©Les délégations impliquées dans les négociations de Vienne lors de la réunion de vendredi : depuis le début de ce round de pourparlers, aucune déclaration optimiste n'a été faite de la part des Occidentaux, ce qui laisse planer des doutes quant à l'issue de cette (ultime?) tentative de réactiver l'accord de 2015. (AFP)
Quelques jours après la reprise des négociations à Vienne, les diplomates se sont séparés vendredi sur un constat de division, les Européens faisant part de leur «déception et préoccupation» face aux exigences iraniennes, les Américains, eux, critiquant l'absence de «propositions constructives» de la part de Téhéran.
«Le nouveau gouvernement iranien n'est pas venu à Vienne avec des propositions constructives», a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
«Nous espérons toujours une approche diplomatique, c'est toujours la meilleure option», a-t-elle ajouté.
Mais «l'approche de l'Iran cette semaine n'a pas été, malheureusement, de tenter de résoudre les problèmes en suspens», a-t-elle poursuivi.
«Plus important encore, l'Iran a entamé ce nouveau cycle de négociations avec un nouveau cycle de provocations nucléaires, comme l'a rapporté l'AIEA (l'Agence internationale de l'énergie atomique) mercredi, et ils n'ont toujours pas réussi à s'entendre avec l'AIEA pour rétablir la coopération et la transparence qu'ils ont détériorées ces derniers mois», a-t-elle encore dit.
«Nous savons pourquoi nous en sommes là. Les gouvernements précédents ont décidé de se retirer du JCPOA, cela a conduit à une expansion dramatique et sans précédent du programme nucléaire iranien. Cela ne peut pas continuer, et le président (Joe Biden, ndlr) continue de croire qu'il y a une meilleure alternative», a dit Mme Psaki.
«Préoccupations européennes»
De leur côté, les Européens ont fait part de leur «déception et préoccupation» face aux exigences iraniennes. «Téhéran revient sur la quasi-totalité des compromis qui avaient été difficilement trouvés» au cours du premier cycle de négociations entre avril et juin, ont déploré des hauts diplomates de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni (E3), dénonçant une «marche arrière».
Les délégations retournent ce week-end dans leurs capitales respectives et les pourparlers reprendront en milieu de semaine prochaine «pour voir si ces divergences peuvent être surmontées ou non», si cet «écart peut être comblé dans un temps réaliste». Malgré ces commentaires sévères, les diplomates européens se disent «pleinement engagés dans la recherche d'une solution diplomatique». «Le temps presse», insistent-ils.L'enjeu est de taille: il s'agit de sauver l'accord international de 2015 censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique.Conclu entre l'Iran et six grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni), il s'est délité à la suite du retrait unilatéral des États-Unis en 2018 et du rétablissement des sanctions.En riposte, Téhéran s'est affranchi de la plupart des limites qu'il avait imposées à son programme nucléaire.
Les discussions de Vienne visent à faire revenir dans le giron Washington, qui y participe de manière indirecte.
Jeudi déjà, les Américains avaient déjà lancé un avertissement ferme à Téhéran. «Ce que l'Iran ne peut pas faire, c'est entretenir le statu quo qui revient à développer son programme nucléaire tout en traînant des pieds» à la table des négociations, avait martelé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, pressé par Israël de mettre fin immédiatement aux pourparlers.
Les différentes parties s'étaient quittées en juin avec l'espoir d'une conclusion imminente, mais l'arrivée au pouvoir en Iran du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a changé la donne.
L'accord, connu sous son acronyme anglais JCPOA, offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions étouffant son économie en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU.
Du côté iranien, on indique avoir fait deux propositions, l'une sur «la levée des sanctions» et l'autre «concernant les activités nucléaires».
«Désormais, l'autre partie doit examiner ces documents et se préparer pour négocier avec l'Iran sur la base des textes soumis», a déclaré le négociateur en chef de l'Iran, Ali Bagheri
Avant de repartir pour Téhéran, M. Bagheri a évoqué les «objections» formulées par les Européens. «Je leur ai dit que c'était normal car nous n'allions pas présenter des documents et suggestions qui correspondent à leurs points de vue», a-t-il expliqué sur l'agence officielle Irna.
Il a également réaffirmé «la volonté sérieuse» de son pays de «parvenir à un accord».
Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a pour sa part qualifié «le processus de bon mais globalement lent», lors d'un entretien téléphonique avec son homologue européen Josep Borrell. Et il a souhaité «un changement dans l'approche de certaines parties qui doivent abandonner leurs propos menaçants».
Selon un des diplomates européens, «les propositions de Téhéran ne peuvent pas fournir une base à la négociation, il n'est pas possible d'avancer» sur ce terrain-là.
Devant le palais Cobourg, là même où avait été conclu ce texte historique, l'ambassadeur chinois s'est voulu moins pessimiste, évoquant «des discussions substantielles».
«L'ensemble des parties ont accepté de faire une courte pause pour prendre des instructions. C'est naturel et nécessaire, et nous espérons que cela donnera un nouvel élan aux négociations», a déclaré Wang Qun aux journalistes.
Le président français a toutefois estimé, au cours d'une visite à Dubaï, qu'il ne fallait «pas exclure» que cette session «ne se rouvre pas rapidement».
Emmanuel Macron a par ailleurs appelé à engager une «dynamique plus large» avec les pays de la région.
AFP
«Le nouveau gouvernement iranien n'est pas venu à Vienne avec des propositions constructives», a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
«Nous espérons toujours une approche diplomatique, c'est toujours la meilleure option», a-t-elle ajouté.
Mais «l'approche de l'Iran cette semaine n'a pas été, malheureusement, de tenter de résoudre les problèmes en suspens», a-t-elle poursuivi.
«Plus important encore, l'Iran a entamé ce nouveau cycle de négociations avec un nouveau cycle de provocations nucléaires, comme l'a rapporté l'AIEA (l'Agence internationale de l'énergie atomique) mercredi, et ils n'ont toujours pas réussi à s'entendre avec l'AIEA pour rétablir la coopération et la transparence qu'ils ont détériorées ces derniers mois», a-t-elle encore dit.
«Nous savons pourquoi nous en sommes là. Les gouvernements précédents ont décidé de se retirer du JCPOA, cela a conduit à une expansion dramatique et sans précédent du programme nucléaire iranien. Cela ne peut pas continuer, et le président (Joe Biden, ndlr) continue de croire qu'il y a une meilleure alternative», a dit Mme Psaki.
«Préoccupations européennes»
De leur côté, les Européens ont fait part de leur «déception et préoccupation» face aux exigences iraniennes. «Téhéran revient sur la quasi-totalité des compromis qui avaient été difficilement trouvés» au cours du premier cycle de négociations entre avril et juin, ont déploré des hauts diplomates de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni (E3), dénonçant une «marche arrière».
Les discussions de Vienne visent à faire revenir dans le giron Washington, qui y participe de manière indirecte.
Jeudi déjà, les Américains avaient déjà lancé un avertissement ferme à Téhéran. «Ce que l'Iran ne peut pas faire, c'est entretenir le statu quo qui revient à développer son programme nucléaire tout en traînant des pieds» à la table des négociations, avait martelé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, pressé par Israël de mettre fin immédiatement aux pourparlers.
Les différentes parties s'étaient quittées en juin avec l'espoir d'une conclusion imminente, mais l'arrivée au pouvoir en Iran du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a changé la donne.
L'accord, connu sous son acronyme anglais JCPOA, offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions étouffant son économie en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU.
Du côté iranien, on indique avoir fait deux propositions, l'une sur «la levée des sanctions» et l'autre «concernant les activités nucléaires».
«Désormais, l'autre partie doit examiner ces documents et se préparer pour négocier avec l'Iran sur la base des textes soumis», a déclaré le négociateur en chef de l'Iran, Ali Bagheri
Avant de repartir pour Téhéran, M. Bagheri a évoqué les «objections» formulées par les Européens. «Je leur ai dit que c'était normal car nous n'allions pas présenter des documents et suggestions qui correspondent à leurs points de vue», a-t-il expliqué sur l'agence officielle Irna.
Il a également réaffirmé «la volonté sérieuse» de son pays de «parvenir à un accord».
Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a pour sa part qualifié «le processus de bon mais globalement lent», lors d'un entretien téléphonique avec son homologue européen Josep Borrell. Et il a souhaité «un changement dans l'approche de certaines parties qui doivent abandonner leurs propos menaçants».
Selon un des diplomates européens, «les propositions de Téhéran ne peuvent pas fournir une base à la négociation, il n'est pas possible d'avancer» sur ce terrain-là.
Devant le palais Cobourg, là même où avait été conclu ce texte historique, l'ambassadeur chinois s'est voulu moins pessimiste, évoquant «des discussions substantielles».
«L'ensemble des parties ont accepté de faire une courte pause pour prendre des instructions. C'est naturel et nécessaire, et nous espérons que cela donnera un nouvel élan aux négociations», a déclaré Wang Qun aux journalistes.
Le président français a toutefois estimé, au cours d'une visite à Dubaï, qu'il ne fallait «pas exclure» que cette session «ne se rouvre pas rapidement».
Emmanuel Macron a par ailleurs appelé à engager une «dynamique plus large» avec les pays de la région.
AFP
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