Il ne fait aucun doute que le Liban est un État qui a perdu sa souveraineté, et dont les décisions nationales sont hypothéquées. Ce mal dont souffre ce petit pays est une malédiction qui le poursuit depuis sa création, le 1ᵉʳ septembre 1920, jusqu’à ce jour. Les cycles d'effondrements majeurs, tels que la longue et sanglante guerre civile (1975-1990), sont la preuve, s’il en fallait, de cette réalité amère.
Certes, l'effondrement de l'État est un processus destructeur, fût-il dû à la mainmise d'un parti ou de plusieurs. Mais le plus dangereux reste les conséquences désastreuses de l’aliénation de la décision nationale par un seul parti, et la capacité de celui-ci à pousser le pays vers l'abîme, au gré de ses envies, ou de le garder otage des axes régionaux qui l'exploitent pour servir leurs propres intérêts.
Pour rappel, l'État s’était écroulé durant la guerre libanaise parce que la scène locale était devenue le théâtre de règlements de compte entre les puissances régionales et internationales, qui ont par la même occasion attisé les luttes internes en jouant des différences entre les belligérants. Aujourd'hui, l’effondrement de l’État est dû au contrôle exercé par l'axe de la résistance, dont le Hezbollah est le chef de file, suivi par ses nombreux alliés.
Le revirement du Hezbollah sur la question de la démarcation des frontières maritimes avec Israël démontre à titre d’exemple à quel point le Liban officiel n’a absolument plus son mot à dire. Le parti pro-iranien qui, dans un premier temps, affirmait «appuyer l'État» et soutenir sa vision «stratégique», afin de renforcer sa position lors des négociations et de préserver ses droits nationaux, a désormais complètement retourné sa veste, en s’arrogeant le droit de décider en lieu et place de l’État, et d’avoir le dernier mot s’agissant d’un dossier aussi crucial et sensible, voire hautement risqué. Cela signifie que l’évolution de ce dossier est susceptible de prendre une tournure négative sans que le Liban officiel et le pays en général n’ait voix au chapitre.
Certes, la question des armes du Hezbollah est épineuse à cause notamment de ses ramifications régionales. Une solution radicale ne peut être trouvée que dans un contexte favorable, absent à ce jour, ou à la faveur d’ententes politiques sur un nouveau pacte social qui remplacerait «l'accord de Taëf». Une perspective qui n’est pas sans présenter des dangers. Cependant, tout ce qui précède n’enlève en rien le fait que l'administration du président de la République, Michel Aoun, et son équipe ont commis des erreurs majeures dans le dossier des négociations sur les frontières maritimes.
Parmi les erreurs politiques les plus marquantes, qui ne se limitent d’ailleurs pas uniquement au dossier de la démarcation des frontières, figure l'obstination du président de la République – qui est la plus haute instance du pays et a prêté serment pour préserver la Constitution – à défendre en permanence les armes du Hezbollah, au mépris total de ses promesses politiques, lesquelles consistaient à établir une stratégie de défense nationale globale. Celle-ci aurait permis de placer les armes sous la tutelle de l’État, notamment sous le commandement de l'institution militaire. Ainsi, la décision de guerre et de paix serait revenue exclusivement à l'État.
Or, l’alignement total de la politique officielle de l'État à celle de la «résistance» a conduit à la détérioration des relations extérieures du Liban, notamment avec les pays arabes et ceux du Golfe. Elle a également contribué à l’isolement presque total du pays du Cèdre, et à maintenir l'État en otage de la politique, des intérêts, des enjeux et des calculs du Hezbollah, faisant fi de l'intérêt suprême de la nation.
À cela s’ajoutent les dix-huit mois perdus par le président de la République et son équipe, qui sont passés de l’adoption de la ligne 29 comme point de départ des négociations à la ligne 23, sans que l'opinion publique comprenne les tenants et aboutissants, ni les raisons pour lesquelles la surenchère autour de la première ligne s’est subitement estompée au profit de la seconde ligne. Cette gestion désinvolte d'un dossier de l’importance de la démarcation des frontières maritimes a fait basculer les négociations laborieuses qui ont duré une dizaine d'années pour aboutir à ce que l'on appelait à l'époque «l’accord-cadre».
En résumé, le Liban officiel ne peut pas rester silencieux face aux propos belliqueux du Hezbollah, d'autant plus qu'Israël reste à l’affût du moindre prétexte pour décharger sa haine historique contre le Liban. Les Libanais ont le droit de vivre en paix et ne plus avoir à payer les pots cassés, ou à être une monnaie d'échange dans les pourparlers de Vienne entre autres!
Certes, l'effondrement de l'État est un processus destructeur, fût-il dû à la mainmise d'un parti ou de plusieurs. Mais le plus dangereux reste les conséquences désastreuses de l’aliénation de la décision nationale par un seul parti, et la capacité de celui-ci à pousser le pays vers l'abîme, au gré de ses envies, ou de le garder otage des axes régionaux qui l'exploitent pour servir leurs propres intérêts.
Pour rappel, l'État s’était écroulé durant la guerre libanaise parce que la scène locale était devenue le théâtre de règlements de compte entre les puissances régionales et internationales, qui ont par la même occasion attisé les luttes internes en jouant des différences entre les belligérants. Aujourd'hui, l’effondrement de l’État est dû au contrôle exercé par l'axe de la résistance, dont le Hezbollah est le chef de file, suivi par ses nombreux alliés.
Le revirement du Hezbollah sur la question de la démarcation des frontières maritimes avec Israël démontre à titre d’exemple à quel point le Liban officiel n’a absolument plus son mot à dire. Le parti pro-iranien qui, dans un premier temps, affirmait «appuyer l'État» et soutenir sa vision «stratégique», afin de renforcer sa position lors des négociations et de préserver ses droits nationaux, a désormais complètement retourné sa veste, en s’arrogeant le droit de décider en lieu et place de l’État, et d’avoir le dernier mot s’agissant d’un dossier aussi crucial et sensible, voire hautement risqué. Cela signifie que l’évolution de ce dossier est susceptible de prendre une tournure négative sans que le Liban officiel et le pays en général n’ait voix au chapitre.
Certes, la question des armes du Hezbollah est épineuse à cause notamment de ses ramifications régionales. Une solution radicale ne peut être trouvée que dans un contexte favorable, absent à ce jour, ou à la faveur d’ententes politiques sur un nouveau pacte social qui remplacerait «l'accord de Taëf». Une perspective qui n’est pas sans présenter des dangers. Cependant, tout ce qui précède n’enlève en rien le fait que l'administration du président de la République, Michel Aoun, et son équipe ont commis des erreurs majeures dans le dossier des négociations sur les frontières maritimes.
Parmi les erreurs politiques les plus marquantes, qui ne se limitent d’ailleurs pas uniquement au dossier de la démarcation des frontières, figure l'obstination du président de la République – qui est la plus haute instance du pays et a prêté serment pour préserver la Constitution – à défendre en permanence les armes du Hezbollah, au mépris total de ses promesses politiques, lesquelles consistaient à établir une stratégie de défense nationale globale. Celle-ci aurait permis de placer les armes sous la tutelle de l’État, notamment sous le commandement de l'institution militaire. Ainsi, la décision de guerre et de paix serait revenue exclusivement à l'État.
Or, l’alignement total de la politique officielle de l'État à celle de la «résistance» a conduit à la détérioration des relations extérieures du Liban, notamment avec les pays arabes et ceux du Golfe. Elle a également contribué à l’isolement presque total du pays du Cèdre, et à maintenir l'État en otage de la politique, des intérêts, des enjeux et des calculs du Hezbollah, faisant fi de l'intérêt suprême de la nation.
À cela s’ajoutent les dix-huit mois perdus par le président de la République et son équipe, qui sont passés de l’adoption de la ligne 29 comme point de départ des négociations à la ligne 23, sans que l'opinion publique comprenne les tenants et aboutissants, ni les raisons pour lesquelles la surenchère autour de la première ligne s’est subitement estompée au profit de la seconde ligne. Cette gestion désinvolte d'un dossier de l’importance de la démarcation des frontières maritimes a fait basculer les négociations laborieuses qui ont duré une dizaine d'années pour aboutir à ce que l'on appelait à l'époque «l’accord-cadre».
En résumé, le Liban officiel ne peut pas rester silencieux face aux propos belliqueux du Hezbollah, d'autant plus qu'Israël reste à l’affût du moindre prétexte pour décharger sa haine historique contre le Liban. Les Libanais ont le droit de vivre en paix et ne plus avoir à payer les pots cassés, ou à être une monnaie d'échange dans les pourparlers de Vienne entre autres!
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