©Selon les colons, la famille palestinienne vit sur des terres juives et la colonie d'environ 1.000 habitants a reçu le feu vert de la justice israélienne. (AFP)
En Cisjordanie, la réalité de l'occupation rend la vie infernale pour de nombreux Palestiniens, privés de leurs terres et soumis à l'arbitraire de l'armée israélienne. La famille Gharib, dans le village de Beit Ijza, vit dans une maison encerclée par les logements de colons israéliens, entourée d'un grillage de huit mètres de haut. Les forces de sécurité israéliennes, loin de maintenir le statu quo, procèdent à des fouilles, des arrestations, et prennent le parti des colons en cas de confrontation. Désormais coupé de ses oliviers par la colonie, dans laquelle il n'est pas autorisé à se rendre, Saadat Gharib dit dépendre du bon vouloir de l'armée qui doit lui accorder un permis pour aller les cultiver. Malgré cela, il reste déterminé à ne pas céder un pouce de sa terre, et a jusque-là refusé toutes les propositions de rachat.
Pour sortir de chez lui, Saadat Gharib, 40 ans, doit emprunter un corridor grillagé et passer une lourde porte jaune pourvue de huit caméras, contrôlée à distance par les forces de sécurité israéliennes. (AFP)
À l'origine, la maison de Saadat Gharib en Cisjordanie occupée était bordée de collines rocailleuses et de champs. Aujourd'hui, c'est devenu un îlot encerclé par les logements de colons israéliens qui se sont rapprochés, lui laissant un bout de jardinet entouré d'un grillage.
Saadat Gharib vit à Beit Ijza, village palestinien entre Ramallah et Jérusalem. En 1978, des Israéliens ont installé leurs caravanes à proximité et ont proposé à la famille Gharib, propriétaire de 100 dounams de terres (10 hectares), d'en acheter un dounam, ce qu'elle a refusé.
Puis au cours des années, le gouvernement israélien a progressivement saisi des parcelles, permettant à d'autres colons de s'installer pour créer Givon Hahadasha, une colonie illégale au regard du droit international comme toutes celles de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'État hébreu.
Sur les 100 dounams de terres, M. Gharib n'en a plus qu'environ 60. "La maison n'est plus que sur un demi dounam (500 m2) et est encerclée de chaque côté", se désole ce fonctionnaire de l'Autorité palestinienne.
Sa petite maison de forme carrée, entourée d'un grillage de huit mètres de haut, apparaît aujourd'hui comme posée au milieu de ce qui ressemble à un lotissement, avec des résidences proprettes, dont certaines disposent de petites piscines gonflables dans leurs jardins.
Un colon israélien prenant un ton qui menace face à un photographe lors d'une manifestation contre la colonisation en Cisjordanie. (AFP)
Pour sortir de chez lui, Saadat Gharib, 40 ans, doit emprunter un corridor grillagé et passer une lourde porte jaune pourvue de huit caméras, contrôlée à distance par les forces de sécurité israéliennes. En dessous, un tunnel permet aux véhicules militaires d'emprunter une route leur étant réservée.
Parmi toutes les procédures judiciaires lancées par la famille Gharib, peu ont été couronnées de succès, malgré l'aide de l'ONG israélienne anticolonisation Yesh Din ("Il y a une justice", en hébreu).
En 2012, la justice israélienne a concédé quelque 3% des terres dont les Gharib affirment être propriétaires et utilisées par les colons comme un parking et un parc. Mais la décision n'a pas encore été suivie d'effet.
En 2008, la Cour suprême est revenue sur des mesures sécuritaires réclamant la présentation d'une pièce d'identité devant les caméras pour passer à travers la lourde porte jaune, et à certaines heures seulement. Désormais, la famille peut aller et venir n'importe quand. Sauf quand les forces de sécurité arguent d'un risque, auquel cas elles peuvent fermer la porte à leur guise.
Autrefois propriétaire de 100 dounams de terre, M. Gharib n'en possède plus que 3%, suite à une décision de la justice israélienne qui n'a pas été appliquée jusqu'à présent.
"Pendant toutes ces années, nous avons vécu une vie difficile", affirme Saadat à l'AFP, accusant les forces israéliennes d'avoir souvent fouillé sa maison, procédé à des arrestations et de toujours prendre le parti des colons en cas de confrontation.
Il a placé une bâche bleue sur la partie basse du grillage installé par l'armée israélienne autour du jardin pour que ses quatre enfants "puissent jouer sans être perturbés ou avoir peur des colons", avec qui il y a déjà eu des incidents par le passé, des insultes et des jets de cailloux notamment, dit-il. "Ce grillage nous est également désagréable, il est sous nos yeux", dit Avi Zipory, l'un des premiers Israéliens à avoir fondé la colonie.
Selon lui, la famille palestinienne vit sur des terres juives et la colonie d'environ 1.000 habitants a reçu le feu vert de la justice israélienne. Il dit ne pas vouloir détruire la maison des Gharib mais regrette qu'ils "n'acceptent pas un plan alternatif, une compensation financière, une autre terre".
La Cisjordanie occupée connait une vague de violence depuis quelques mois, suite à la répression menée par les forces de sécurité israéliennes et la poursuite de l'occupation. (AFP)
"Je ne sais pas quand tout cela se terminera", souffle Saadat Gharib, qui dit avant toute chose avoir peur pour ses enfants.
Désormais coupé de ses oliviers par la colonie, dans laquelle il n'est pas autorisé à se rendre, il dit dépendre du bon vouloir de l'armée qui doit lui accorder un permis pour aller les cultiver. Une situation kafkaïenne qui ne lui fera pas renoncer à sa terre, assure-t-il.
Un jour, on lui a demandé quel serait son prix pour quitter les lieux avec toute sa famille. "J'ai dit, comme l'avait dit mon père avant moi : +ceci est notre terre, dont mon père a hérité de son grand-père. Nous ne la vendrons à personne, même pour tout l'argent du monde+".
Avec AFP
Pour sortir de chez lui, Saadat Gharib, 40 ans, doit emprunter un corridor grillagé et passer une lourde porte jaune pourvue de huit caméras, contrôlée à distance par les forces de sécurité israéliennes. (AFP)
À l'origine, la maison de Saadat Gharib en Cisjordanie occupée était bordée de collines rocailleuses et de champs. Aujourd'hui, c'est devenu un îlot encerclé par les logements de colons israéliens qui se sont rapprochés, lui laissant un bout de jardinet entouré d'un grillage.
Saadat Gharib vit à Beit Ijza, village palestinien entre Ramallah et Jérusalem. En 1978, des Israéliens ont installé leurs caravanes à proximité et ont proposé à la famille Gharib, propriétaire de 100 dounams de terres (10 hectares), d'en acheter un dounam, ce qu'elle a refusé.
Puis au cours des années, le gouvernement israélien a progressivement saisi des parcelles, permettant à d'autres colons de s'installer pour créer Givon Hahadasha, une colonie illégale au regard du droit international comme toutes celles de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'État hébreu.
Sur les 100 dounams de terres, M. Gharib n'en a plus qu'environ 60. "La maison n'est plus que sur un demi dounam (500 m2) et est encerclée de chaque côté", se désole ce fonctionnaire de l'Autorité palestinienne.
Sa petite maison de forme carrée, entourée d'un grillage de huit mètres de haut, apparaît aujourd'hui comme posée au milieu de ce qui ressemble à un lotissement, avec des résidences proprettes, dont certaines disposent de petites piscines gonflables dans leurs jardins.
Un colon israélien prenant un ton qui menace face à un photographe lors d'une manifestation contre la colonisation en Cisjordanie. (AFP)
Pour sortir de chez lui, Saadat Gharib, 40 ans, doit emprunter un corridor grillagé et passer une lourde porte jaune pourvue de huit caméras, contrôlée à distance par les forces de sécurité israéliennes. En dessous, un tunnel permet aux véhicules militaires d'emprunter une route leur étant réservée.
La justice et l'armée au service des colons
Parmi toutes les procédures judiciaires lancées par la famille Gharib, peu ont été couronnées de succès, malgré l'aide de l'ONG israélienne anticolonisation Yesh Din ("Il y a une justice", en hébreu).
En 2012, la justice israélienne a concédé quelque 3% des terres dont les Gharib affirment être propriétaires et utilisées par les colons comme un parking et un parc. Mais la décision n'a pas encore été suivie d'effet.
En 2008, la Cour suprême est revenue sur des mesures sécuritaires réclamant la présentation d'une pièce d'identité devant les caméras pour passer à travers la lourde porte jaune, et à certaines heures seulement. Désormais, la famille peut aller et venir n'importe quand. Sauf quand les forces de sécurité arguent d'un risque, auquel cas elles peuvent fermer la porte à leur guise.
Autrefois propriétaire de 100 dounams de terre, M. Gharib n'en possède plus que 3%, suite à une décision de la justice israélienne qui n'a pas été appliquée jusqu'à présent.
"Pendant toutes ces années, nous avons vécu une vie difficile", affirme Saadat à l'AFP, accusant les forces israéliennes d'avoir souvent fouillé sa maison, procédé à des arrestations et de toujours prendre le parti des colons en cas de confrontation.
Il a placé une bâche bleue sur la partie basse du grillage installé par l'armée israélienne autour du jardin pour que ses quatre enfants "puissent jouer sans être perturbés ou avoir peur des colons", avec qui il y a déjà eu des incidents par le passé, des insultes et des jets de cailloux notamment, dit-il. "Ce grillage nous est également désagréable, il est sous nos yeux", dit Avi Zipory, l'un des premiers Israéliens à avoir fondé la colonie.
Selon lui, la famille palestinienne vit sur des terres juives et la colonie d'environ 1.000 habitants a reçu le feu vert de la justice israélienne. Il dit ne pas vouloir détruire la maison des Gharib mais regrette qu'ils "n'acceptent pas un plan alternatif, une compensation financière, une autre terre".
Une situation kafkaïenne
La Cisjordanie occupée connait une vague de violence depuis quelques mois, suite à la répression menée par les forces de sécurité israéliennes et la poursuite de l'occupation. (AFP)
"Je ne sais pas quand tout cela se terminera", souffle Saadat Gharib, qui dit avant toute chose avoir peur pour ses enfants.
Désormais coupé de ses oliviers par la colonie, dans laquelle il n'est pas autorisé à se rendre, il dit dépendre du bon vouloir de l'armée qui doit lui accorder un permis pour aller les cultiver. Une situation kafkaïenne qui ne lui fera pas renoncer à sa terre, assure-t-il.
Un jour, on lui a demandé quel serait son prix pour quitter les lieux avec toute sa famille. "J'ai dit, comme l'avait dit mon père avant moi : +ceci est notre terre, dont mon père a hérité de son grand-père. Nous ne la vendrons à personne, même pour tout l'argent du monde+".
Avec AFP
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