Des négociateurs israéliens participent, vendredi, à des discussions au Caire en vue d’une trêve dans la bande de Gaza associée à une libération d’otages, à l’heure où la guerre entre Israël et le Hamas ne connaît pas de répit dans le territoire palestinien.

Ces négociations ont lieu une semaine après des pourparlers à Doha entre les médiateurs américain, qatari et égyptien et les chefs du Mossad (renseignements extérieurs israéliens), David Barnea, et du Shin Bet (sécurité intérieure), Ronen Bar.

MM. Barnea et Bar sont au Caire où ils "négocient pour faire progresser un accord pour (libérer) les otages", a dit jeudi soir à l’AFP Omer Dostri, le porte-parole du Premier ministre, Benjamin Netanyahou. Selon des médias israéliens, les Américains se trouvent aussi au Caire.

Les nouvelles négociations interviennent après une tournée au Moyen-Orient du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui n’a pas permis de percée, et un appel téléphonique mercredi entre M. Netanyahou et le président américain, Joe Biden, qui a "souligné l’urgence de finaliser un accord sur un cessez-le-feu et une libération des otages".

Lors des négociations à Doha, Washington a soumis une proposition d’accord pour une trêve, dont le contenu n’a pas été rendu public.

M. Blinken avait alors affirmé que M. Netanyahou l’avait acceptée et appelé le Hamas à faire de même.

Mais les autorités israéliennes n’ont à ce jour pas annoncé avoir approuvé la proposition américaine et le Hamas l’a rejetée en accusant les États-Unis d’y avoir intégré des "conditions israéliennes" notamment sur le "corridor de Philadelphie".

M. Netanyahou se dit déterminé à maintenir les troupes israéliennes dans cette bande de terre le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, dont elles ont pris le contrôle en mai.

"Le Premier ministre s’en tient au principe qu’Israël doit contrôler le couloir de Philadelphie, afin d’empêcher un réarmement du Hamas qui permettrait à ce dernier de commettre à nouveau les horreurs du 7 octobre", a indiqué jeudi son bureau.

En quittant mercredi le Moyen-Orient, M. Blinken a souligné l’opposition américaine à une "occupation à long terme de Gaza par Israël".

Le Hamas insiste sur l’application, en l’état, d’un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, qu’il avait accepté. Il prévoit une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d’otages, puis, dans une deuxième phase, le retrait total d’Israël du territoire.

Mais après plus de dix mois de guerre, certains ont du mal à croire à la conclusion d’un accord de trêve.

"Je le dis avec tristesse. Je ne pense pas qu’il se réalisera (…). Tout le monde (…) est motivé par des intérêts personnels, à la fois en Israël et dans les autres camps, et même parmi les médiateurs", déplore Ran Sadeh, un Israélien de 57 ans interrogé par l’AFP à Tel-Aviv.

"C’est assez frustrant et cela ne semble pas très prometteur", renchérit Hila Gueva, une Israélienne de 50 ans.

Pour les États-Unis, un cessez-le-feu à Gaza aiderait par ailleurs à éviter une escalade militaire au Moyen-Orient, où l’Iran et ses alliés – le Hamas et le Hezbollah – accusent Israël d’avoir assassiné fin juillet à Téhéran l’ex-chef du Hamas, Ismaïl Haniyé, et menacent de riposter.

Avec AFP