©Blinken au micro accompagné de Dikembe Mutombo (1er à droite), ancienne star de la NBA et natif de la RDC.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est attendu mercredi au Rwanda, troisième et dernière étape de sa tournée africaine après l'Afrique du Sud et la RDC. Blinken doit évoquer avec le président rwandais Paul Kagamé le soutien de son régime à la rébellion M23 (" Mouvement du 23 mars " ), formée de combattants tutsis, à l'est de la République démocratique du Congo. Aussi bien les Congolais que l'ONU et des ONG ont montré du doigt le président rwandais pour son soutien tacite à cette rébellion qui a commis de nombreux crimes de guerre contre des civils. HRW a ainsi exhorté Blinken à "exprimer clairement les vérités qui dérangent" et d'"avertir le Rwanda des conséquences de son soutien au M23". Le président Kagamé, au pouvoir depuis 17 ans, dirige le Rwanda d'une main de fer. L'ONU a récemment publié un rapport mettant en cause Kagamé pour son soutien et son financement du M23 à l'est de la RDC, une région infestée par une centaine de groupes armés qui sèment la mort depuis près de 30 ans.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et son homologue congolais Christophe Lutundula.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken en visite en République démocratique du Congo a évoqué mardi, à l'issue d'un tête-à-tête avec le président congolais Félix Tshisekedi, la préoccupation des États-Unis après des informations "crédibles" faisant état d'un soutien du Rwanda à la rébellion M23 qui a resurgi dans l'est congolais. "Tous les pays doivent respecter l'intégrité territoriale de leurs voisins", a-t-il insisté.
Le M23 est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin d'année dernière en reprochant à Kinshasa de n'avoir pas respecté des accords sur la démobilisation et réinsertion de ses combattants. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que dément Kigali.
Dans un rapport de 131 pages au Conseil de sécurité de l'ONU consulté la semaine dernière par l'AFP, des experts missionnés par cette institution ont déclaré que les troupes rwandaises étaient intervenues militairement à l'intérieur de la RDC depuis novembre 2021.
Le Rwanda a également "fourni des renforts de troupes" pour des opérations spécifiques du M23, selon le rapport des experts, "en particulier lorsque celles-ci visaient à s'emparer de villes et de zones stratégiques".
Blinken et Dikembe Mutombo, ancienne star de la NBA et natif de la RDC.
"Nous demandons que le Conseil de sécurité publie [ce] rapport dans son intégralité", a déclaré Christophe Lutundula, ministre congolais des Affaires étrangères lors de la conférence de presse conjointe avec M. Blinken.
"Toute entrée de forces étrangères en RDC doit se faire de manière transparente et avec le consentement de la RDC. C'est la raison principale pour laquelle je suis ici", a indiqué M. Blinken.
"Il est juste de dire que nous ne fermons certainement pas les yeux", a ajouté le chef de la diplomatie américaine, qui a affirmé que les États-Unis apportent un soutien aux "très importants efforts de médiation menés par l'Afrique".
L'est de la RDC est infesté par une centaine de groupes armés qui sèment la mort depuis près de 30 ans. Le M23 est l'un des plus actifs actuellement. Après sa visite d'une journée à Kinshasa, M. Blinken doit se rendre au Rwanda, dernière étape de sa tournée africaine.
Dans un communiqué, 19 organisations congolaises et américaines ont appelé à une condamnation ferme de Kigali.
"Antony Blinken devrait clairement affirmer que les États-Unis imposeront des sanctions ciblées aux responsables gouvernementaux et aux autres personnes qui soutiennent des groupes armés qui commettent des abus" dans l'est de la RDC, ont écrit ces organisations.
"Le secrétaire d’État Blinken devrait informer le président rwandais Paul Kagame que les États-Unis ne toléreront aucun soutien au M23, comme l’a fait le président Barack Obama en 2012", a déclaré le Père Rigobert Minani Bihuzo du Centre d'études pour l'Action sociale (CEPAS), un des signataires.
Le chef de la diplomatie américaine devrait pendant ses visites au Rwanda et en RDC "exprimer clairement les vérités qui dérangent", "condamner publiquement les attaques du M23 dans les termes les plus fermes" et "avertir le Rwanda des conséquences de son soutien au M23", a estimé l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW).
"Comme en 2012, le M23 commet des crimes de guerre contre des civils" dans l'est de la RDC, souligne cette organisation de défense des droits de l'homme, en précisant que "des témoins ont décrit des exécutions sommaires d’au moins 29 personnes".
Kinshasa et Kigali entretiennent des relations tendues depuis l'afflux massif de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré des Tutsi lors du génocide rwandais de 1994. Les relations ont commencé à se dégeler après l'arrivée au pouvoir de Tshisekedi en 2019, mais la résurgence du M23 a ravivé les tensions.
Pour la restauration de la paix dans cette partie du territoire congolais, deux initiatives diplomatiques africaines sont en cours. Elles sont menées par les présidents kenyan Uhuru Kenyatta - pour le désarmement de la centaine de groupes armés actifs - et angolais Joao Lourenco, pour obtenir la désescalade entre Kinshasa et Kigali, accusé de soutenir le M23. Ce que dément le Rwanda.
M. Blinken a demandé au M23 et à tous les groupes armés locaux et étrangers de déposer les armes et d'intégrer le processus de paix.
Avec AFP
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et son homologue congolais Christophe Lutundula.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken en visite en République démocratique du Congo a évoqué mardi, à l'issue d'un tête-à-tête avec le président congolais Félix Tshisekedi, la préoccupation des États-Unis après des informations "crédibles" faisant état d'un soutien du Rwanda à la rébellion M23 qui a resurgi dans l'est congolais. "Tous les pays doivent respecter l'intégrité territoriale de leurs voisins", a-t-il insisté.
Le M23 est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin d'année dernière en reprochant à Kinshasa de n'avoir pas respecté des accords sur la démobilisation et réinsertion de ses combattants. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que dément Kigali.
Dans un rapport de 131 pages au Conseil de sécurité de l'ONU consulté la semaine dernière par l'AFP, des experts missionnés par cette institution ont déclaré que les troupes rwandaises étaient intervenues militairement à l'intérieur de la RDC depuis novembre 2021.
Le Rwanda a également "fourni des renforts de troupes" pour des opérations spécifiques du M23, selon le rapport des experts, "en particulier lorsque celles-ci visaient à s'emparer de villes et de zones stratégiques".
Blinken et Dikembe Mutombo, ancienne star de la NBA et natif de la RDC.
"Nous demandons que le Conseil de sécurité publie [ce] rapport dans son intégralité", a déclaré Christophe Lutundula, ministre congolais des Affaires étrangères lors de la conférence de presse conjointe avec M. Blinken.
"Toute entrée de forces étrangères en RDC doit se faire de manière transparente et avec le consentement de la RDC. C'est la raison principale pour laquelle je suis ici", a indiqué M. Blinken.
"Il est juste de dire que nous ne fermons certainement pas les yeux", a ajouté le chef de la diplomatie américaine, qui a affirmé que les États-Unis apportent un soutien aux "très importants efforts de médiation menés par l'Afrique".
L'est de la RDC est infesté par une centaine de groupes armés qui sèment la mort depuis près de 30 ans. Le M23 est l'un des plus actifs actuellement. Après sa visite d'une journée à Kinshasa, M. Blinken doit se rendre au Rwanda, dernière étape de sa tournée africaine.
Dans un communiqué, 19 organisations congolaises et américaines ont appelé à une condamnation ferme de Kigali.
"Antony Blinken devrait clairement affirmer que les États-Unis imposeront des sanctions ciblées aux responsables gouvernementaux et aux autres personnes qui soutiennent des groupes armés qui commettent des abus" dans l'est de la RDC, ont écrit ces organisations.
"Le secrétaire d’État Blinken devrait informer le président rwandais Paul Kagame que les États-Unis ne toléreront aucun soutien au M23, comme l’a fait le président Barack Obama en 2012", a déclaré le Père Rigobert Minani Bihuzo du Centre d'études pour l'Action sociale (CEPAS), un des signataires.
Le chef de la diplomatie américaine devrait pendant ses visites au Rwanda et en RDC "exprimer clairement les vérités qui dérangent", "condamner publiquement les attaques du M23 dans les termes les plus fermes" et "avertir le Rwanda des conséquences de son soutien au M23", a estimé l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW).
"Comme en 2012, le M23 commet des crimes de guerre contre des civils" dans l'est de la RDC, souligne cette organisation de défense des droits de l'homme, en précisant que "des témoins ont décrit des exécutions sommaires d’au moins 29 personnes".
Kinshasa et Kigali entretiennent des relations tendues depuis l'afflux massif de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré des Tutsi lors du génocide rwandais de 1994. Les relations ont commencé à se dégeler après l'arrivée au pouvoir de Tshisekedi en 2019, mais la résurgence du M23 a ravivé les tensions.
Pour la restauration de la paix dans cette partie du territoire congolais, deux initiatives diplomatiques africaines sont en cours. Elles sont menées par les présidents kenyan Uhuru Kenyatta - pour le désarmement de la centaine de groupes armés actifs - et angolais Joao Lourenco, pour obtenir la désescalade entre Kinshasa et Kigali, accusé de soutenir le M23. Ce que dément le Rwanda.
M. Blinken a demandé au M23 et à tous les groupes armés locaux et étrangers de déposer les armes et d'intégrer le processus de paix.
Avec AFP
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