Stefanos Tsitsipas vit Roland-Garros en marathonien : le N.4 mondial et finaliste sortant s’est employé pendant plus de quatre heures pour se qualifier jeudi pour le troisième tour de Roland-Garros, où une crise de panique a entraîné l’élimination de Simona Halep.

Au contraire du Grec, le N.2 mondial Daniil Medvedev, vainqueur de ses deux premiers tours en trois sets, s’économise jusque-là.

En deux matches, Tsitsipas a déjà passé plus de sept heures et demie sur les courts de la Porte d’Auteuil.

Au deuxième tour jeudi, il lui a fallu plus de quatre heures et quatre sets pour s’extirper des griffes du qualifié tchèque Zdenek Kolar (134e), plus acérées qu’attendu, 6-3, 7-6 (10/8), 6-7 (3/7), 7-6 (9/7).

" Il m’a rendu fou ", a lâché l’Athénien de 23 ans à propos de son audacieux adversaire, chaudement soutenu par le public du court Suzanne-Lenglen, ce qui n’a pas été sans l’agacer dans les moments les plus tendus.

Deux jours plus tôt, il avait déjà eu besoin de 3h34 min pour se sortir du piège incarné par le jeune Italien Lorenzo Musetti (66e) à minuit et demi passée, après avoir été mené deux sets à zéro (5-7, 4-6, 6-2, 6-3, 6-2).

Au bord d’un 5e set

Et encore, ça aurait pu être pire pour Tsitsipas, puisqu’il a écarté quatre balles de cinquième set dans le dernier jeu décisif (6-2 pour Kolar).

Favori de la moitié basse du tableau, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Carlos Alcaraz étant tous les trois dans la partie haute, le Grec aux boucles blondes affrontera le Suédois Mikael Ymer (95e) pour une place en huitièmes de finale.

Joueur le plus prolifique en 2022 avec 33 victoires, dont seize sur ocre, Tsitsipas dispute son sixième Roland-Garros. Jusque-là, il a progressé à chacune de ses participations : 1er tour en 2017, deuxième en 2018, huitièmes de finale en 2019, demi-finales en 2020 et finale en 2021. Un signe ?

Opéré d’une " légère hernie " début avril et revenu à la compétition juste avant Roland-Garros, Medvedev, même peu adepte de la terre battue, n’a pas eu lui à puiser dans ses ressources pour atteindre le troisième tour.

Comme pour son entrée en lice, le Russe de 26 ans s’est imposé en trois sets, cette fois 6-3, 6-4, 6-3 aux dépens du Serbe Laslo Djere (56e) en un peu plus de deux heures et demie.

Ça risque de se compliquer au prochain tour, face au Serbe en forme Miomir Kecmanovic (31e), vainqueur du Kazakh Alexander Bublik 4-6, 7-5, 6-2, 6-1.

Swiatek en 61 minutes

En net regain de forme ces dernières semaines, Simona Halep, ex-N.1 mondiale et double lauréate en Grand Chelem (Roland-Garros 2018 et Wimbledon 2019), a elle été victime d’une " crise de panique " en plein match et s’est inclinée 2-6, 6-2, 6-1 contre la Chinoise Zheng Qinwen (74e).

" Je n’ai pas su comment gérer parce que ça ne m’arrive pas souvent. Je ne sais pas vraiment pourquoi c’est arrivé, parce que je menais au score, que je jouais bien… Mais c’est arrivé. Je ne pouvais plus me concentrer ", a expliqué la Roumaine de 30 ans, actuelle 19e mondiale et accompagnée depuis avril par Patrick Mouratoglou.

Comme à bout de souffle, Halep s’est accroupie le front appuyé sur sa raquette plusieurs fois et a fini par faire appel au médecin à deux reprises dans la manche décisive.

Au-delà, l’hécatombe se poursuit dans le tableau féminin : avec les éliminations de Karolina Pliskova (6-2, 6-2 par la 227e mondiale Léolia Jeanjean) et Danielle Collins (6-4, 6-3 par Shelby Rogers) il ne reste plus que trois joueuses du top 10 en course à l’issue du deuxième tour.

L’inévitable N.1 mondiale Iga Swiatek, tombeuse 6-0, 6-2 de l’Américaine Alison Riske en 61 minutes – seulement 7 minutes de plus qu’au premier court -, l’Espagnole Paula Badosa (3e), venue à bout de la Slovène Kaja Juvan, et la Bélarusse Aryna Sabalenka (7e), victorieuse de l’Américaine Madison Brengle 6-1, 6-3.