Face aux multiples demandes de réparations, le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale examine ce jeudi la situation aux États-Unis. Chargé de surveiller l'application de la Convention internationale sur l'élimination de toutes formes de discriminations raciales, ce comité onusien est composé de 18 experts indépendants. Il va entendre pendant deux jours des hauts responsables américains, des ONG et des défenseurs des droits humains.
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale se penche dès jeudi sur la situation aux États-Unis, où les demandes de réparations se multiplient après des siècles de racisme que Washington a reconnu comme étant "systémique".
Durant deux jours, ce comité va entendre de hauts responsables américains, des défenseurs des droits humains et des ONG, pour déterminer si Washington respecte ses obligations internationales en matière de lutte contre la discrimination raciale.
Ce comité onusien est composé de 18 experts indépendants chargés de surveiller à intervalles réguliers l'application de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale par les États parties, texte que les États-Unis ont ratifié en 1994.
Quartier général de l'ONU à New York (AFP)
Les responsables américains ont fait part jeudi à l'ONU de l'engagement de Washington à lutter contre la discrimination raciale alors que les demandes de réparations se multiplient après des siècles de racisme que Joe Biden a qualifié de "systémique".
"Nous nous efforçons de garantir que chaque Américain est protégé contre la discrimination fondée sur la race, la couleur et l'origine", a déclaré la représentante spéciale pour l'équité et la justice raciales au département d'État, Desiree Cormier Smith.
S'adressant au Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd), elle a néanmoins reconnu qu'il y a encore un "écart" entre les idéaux déclarés et la réalité vécue par les Afro-Américains et d'autres minorités.
Mme Cormier Smith co-dirige la délégation américaine qui participe aux auditions devant ce comité chargé de déterminer si Washington respecte ses obligations internationales en matière de lutte contre la discrimination raciale.
Huit ans après le dernier examen de la situation aux États-Unis, les défenseurs des droits humains ont déploré que le gouvernement américain n'ait jamais traité de manière adéquate les violations commises à l'encontre des Noirs pendant l'esclavage et les périodes ultérieures marquées par l'exploitation, la ségrégation et la violence.
Cet héritage, selon eux, continue d'être visible au travers notamment des politiques dans les domaines de la santé, de l'éducation et du logement.
À Genève, la société civile entend se concentrer "sur la question de la reconnaissance et des réparations", a déclaré à l'AFP Vince Warren, directeur exécutif du Centre pour les droits constitutionnels (CCR).
Washington a envoyé une délégation de 23 personnes pour répondre aux questions des experts, dont les conclusions seront publiées le 30 août.
Dans un communiqué, l'administration américaine a déclaré être "profondément engagée à relever les défis du racisme systémique tant au niveau national qu'international". Et Washington a organisé quatre séries de consultations avec la société civile américaine en vue de l'examen, dont une à Genève mercredi.
Manifestation Black Lives Matter devant le tribunal de Minneapolis aux États-Unis (AFP)
"Nous saluons et voulons encourager la participation de la société civile à ce processus", a déclaré un porte-parole de la mission américaine à Genève.
Certains des défenseurs de droits humains venus à Genève s'accordent à dire que l'administration de Joe Biden est allée plus loin que ses prédécesseurs dans la reconnaissance des problèmes liés au racisme structurel.
"L'administration Biden a montré qu'elle pouvait nommer le problème, mais le temps est venu de prendre des mesures plus audacieuses", a déclaré Jamil Dakwar, qui dirige la division droits de l'Homme, de l'ACLU.
Cette très puissante organisation américaine de défense des droits civiques et l'ONG Human Rights Watch ont souligné dans un rapport cette semaine qu'une famille blanche moyenne est aujourd'hui aux États-Unis environ huit fois plus riche qu'une famille noire moyenne.
Le taux d'emprisonnement des personnes noires est lui trois fois plus élevé que celui des Blancs, et les Afro-Américains et autres minorités ont 350% plus de risques d'être tués par la police.
Les militants veulent aussi dénoncer le "racisme environnemental" dans la "Cancer Alley" en Louisiane, qui compte sur 140 kilomètres quelque 200 usines, notamment pétrochimiques.
La "Cancer Alley" en Louisiane (AFP)
La pollution industrielle y fait courir aux habitants, majoritairement afro-américains, un risque de cancer près de 50 fois supérieur à la moyenne des États-Unis, selon l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA).
Les militants affirment que les communautés noires historiques - où vivent les descendants des esclaves qui travaillaient autrefois dans les champs de canne à sucre - sont sacrifiées pour faire place à des usines qui polluent et représentent un danger pour la santé.
Joy Banner, une habitante et une militante qui mène la lutte contre un projet de construction d'un complexe de silos à grains géants près de sa maison familiale à Wallace, demande un moratoire sur l'extension ou la construction de toute nouvelle installation dans la région.
"Ils autorisent encore de nouvelles usines", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Nous sommes toujours en train de mourir".
Avec AFP
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale se penche dès jeudi sur la situation aux États-Unis, où les demandes de réparations se multiplient après des siècles de racisme que Washington a reconnu comme étant "systémique".
Durant deux jours, ce comité va entendre de hauts responsables américains, des défenseurs des droits humains et des ONG, pour déterminer si Washington respecte ses obligations internationales en matière de lutte contre la discrimination raciale.
Ce comité onusien est composé de 18 experts indépendants chargés de surveiller à intervalles réguliers l'application de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale par les États parties, texte que les États-Unis ont ratifié en 1994.
Quartier général de l'ONU à New York (AFP)
Les responsables américains ont fait part jeudi à l'ONU de l'engagement de Washington à lutter contre la discrimination raciale alors que les demandes de réparations se multiplient après des siècles de racisme que Joe Biden a qualifié de "systémique".
"Nous nous efforçons de garantir que chaque Américain est protégé contre la discrimination fondée sur la race, la couleur et l'origine", a déclaré la représentante spéciale pour l'équité et la justice raciales au département d'État, Desiree Cormier Smith.
S'adressant au Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd), elle a néanmoins reconnu qu'il y a encore un "écart" entre les idéaux déclarés et la réalité vécue par les Afro-Américains et d'autres minorités.
Mme Cormier Smith co-dirige la délégation américaine qui participe aux auditions devant ce comité chargé de déterminer si Washington respecte ses obligations internationales en matière de lutte contre la discrimination raciale.
Huit ans après le dernier examen de la situation aux États-Unis, les défenseurs des droits humains ont déploré que le gouvernement américain n'ait jamais traité de manière adéquate les violations commises à l'encontre des Noirs pendant l'esclavage et les périodes ultérieures marquées par l'exploitation, la ségrégation et la violence.
Cet héritage, selon eux, continue d'être visible au travers notamment des politiques dans les domaines de la santé, de l'éducation et du logement.
À Genève, la société civile entend se concentrer "sur la question de la reconnaissance et des réparations", a déclaré à l'AFP Vince Warren, directeur exécutif du Centre pour les droits constitutionnels (CCR).
Washington a envoyé une délégation de 23 personnes pour répondre aux questions des experts, dont les conclusions seront publiées le 30 août.
Dans un communiqué, l'administration américaine a déclaré être "profondément engagée à relever les défis du racisme systémique tant au niveau national qu'international". Et Washington a organisé quatre séries de consultations avec la société civile américaine en vue de l'examen, dont une à Genève mercredi.
Manifestation Black Lives Matter devant le tribunal de Minneapolis aux États-Unis (AFP)
"Nous saluons et voulons encourager la participation de la société civile à ce processus", a déclaré un porte-parole de la mission américaine à Genève.
Certains des défenseurs de droits humains venus à Genève s'accordent à dire que l'administration de Joe Biden est allée plus loin que ses prédécesseurs dans la reconnaissance des problèmes liés au racisme structurel.
"Prendre des mesures"
"L'administration Biden a montré qu'elle pouvait nommer le problème, mais le temps est venu de prendre des mesures plus audacieuses", a déclaré Jamil Dakwar, qui dirige la division droits de l'Homme, de l'ACLU.
Cette très puissante organisation américaine de défense des droits civiques et l'ONG Human Rights Watch ont souligné dans un rapport cette semaine qu'une famille blanche moyenne est aujourd'hui aux États-Unis environ huit fois plus riche qu'une famille noire moyenne.
Le taux d'emprisonnement des personnes noires est lui trois fois plus élevé que celui des Blancs, et les Afro-Américains et autres minorités ont 350% plus de risques d'être tués par la police.
Les militants veulent aussi dénoncer le "racisme environnemental" dans la "Cancer Alley" en Louisiane, qui compte sur 140 kilomètres quelque 200 usines, notamment pétrochimiques.
La "Cancer Alley" en Louisiane (AFP)
La pollution industrielle y fait courir aux habitants, majoritairement afro-américains, un risque de cancer près de 50 fois supérieur à la moyenne des États-Unis, selon l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA).
Les militants affirment que les communautés noires historiques - où vivent les descendants des esclaves qui travaillaient autrefois dans les champs de canne à sucre - sont sacrifiées pour faire place à des usines qui polluent et représentent un danger pour la santé.
Joy Banner, une habitante et une militante qui mène la lutte contre un projet de construction d'un complexe de silos à grains géants près de sa maison familiale à Wallace, demande un moratoire sur l'extension ou la construction de toute nouvelle installation dans la région.
"Ils autorisent encore de nouvelles usines", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Nous sommes toujours en train de mourir".
Avec AFP
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