.

Depuis sa demi-finale de l’Euro 2016 en France, perdue à Marseille contre le pays hôte (2-0), l’Allemagne n’a plus goûté aux joies d’un quart de finale d’une compétition majeure. Huit ans, une éternité pour la Mannschaft!

Tenante du titre à son arrivée en Russie en 2018, elle avait vu son tournoi s’arrêter dès la phase de groupes, terminus identique quatre ans et demi plus tard au Qatar pour le Mondial 2022. Entre-temps, elle s’était arrêtée en huitièmes de finale de l’Euro-2021 contre l’Angleterre.

Trois tournois majeurs de suite sans présence de l’Allemagne dans le dernier carré, c’est du jamais vu depuis 1954. La célèbre phrase de Gary Lineker, ressortie à la moindre occasion, " Et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne ", a pris un sacré coup.

C’est pour redorer son blason que l’Allemagne se lance samedi à la quête d’un billet pour les quarts de finale, dans l’un des stades mythiques du football allemand, le Westfalenstadion rebaptisé pour l’Euro-2024 " BVB Stadion Dortmund ".

" On est bien préparé "

Le premier tour de l’Allemagne a redonné à ses supporters la confiance et l’espoir d’une aventure au long cours, notamment la démonstration offensive contre une très faible Écosse (5-1) en match d’ouverture à Munich, et la maîtrise contre la Hongrie (2-0). Avec à l’esprit le parcours au Mondial 2006, à domicile déjà, qui avait porté l’Allemagne en demi-finale.

La première alerte est toutefois arrivée face à la Suisse (1-1) sur la pelouse très difficile de Francfort, avec une égalisation et une première place de groupe arrachée en toute fin de match dans le temps additionnel. Un avertissement sans frais alors qu’avec la phase à élimination directe, le moindre faux pas sera interdit.

" On a eu à gérer trois situations bien différentes dans cette phase de poules. On est bien préparé pour la phase à élimination directe ", a estimé le sélectionneur allemand Julian Nagelsmann en conférence de presse.

" C’est bien de gagner tous ces matches de poules 3-0, cela peut donner de la confiance, mais au final, c’est important pour l’équipe d’avoir eu à gérer des situations difficiles ", a-t-il poursuivi.

Après avoir trouvé la bonne formule en défense (pas de but encaissé contre la Hongrie pour la première fois en grand tournoi depuis huit ans), le patron de la Nationalmannschaft est pourtant contraint de devoir reconstruire une partie ou la totalité de son axe central.

Feu vert pour Rüdiger et Eriksen

Sur un excès d’engagement totalement inutile et un pied bien trop haut contre la Suisse, Jonathan Tah a, en effet, écopé de son deuxième carton jaune du tournoi et, suspendu, sera remplacé par le défenseur du Borussia Dortmund Nico Schlotterbeck, irrégulier dans ses performances en cours de saison mais brillant en avril et mai.

Si Antonio Rüdiger, victime d’une élongation derrière la cuisse droite, a semblé incertain, les dernières nouvelles sont rassurantes pour le joueur du Real Madrid qui s’est entraîné vendredi matin.

Nagelsmann se méfie beaucoup du Danemark, demi-finaliste du dernier Euro, " une équipe qui est très bien organisée ".

Mais avec seulement deux buts marqués (loin des huit de l’Allemagne) et trois matches nuls au premier tour (1-1 contre la Slovénie puis l’Angleterre, 0-0 contre la Serbie), les joueurs de Kasper Hjulmand ont pris in extremis (au fair-play!) la deuxième place de leur groupe.

Ils ont montré leur solidité défensive mais aussi leur limite en attaque, à l’image de leur match contre les Serbes et leur difficulté à se créer des occasions dangereuses pour l’adversaire.

" Je considère l’Allemagne comme l’un des favoris pour le titre, c’est juste dommage pour eux qu’ils nous affrontent demain (samedi) ", a insisté Hjulmand qui pourra compter sur son meneur Christian Eriksen, dispensé d’entraînement vendredi en raison de problèmes gastriques.

Avec AFP