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C’est officiel, c’est aujourd’hui et c’est parti pour les XXXIIIe olympiades à Paris.

Après une cérémonie d’ouverture sous la pluie, avec la Seine pour tremplin, Paris a donné vendredi soir le coup d’envoi de ses Jeux. Une cérémonie qui laisse des avis pour le moins mitigés.

La scène de la Cène sur la Seine, jeu de mots approximatif peut-être, mais mauvais goût indiscutable par contre a créé la polémique. On a vraiment du mal à faire le lien avec une allusion historique à la culture française dans cette séquence odieuse. À moins que les drag queens soient dorénavant classés – et placés – sur le même piédestal que les grands hommes qui ont fait de la France la grande nation qu’elle est aujourd’hui. Était-il vraiment indispensable de ridiculiser la religion catholique pour réussir une cérémonie grandiose? Leonardo, reviens, ils sont devenus fous.

Bref. Passons. Place au sport maintenant et aux choses sérieuses.

Paris s’est mise aux couleurs des Jeux olympiques. Les sportifs, journalistes et touristes sont bien là, les sites sont prêts. L’événement sportif du siècle peut commencer.

Les athlètes du monde entier, dont l’armada libanaise, ont investi le village olympique. Les tournois de football, de rugby à 7, de handball et de tir à l’arc avaient déjà commencé avant même la cérémonie d’ouverture.

Panem et circenses

L’expression panem et circenses, comprenez "du pain et des jeux du cirque", existe depuis la Rome antique. Mais, à voir, édition après édition, les différents comités d’organisation faire front devant les polémiques et les critiques pendant des mois et des mois, on se dit que pour accueillir des Jeux, il faut aussi savoir encaisser des pains.

Multiples polémiques

Avant Pékin 2008, on annonçait un air irrespirable et une interdiction de circuler en dehors des hôtels et des sites de compétition. Avant Londres 2012, les conditions de travail dans les usines où étaient fabriquées les tenues officielles, le choix de la mascotte ou encore les transports avaient suscité de multiples polémiques. Pour Rio 2016, on nous annonçait le risque de découvrir des équipements inachevés, de faire face à une insécurité permanente ou encore d’être touché par le virus Zika. Pour Tokyo 2021, enfin, des accusations de corruption et des inquiétudes sur la pollution et la température trop élevée de l’eau avaient alimenté les chroniques des Jeux; ceux-ci avaient d’ailleurs été décalés d’un an et s’étaient déroulés quasiment à huis clos en raison de la pandémie mondiale de Covid. Bref, tout le monde en a pris pour son grade. On nous promettait à chaque fois le chaos et tous ces Jeux ont pu se tenir sans souci et globalement même avec succès.

Enthousiasme indéniable

Depuis l’attribution des Jeux à la ville de Paris, en septembre 2017, à Lima, le jour J est bien là. N’en déplaise à la minorité bruyante qui affirmait depuis des mois que ça ne se ferait pas.

Au pays de la baguette, les petits pains ont évidemment été aussi distribués à tour de bras: une cérémonie sur la Seine? Impossible. Des épreuves de natation eau libre et de triathlon dans la Seine? Impossible. Un marathon pour tous au cœur de la ville? Impossible. Le Gaulois réfractaire, rabat-joie et râleur a savamment entretenu sa réputation. Cependant, force est de constater que Tony Estanguet et ses équipes ont tenu tous leurs paris ou presque, résisté à toutes les attaques (cyber ou autres), survécu à tous les soubresauts, même à une dissolution de l’Assemblée nationale. La maire de Paris, Anne Hidalgo, bien que doublée sur le fil par la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castera, a relevé son challenge de la baignade dans la Seine. Le parcours de la flamme olympique à travers toute la France a engendré une vraie mobilisation populaire et généré un enthousiasme indéniable avec un vrai suspense pour le dernier relayeur.

Les bénévoles sont prêts

Paris est aujourd’hui en ordre de marche. Tous les équipements ont été livrés et testés dans les temps, les gares sont aux couleurs des Jeux, les signalétiques sont installées aux abords de tous les sites de compétition, les bénévoles sont à pied d’œuvre.

En coulisses, le travail a été fait, les clefs du véritable succès de ces Jeux sont à présent entre les mains des athlètes.

Les athlètes du monde entier sont prêts. Les athlètes libanais aussi. Accompagnés par une pléthore de dirigeants (!), tradition oblige, les sportifs libanais sont bien décidés à faire de leur mieux pour rapporter une petite médaille au pays, après une attente interminable de 44 ans. Il n’est pas interdit de rêver.

À eux de s’ouvrir les portes de la gloire en espérant qu’on ne parle plus désormais que de sport, de médailles et d’émotions.