Après trois ans de lune de miel et quelques mois plus difficiles, Leeds a décidé de se séparer de Marcelo Bielsa qui l’avait fait remonter dans l’élite après 16 ans de purgatoire, l’Argentin inflexible n’arrivant pas à redresser une situation délicate.

Les histoires d’amour finissent mal en général et celle-ci n’aura pas fait exception. Si la première phrase du communiqué annonçant le limogeage de Bielsa peut paraître des plus secs – "Leeds United peut annoncer aujourd’hui (dimanche, NDLR) que le club se sépare de son entraîneur principal Marcelo Bielsa" -, les hommages des dirigeants du club ont presque des accents d’excuses.

"Cela a été la décision la plus difficile que j’ai eu à prendre depuis que je suis à la tête de Leeds United, compte tenu de tous les succès que Marcelo a eus avec le club", a commenté Andrea Radrizzani, le président, cité dans le communiqué.

"C’est décevant que son règne s’achève ainsi, étant donné les moments si spéciaux que nous avons vécu ces dernières années, qui font partie des meilleurs de ma carrière, mais nous ne pouvons pas nous voiler la face devant les résultats récents", a renchéri le directeur du football du club, Victor Orta.

Il est vrai que la tendance était particulièrement alarmante pour les Peacocks, corrigés chez eux par Tottenham (4-0), samedi, après avoir été humiliés à Liverpool (6-0) en milieu de semaine.

"Bielsa a transformé le destin du club"

Avec un point pris et 21 buts encaissés en six matches, Leeds, 16e avec 23 points, n’a plus que deux longueurs d’avance sur le zone rouge. Mais le club du nord de l’Angleterre a aussi joué 26 matches, deux de plus que ses poursuivants Everton et Burnley.

Fidèle à sa ligne de conduite, Bielsa, 66 ans, n’a jamais accepté de transiger sur le football qu’il veut voir son équipe pratiquer, malgré les difficultés.

Mais samedi, les énormes carences défensives – Leeds a la pire défense de Premier League avec 60 buts pris en 26 matches -, mais aussi offensives, semblent appeler un électrochoc qui passait forcément pas le départ d’"El Loco".

Entraîneur au jeu très radical et spectaculaire, mais aussi au style inimitable hors du terrain, Bielsa restera dans l’histoire du club comme celui qui a ranimé la flamme dans cette ancienne grande puissance du football anglais.

"Un projet d’hommage permanent à Marcelo (au stade d’)Elland Road est en cours de conception et les informations à ce sujet seront données en temps utile", a d’ailleurs indiqué le club.

Bielsa "a transformé le destin du club sur le terrain", écrit Leeds United. Dès sa première saison à la tête de l’équipe, il avait échoué en barrage d’accession à la Premier League avant de survoler le Championship (D2), remporté avec 10 points d’avance sur son dauphin la saison suivante pour retrouver sa place dans l’élite.

Avec Marsch, un successeur Bielsa-compatible ?

La première saison de Bielsa en Premier League avait vu Leeds finir 9e, avec son meilleur total de points à ce niveau depuis la saison 2000/2001. Mais cette année, les longues blessures, notamment de Kalvin Phillips, le métronome de l’équipe, et de Patrick Bamford, son buteur, ont lourdement handicapé les "Peacocks", soudainement moins séduisants.

"Il a changé la culture du club et nous a transmis à tous une mentalité de gagneurs. Les moments partagés, particulièrement la saison 2019/2020 et la remontée du club en Premier League, resteront longtemps gravés dans nos mémoires", a souligné Radrizzani.

Le club espère pouvoir annoncer lundi le nom de son remplaçant.  La presse anglaise citait samedi l’expérimenté Sam Allardyce comme intérimaire possible jusqu’à la fin de la saison. Mais la véritable cible de Leeds serait l’Américain Jesse Marsch, pur produit de "l’écurie Red Bull", passé par New York, Leipzig, comme adjoint de Ralf Rangnick, Salzbourg puis à nouveau Leipzig, mais comme entraîneur principal.

Avec ses préceptes – pression, transitions ultra-rapides, attaques directes et verticales, sans souci de possession -, le style de Marsch, très exigeant physiquement comme mentalement, et qui n’autorise guère les baisses de régime, ne devrait pas déboussoler les joueurs qui ont évolué avec Bielsa.

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