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Tous les scénarios envisagés pour instaurer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et le Liban-Sud se sont effondrés à la suite des deux attaques menées par Israël, la première visant le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, et la seconde visant le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyé, à Téhéran.
Les scénarios de guerre totale sont désormais envisagés, le timing et la durée restant à définir. Ceux-ci dépendront de la réaction du Hezbollah à l’assassinat de Chokr et aux victimes civiles, ainsi que des décisions que prendra Téhéran à cet égard. L’Iran, qui détient le dernier mot, devra choisir entre contenir le conflit ou le laisser s’étendre au-delà des règles d’engagement.
Amos Hochstein, principal conseiller du président américain, Joe Biden, est particulièrement affecté par cette tournure des événements. Il visait à obtenir un nouveau succès au Liban en facilitant un accord à long terme pour apaiser les tensions à la frontière terrestre entre le Liban et Israël, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment après avoir réussi à conclure l’accord sur les frontières maritimes en octobre 2022. Pour lui, chaque jour perdu avant les élections présidentielles américaines représente un échec, tant pour sa mission que sur le plan personnel. Il redoute également que les chances actuelles de dialogue et de compréhension ne disparaissent si le conflit s’intensifie.
D’après des sources américaines, Amos Hochstein pourrait perdre son poste même si Kamala Harris, candidate démocrate, gagne l’élection présidentielle de novembre prochain. En tant que protégé de l’actuel président Joe Biden, il pourrait être amené à quitter la Maison Blanche avec lui, laissant place à l’équipe de Harris en cas de victoire. De plus, si l’ancien président Donald Trump est réélu, Hochstein quittera également son poste, et pour cause: Trump privilégiera une autre équipe pour le Moyen-Orient, plus ferme envers l’Iran et ses alliés dans la région, notamment le Hezbollah. Cette équipe pourra également envisager de rétablir des sanctions contre des responsables libanais si les négociations avec Israël et au Liban sont entravées sur le plan intérieur.
À en croire ces sources, Amos Hochstein joue un rôle clé dans les pressions exercées sur les Israéliens et les Libanais pour parvenir à un cessez-le-feu permanent sur le front sud. Pour ce faire, il œuvre à la résolution des différends liés à la Ligne bleue et aux violations israéliennes. En outre, pour encourager le Liban à aller dans ce sens, Hochstein propose des incitations significatives, dont 400 millions de dollars supplémentaires en plus de l’aide américaine destinée à l’armée libanaise, afin de recruter 6.000 soldats à déployer au sud du Litani. Il prévoit également des centaines de millions de dollars pour la reconstruction de cette région.
D’autre part, Hochstein et l’administration américaine reconnaissent qu’il est difficile pour le gouvernement libanais de prendre une décision qui contredirait les positions du Hezbollah dans ce conflit. L’absence d’accord sur la frontière aurait des conséquences désastreuses pour le Liban, surtout que des obstacles subsistent même en cas de négociations. L’agenda du Hezbollah est en opposition avec celui de la majorité des Libanais, ce qui pourrait entraîner un rejet de certaines décisions acceptées par le gouvernement. Ainsi, le parti cherche à préserver le gouvernement actuel comme son bras politique officiel, et continue d’entraver l’élection présidentielle.
