C’est la panique à bord! Les silos vont s’effondrer d’une minute à l’autre, dit-on. Chacun y va de sa propre histoire. Une catastrophe de plus pour les Libanais qui n’en peuvent plus. Avis et contre avis circulent. De quoi perdre la tête...
“Personne parmi les experts ne peut savoir si les silos vont s’effondrer ni quand. Que serait-ce alors lorsque des citoyens énoncent des théories”, affirme à Ici beyrouth Yeyhia Temsah, ingénieur structurel qui a effectué plusieurs études sur les silos depuis l’explosion du 4 août 2020, alors que depuis vendredi matin les rumeurs les plus folles circulent autour de l'imminence d'un affaissement d'une partie de la structure constituée de 30 700m³: tantôt de la poussière se dégage du site, tantôt les employés du port ont été évacués.
Photo des silos prise en juillet 1970.
Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, c'est la partie nord ou des fragments qui peuvent tomber, parce que la partie sud ne risque rien. En début de semaine déjà, les rumeurs enflaient : Ce serait une question d’heures avant l’effondrement, alors que le Liban s'apprête à commémorer jeudi le deuxième anniversaire de la funeste journée du 4 août 2020.
“En tant qu’expert, je ne peux rien affirmer. Avant l’incendie, je pouvais dire avec confiance que l’effondrement était loin, voire très loin, avec la moyenne journalière de l’inclinaison. Or maintenant le problème est que celle-ci a énormément augmenté. Avant le début de l’incendie, l’inclinaison était en moyenne de 2mm par jour, or maintenant elle est de 2mm par heure. Elle a augmenté de 24 fois. Certaines études parlent de 7,5 mm ou de 13 mm mais rien n’est sûr. De toutes les façons, cette moyenne augure d'effondrements partiels et de chutes de fragments”, assure M. Temsah.
Coffrage et ferraillage des fondations de la première étape des travaux
En ce qui concerne la destruction par implosion, le spécialiste répond qu'elle est possible, mais qu'elle reste compliquée, compte tenu notamment de la solidité de l'édifice que les centaines de tonnes de nitrate d'ammonium qui avaient pulvérisé plusieurs quartiers de la capitale, n'avaient pas pu démolir. Il faudra recourir à de grands moyens, coûteux de surcroît, sans effets garantis puisqu'ils n'auraient pas raison des fondements des silos, à moins qu'on n'emploie des explosifs puissants, ce qu'aucun riverain ne pourra supporter. Le souvenir de l'explosion reste très vivace....
Les plus grands silos du Proche-Orient
Les "silos de Beyrouth" ont été construits entre 1965 et 1970 sous le mandat du président Charles Hélou, lorsque le gouvernement libanais avait pris la décision de les construire pour protéger le blé de l'humidité et des rongeurs. Il s’agit des plus grands silos du Proche-Orient avec une capacité de stockage de 105.000 tonnes. Leur construction a coûté 15,5 millions de livres. Les quatre anciennes granges dont le Liban était doté ne suffisaient plus à stocker les quantités nécessaires à la population. C’est une entreprise tchèque qui a construit les nouveaux et immenses silos grâce à un don de l'émirat du Koweït. L'émir de l'époque, le cheikh Sabah Salem al-Sabah, avait d’ailleurs assisté à l’inauguration des bâtiments. Le projet était avant-gardiste et comportait beaucoup d’avantages. D’abord une capacité de stockage accrue, un déchargement des bateaux huit fois plus rapide, d’importantes économies sur le coût de la manutention, du stockage et des pertes des céréales importées, et une augmentation de 10% de la capacité du trafic du port de Beyrouth.
Comment ces silos ont-ils resisté à la troisième plus grande explosion du monde, le 4 août 2020? Il faut savoir que ce sont 30.700 m³ de béton armé et 3.287 pieux de fondation. Ce qui n’est pas rien! Par ailleurs, plus d’une trentaine d’ingénieurs et de spécialistes internationaux et libanais avaient suivi et supervisé les travaux.
Photos tirées d'une brochure sur les silos intitulée « Silos céréaliers du port de Beyrouth de capacité 105.000 tonnes, les plus grands silos du Proche-Orient».
“Personne parmi les experts ne peut savoir si les silos vont s’effondrer ni quand. Que serait-ce alors lorsque des citoyens énoncent des théories”, affirme à Ici beyrouth Yeyhia Temsah, ingénieur structurel qui a effectué plusieurs études sur les silos depuis l’explosion du 4 août 2020, alors que depuis vendredi matin les rumeurs les plus folles circulent autour de l'imminence d'un affaissement d'une partie de la structure constituée de 30 700m³: tantôt de la poussière se dégage du site, tantôt les employés du port ont été évacués.
Photo des silos prise en juillet 1970.
Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, c'est la partie nord ou des fragments qui peuvent tomber, parce que la partie sud ne risque rien. En début de semaine déjà, les rumeurs enflaient : Ce serait une question d’heures avant l’effondrement, alors que le Liban s'apprête à commémorer jeudi le deuxième anniversaire de la funeste journée du 4 août 2020.
“En tant qu’expert, je ne peux rien affirmer. Avant l’incendie, je pouvais dire avec confiance que l’effondrement était loin, voire très loin, avec la moyenne journalière de l’inclinaison. Or maintenant le problème est que celle-ci a énormément augmenté. Avant le début de l’incendie, l’inclinaison était en moyenne de 2mm par jour, or maintenant elle est de 2mm par heure. Elle a augmenté de 24 fois. Certaines études parlent de 7,5 mm ou de 13 mm mais rien n’est sûr. De toutes les façons, cette moyenne augure d'effondrements partiels et de chutes de fragments”, assure M. Temsah.
Coffrage et ferraillage des fondations de la première étape des travaux
En ce qui concerne la destruction par implosion, le spécialiste répond qu'elle est possible, mais qu'elle reste compliquée, compte tenu notamment de la solidité de l'édifice que les centaines de tonnes de nitrate d'ammonium qui avaient pulvérisé plusieurs quartiers de la capitale, n'avaient pas pu démolir. Il faudra recourir à de grands moyens, coûteux de surcroît, sans effets garantis puisqu'ils n'auraient pas raison des fondements des silos, à moins qu'on n'emploie des explosifs puissants, ce qu'aucun riverain ne pourra supporter. Le souvenir de l'explosion reste très vivace....
Les plus grands silos du Proche-Orient
Les "silos de Beyrouth" ont été construits entre 1965 et 1970 sous le mandat du président Charles Hélou, lorsque le gouvernement libanais avait pris la décision de les construire pour protéger le blé de l'humidité et des rongeurs. Il s’agit des plus grands silos du Proche-Orient avec une capacité de stockage de 105.000 tonnes. Leur construction a coûté 15,5 millions de livres. Les quatre anciennes granges dont le Liban était doté ne suffisaient plus à stocker les quantités nécessaires à la population. C’est une entreprise tchèque qui a construit les nouveaux et immenses silos grâce à un don de l'émirat du Koweït. L'émir de l'époque, le cheikh Sabah Salem al-Sabah, avait d’ailleurs assisté à l’inauguration des bâtiments. Le projet était avant-gardiste et comportait beaucoup d’avantages. D’abord une capacité de stockage accrue, un déchargement des bateaux huit fois plus rapide, d’importantes économies sur le coût de la manutention, du stockage et des pertes des céréales importées, et une augmentation de 10% de la capacité du trafic du port de Beyrouth.
Comment ces silos ont-ils resisté à la troisième plus grande explosion du monde, le 4 août 2020? Il faut savoir que ce sont 30.700 m³ de béton armé et 3.287 pieux de fondation. Ce qui n’est pas rien! Par ailleurs, plus d’une trentaine d’ingénieurs et de spécialistes internationaux et libanais avaient suivi et supervisé les travaux.
Photos tirées d'une brochure sur les silos intitulée « Silos céréaliers du port de Beyrouth de capacité 105.000 tonnes, les plus grands silos du Proche-Orient».
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