«Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.» Le message est clair. Le livre de la Genèse invite les croyants à accroître leur descendance et ainsi à répandre la parole divine sur Terre. Nonobstant, existe-t-il une limite à cette injonction, ou doit-elle être appliquée à la lettre? La parole divine ordonne-t-elle d’exploiter les capacités reproductrices de la femme au point de dénigrer sa santé physique et mentale? Ne doivent-elles être que mère, ou bien peuvent-elles aussi être femme?
Alors que l’Amérique remet aujourd’hui en cause les droits des femmes, on perçoit en filigrane l’influence de certains mouvements fondamentalistes chrétiens, semblant démontrer la nature religieuse de ces décisions judiciaires. L’un de ces mouvements est l’Église fondamentaliste des saints des derniers jours (FLDS), basée en Utah et au Texas. Dans un nouveau documentaire intitulé Prie, et tais-toi, la plateforme Netflix dévoile les coutumes et croyances religieuses de cette secte polygame mormone, branche de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, créée en 1830 par l’illuminé Joseph Smith. À la suite de l’interdiction de la polygamie par cette dernière en 1890 – cédant à la pression exercée par l’État de l’Utah, qui a pénalisé cette pratique la même année –, les croyants qui refusaient à abandonner «le mariage pluriel» créèrent leur propre Église, l’Église FLDS, dirigée par Lorin C. Woolley. Malgré l’interdiction de la polygamie dans les 51 États d’Amérique, l’Église FLDS continue à pratiquer ce qu’elle appelle des «mariages de placement», distribuant de jeunes femmes à des époux qu’elles ne choisissent pas, forcées de cohabiter avec les autres femmes de ce dernier. Dans la croyance fondamentaliste FLDS, il faut qu’un homme ait au moins trois épouses afin d’accéder au paradis après sa mort. Le salut de l’âme féminine étant bien sûr secondaire…
Chaque mariage est ordonné par le «prophète», dirigeant de la secte dont l’autorité ne saurait être contestable. Élu de Dieu, il dicte le mode de vie des croyants et choisit les épouses de ses fidèles selon les révélations divines qu’il prétend recevoir. Sous la présidence de Rulon Jeffs (1909-2002), prophète des FLDS pendant plus de seize années, les jeunes croyantes, âgées entre 16 et 25 ans, se présentaient pour lui annoncer qu’elles étaient prêtes à se marier. Ce dernier choisissait ensuite leur époux, puis officiait le mariage, célébré quelques heures ou quelques jours après. Rulon Jeffs aurait épousé 75 femmes de la communauté. De ces unions seraient nés soixante-cinq enfants. Warren Jeffs – fils de Rulon ayant repris la direction des FLDS à la mort de son père –, n’attendait pas que les jeunes femmes soient prêtes pour les marier. Il «donnait» à ses fidèles des épouses de plus en plus jeunes. Warren Jeffs a «épousé» et violé une fillette de douze ans, dont il subsiste un enregistrement vidéo qui fut utilisé comme pièce à conviction lors de son procès. Ne respectant nullement l’âge légal du mariage, qui est de 16 ans en Utah et 14 ans au Texas, Warren Jeffs offrait des enfants en sacrifice aux hommes de sa communauté, négligeant leur santé physique, mentale, ou même leur éducation.
Comme l’ont témoigné plusieurs anciens membres des FLDS, le leadership de Warren Jeffs transforma profondément le mode de vie de la communauté. Les contacts avec l’extérieur étant restreints, le système de sécurité renforcé, avec des caméras épiant chaque membre, les mariages étaient multipliés. Warren Jeffs fut évidemment le premier à montrer l’exemple. Après avoir épousé à son tour 22 des épouses de son père, il continua à s’approprier des dizaines de jeunes femmes, qu’elles aient l’âge requis pour se marier ou non. Il eut jusqu’à 78 épouses et il viola certains de ses propres enfants à l’âge de sept ans. Certaines de ces «épouses enfants» parvinrent à quitter le mouvement et témoignèrent, comme ce fut le cas d’Elissa Wall, mariée de force à l’âge de 14 ans avec son cousin germain, et qui publia un récit de son enfance sous le titre: Enfance volée. Pour justifier son recours à la polygamie, l’Église fondamentaliste des saints des derniers jours se base sur l’exemple du prophète Jacob et sur l’injonction de la Genèse: «Croissez et multipliez.» Il est cependant important de souligner qu’Abraham ne fut jamais marié à Agar, la servante de son unique épouse Sarah, et que Jacob fut trompé par Laban, qui le força à épouser Léa alors qu’il souhaitait épouser Rachel. L’herméneutique biblique révéla néanmoins la nullité de ces unions, car le Lévitique interdit d’épouser deux sœurs.
Warren Jeffs fut arrêté en 2006, alors qu’il figurait, aux côtés d’Oussama ben Laden, sur la liste des dix personnes les plus recherchées par le FBI. Il fut condamné par l’État de l’Utah pour viol par complicité en 2006, puis en 2007 pour agressions sexuelles sur mineurs. Aujourd’hui, l’Église fondamentaliste des saints des derniers jours, bien qu’elle ait été affaiblie par la condamnation de son prophète à vingt ans de réclusion criminelle, est toujours dirigée par ce dernier depuis sa cellule de prison où il ne cesse de formuler des discours sur la très prochaine fin du monde.
Hélas, l’Église FLDS n’est pas la seule à prôner une telle doctrine nataliste. Le mouvement nord-américain «Quiverfull» invite également ses adeptes à avoir autant d’enfants que Dieu leur accorde, ayant pour but de créer une «armée de Dieu». Le nom «Quiverfull» vient du mot «quiver» (carquois en anglais), lui-même inspiré du Psaume 127, qui résume la doctrine du mouvement: «Voici, des fils sont un héritage de l’Éternel, le fruit des entrailles est une récompense. Comme les flèches dans la main d’un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse. Heureux l’homme qui en a rempli son carquois! Ils ne seront pas confus, quand ils parleront avec des ennemis à la porte.»
Farouchement hostile à la propagation et à l’acceptation de la contraception dans les milieux protestants américains, le mouvement se base sur le nativisme. Il affirme que chaque grossesse est un don de Dieu et que ce dernier ne pourrait imposer à une femme un nombre de grossesses qu’elle ne pourrait assumer. Dieu est celui qui "ouvre et referme l’utérus" afin de permettre la fécondation. Le recours à la contraception et à l’avortement va donc à l’encontre de la volonté divine. Le corps de la femme se doit d’être «un sacrifice vivant», donnant au moins six enfants, ou plus si elle le peut. De telles affirmations menacent le système éducatif américain dont le rôle est d’informer la jeunesse sur la sexualité et sur les méthodes de contraception ou les maladies sexuellement transmissibles.
Afin de déterminer le rôle de la femme, les adeptes du mouvement «Quiverfull» se réfèrent à la Bible, notamment au chapitre 5 des Éphésiens qui énonce: «Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le sauveur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses.» (5:22-24). C’est ainsi que les épouses «Quiverfull» se trouvent sous l’autorité de leurs maris, endurant des abus contre lesquels elles ne peuvent se défendre. Comme l’écrit le Dr James Dobson dans son ouvrage Love Must be Tough, ces femmes se sentent obligées de subir ces unions en raison des enseignements religieux qu’elles ont reçus, et qui les ordonne d’être soumises. Exerçant dans le Colorado, il affirme que dans certains cas, les femmes «Quiverfull» victimes de violences conjugales interprètent leur situation comme un «avantage moral», qui leur confère le statut de martyr auprès de Dieu.
Le Dr Donald Cline, gynécologue et obstétricien de l’Indiana, présumé d’avoir inséminé avec son propre sperme et à leur insu des centaines de ses patientes, ferait lui aussi partie du mouvement «Quiverfull». Reconnu père biologique de 96 enfants, cette théorie n’est cependant pas confirmée. Même si Donald Cline ne se considère pas lui-même comme un «Quiverfull», il est un chrétien fondamentaliste prônant la doctrine du nativisme. Il s’est notamment basé sur des passages bibliques pour justifier ses actes, prouvant ainsi leur nature religieuse. Le passage qui revient le plus souvent dans son argumentaire est Jérémie 1:5 qui affirme: «Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré.»
Les fondamentalistes chrétiens américains, qu’ils appartiennent à des mouvements établis comme l’Église FLDS et Quiverfull, ou, au contraire, qu’ils soient indépendants de toute secte comme le Dr Cline, mettent en danger la santé des femmes, leur imposant grossesses et mariages sans leur consentement, dans certains cas avant qu’elles aient atteint l’âge légal. Ces doctrines, bien établies aux États-Unis représentent une véritable menace pour le droit des femmes américaines. Au lendemain de l’abrogation par la Cour suprême de la loi «Roe vs. Wade», qui protégeait jusqu’alors le droit à l’avortement aux États-Unis, beaucoup d’Américaines ont comparé leur situation à la saga dystopique de Margaret Atwood, La Servante écarlate. Renversement de la démocratie, imposition d’un système fondamentaliste chrétien, abrogation des droits reproductifs et nativisme excessif ne paraissent plus aujourd’hui une œuvre de fiction. Dans un monde où le soft power américain fait force de loi, nous risquons d’être touchés par cette vague fondamentaliste chrétienne qui détourne les textes religieux afin d’asseoir son pouvoir sur le corps des femmes. Comme le disent les personnages de Margaret Atwood forcés de porter les enfants d’hommes qu’on leur assigne: Loué soit-il et bénit soit ce jour!
Alors que l’Amérique remet aujourd’hui en cause les droits des femmes, on perçoit en filigrane l’influence de certains mouvements fondamentalistes chrétiens, semblant démontrer la nature religieuse de ces décisions judiciaires. L’un de ces mouvements est l’Église fondamentaliste des saints des derniers jours (FLDS), basée en Utah et au Texas. Dans un nouveau documentaire intitulé Prie, et tais-toi, la plateforme Netflix dévoile les coutumes et croyances religieuses de cette secte polygame mormone, branche de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, créée en 1830 par l’illuminé Joseph Smith. À la suite de l’interdiction de la polygamie par cette dernière en 1890 – cédant à la pression exercée par l’État de l’Utah, qui a pénalisé cette pratique la même année –, les croyants qui refusaient à abandonner «le mariage pluriel» créèrent leur propre Église, l’Église FLDS, dirigée par Lorin C. Woolley. Malgré l’interdiction de la polygamie dans les 51 États d’Amérique, l’Église FLDS continue à pratiquer ce qu’elle appelle des «mariages de placement», distribuant de jeunes femmes à des époux qu’elles ne choisissent pas, forcées de cohabiter avec les autres femmes de ce dernier. Dans la croyance fondamentaliste FLDS, il faut qu’un homme ait au moins trois épouses afin d’accéder au paradis après sa mort. Le salut de l’âme féminine étant bien sûr secondaire…
Chaque mariage est ordonné par le «prophète», dirigeant de la secte dont l’autorité ne saurait être contestable. Élu de Dieu, il dicte le mode de vie des croyants et choisit les épouses de ses fidèles selon les révélations divines qu’il prétend recevoir. Sous la présidence de Rulon Jeffs (1909-2002), prophète des FLDS pendant plus de seize années, les jeunes croyantes, âgées entre 16 et 25 ans, se présentaient pour lui annoncer qu’elles étaient prêtes à se marier. Ce dernier choisissait ensuite leur époux, puis officiait le mariage, célébré quelques heures ou quelques jours après. Rulon Jeffs aurait épousé 75 femmes de la communauté. De ces unions seraient nés soixante-cinq enfants. Warren Jeffs – fils de Rulon ayant repris la direction des FLDS à la mort de son père –, n’attendait pas que les jeunes femmes soient prêtes pour les marier. Il «donnait» à ses fidèles des épouses de plus en plus jeunes. Warren Jeffs a «épousé» et violé une fillette de douze ans, dont il subsiste un enregistrement vidéo qui fut utilisé comme pièce à conviction lors de son procès. Ne respectant nullement l’âge légal du mariage, qui est de 16 ans en Utah et 14 ans au Texas, Warren Jeffs offrait des enfants en sacrifice aux hommes de sa communauté, négligeant leur santé physique, mentale, ou même leur éducation.
Comme l’ont témoigné plusieurs anciens membres des FLDS, le leadership de Warren Jeffs transforma profondément le mode de vie de la communauté. Les contacts avec l’extérieur étant restreints, le système de sécurité renforcé, avec des caméras épiant chaque membre, les mariages étaient multipliés. Warren Jeffs fut évidemment le premier à montrer l’exemple. Après avoir épousé à son tour 22 des épouses de son père, il continua à s’approprier des dizaines de jeunes femmes, qu’elles aient l’âge requis pour se marier ou non. Il eut jusqu’à 78 épouses et il viola certains de ses propres enfants à l’âge de sept ans. Certaines de ces «épouses enfants» parvinrent à quitter le mouvement et témoignèrent, comme ce fut le cas d’Elissa Wall, mariée de force à l’âge de 14 ans avec son cousin germain, et qui publia un récit de son enfance sous le titre: Enfance volée. Pour justifier son recours à la polygamie, l’Église fondamentaliste des saints des derniers jours se base sur l’exemple du prophète Jacob et sur l’injonction de la Genèse: «Croissez et multipliez.» Il est cependant important de souligner qu’Abraham ne fut jamais marié à Agar, la servante de son unique épouse Sarah, et que Jacob fut trompé par Laban, qui le força à épouser Léa alors qu’il souhaitait épouser Rachel. L’herméneutique biblique révéla néanmoins la nullité de ces unions, car le Lévitique interdit d’épouser deux sœurs.
Warren Jeffs fut arrêté en 2006, alors qu’il figurait, aux côtés d’Oussama ben Laden, sur la liste des dix personnes les plus recherchées par le FBI. Il fut condamné par l’État de l’Utah pour viol par complicité en 2006, puis en 2007 pour agressions sexuelles sur mineurs. Aujourd’hui, l’Église fondamentaliste des saints des derniers jours, bien qu’elle ait été affaiblie par la condamnation de son prophète à vingt ans de réclusion criminelle, est toujours dirigée par ce dernier depuis sa cellule de prison où il ne cesse de formuler des discours sur la très prochaine fin du monde.
Hélas, l’Église FLDS n’est pas la seule à prôner une telle doctrine nataliste. Le mouvement nord-américain «Quiverfull» invite également ses adeptes à avoir autant d’enfants que Dieu leur accorde, ayant pour but de créer une «armée de Dieu». Le nom «Quiverfull» vient du mot «quiver» (carquois en anglais), lui-même inspiré du Psaume 127, qui résume la doctrine du mouvement: «Voici, des fils sont un héritage de l’Éternel, le fruit des entrailles est une récompense. Comme les flèches dans la main d’un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse. Heureux l’homme qui en a rempli son carquois! Ils ne seront pas confus, quand ils parleront avec des ennemis à la porte.»
Farouchement hostile à la propagation et à l’acceptation de la contraception dans les milieux protestants américains, le mouvement se base sur le nativisme. Il affirme que chaque grossesse est un don de Dieu et que ce dernier ne pourrait imposer à une femme un nombre de grossesses qu’elle ne pourrait assumer. Dieu est celui qui "ouvre et referme l’utérus" afin de permettre la fécondation. Le recours à la contraception et à l’avortement va donc à l’encontre de la volonté divine. Le corps de la femme se doit d’être «un sacrifice vivant», donnant au moins six enfants, ou plus si elle le peut. De telles affirmations menacent le système éducatif américain dont le rôle est d’informer la jeunesse sur la sexualité et sur les méthodes de contraception ou les maladies sexuellement transmissibles.
Afin de déterminer le rôle de la femme, les adeptes du mouvement «Quiverfull» se réfèrent à la Bible, notamment au chapitre 5 des Éphésiens qui énonce: «Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le sauveur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses.» (5:22-24). C’est ainsi que les épouses «Quiverfull» se trouvent sous l’autorité de leurs maris, endurant des abus contre lesquels elles ne peuvent se défendre. Comme l’écrit le Dr James Dobson dans son ouvrage Love Must be Tough, ces femmes se sentent obligées de subir ces unions en raison des enseignements religieux qu’elles ont reçus, et qui les ordonne d’être soumises. Exerçant dans le Colorado, il affirme que dans certains cas, les femmes «Quiverfull» victimes de violences conjugales interprètent leur situation comme un «avantage moral», qui leur confère le statut de martyr auprès de Dieu.
Le Dr Donald Cline, gynécologue et obstétricien de l’Indiana, présumé d’avoir inséminé avec son propre sperme et à leur insu des centaines de ses patientes, ferait lui aussi partie du mouvement «Quiverfull». Reconnu père biologique de 96 enfants, cette théorie n’est cependant pas confirmée. Même si Donald Cline ne se considère pas lui-même comme un «Quiverfull», il est un chrétien fondamentaliste prônant la doctrine du nativisme. Il s’est notamment basé sur des passages bibliques pour justifier ses actes, prouvant ainsi leur nature religieuse. Le passage qui revient le plus souvent dans son argumentaire est Jérémie 1:5 qui affirme: «Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré.»
Les fondamentalistes chrétiens américains, qu’ils appartiennent à des mouvements établis comme l’Église FLDS et Quiverfull, ou, au contraire, qu’ils soient indépendants de toute secte comme le Dr Cline, mettent en danger la santé des femmes, leur imposant grossesses et mariages sans leur consentement, dans certains cas avant qu’elles aient atteint l’âge légal. Ces doctrines, bien établies aux États-Unis représentent une véritable menace pour le droit des femmes américaines. Au lendemain de l’abrogation par la Cour suprême de la loi «Roe vs. Wade», qui protégeait jusqu’alors le droit à l’avortement aux États-Unis, beaucoup d’Américaines ont comparé leur situation à la saga dystopique de Margaret Atwood, La Servante écarlate. Renversement de la démocratie, imposition d’un système fondamentaliste chrétien, abrogation des droits reproductifs et nativisme excessif ne paraissent plus aujourd’hui une œuvre de fiction. Dans un monde où le soft power américain fait force de loi, nous risquons d’être touchés par cette vague fondamentaliste chrétienne qui détourne les textes religieux afin d’asseoir son pouvoir sur le corps des femmes. Comme le disent les personnages de Margaret Atwood forcés de porter les enfants d’hommes qu’on leur assigne: Loué soit-il et bénit soit ce jour!
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