Saadé Chami : Relèvement ou effondrement
Le vice-Premier ministre sortant Saadé Chami a estimé dans un communiqué que le Liban se trouve désormais à la croisée des chemins et se trouve face à deux options: relèvement ou effondrement. Il a une fois de plus insisté sur l’importance de la mise en oeuvre de l’accord avec le FMI et sur les différentes réformes à effectuer, notamment le contrôle des capitaux et la restructuration du secteur bancaire.

Le vice-Premier ministre sortant, Saadé Chami, affirme que le Liban se trouve devant deux options. Soit reconnaître la réalité et les crises profondes dont le pays souffre et les affronter de face, ce qui signifie prendre les mesures nécessaires et mener les réformes obligatoires et urgentes, qui remettront le pays sur la bonne voie. Soit laisser les choses telles qu'elles sont et permettre à l'état de déni de certains de triompher. Mais cela poussera le pays encore plus dans l'abîme.

Il a averti que "ne pas faire ce qui doit être fait n'est pas une option pour nous, et le gain de temps qui a caractérisé la plupart des politiques budgétaires et monétaires de ces dernières années n'est plus possible parce que le temps est devenu rare et précieux".

Saadé Chami assure que "personne ne nous sauvera si nous n'essayons pas de nous sauver nous-mêmes". “Nos problèmes sont si grands qu'un peu d'aide de la part des amis qui nous restent dans le monde ne produira pas les résultats escomptés". "Nos problèmes sont trop importants pour être réglés par d'autres, mais avec les bonnes actions et avec l'aide de la communauté internationale, nous pouvons faire les premiers pas sur la voie de la reprise, a-t-il souligné. Tout retard dans la mise en œuvre des réformes, non seulement aggravera la crise, mais il augmentera également le temps nécessaire pour en sortir”.

M. Chami a rappelé, “nous avons tracé une feuille de route pour la réforme économique, financière et monétaire à travers l'accord avec le Fonds Monétaire International, dans lequel nous définissons clairement ce que nous devons faire au cours des quatre prochaines années. Personne ne devrait sous-estimer l'importance de cet accord, que nous devons honorer et suivre, tel qu'approuvé par les trois présidents”.

Pour lui, il est nécessaire d’avancer dans la mise en œuvre de toutes les procédures préalables pour parvenir à un accord définitif avec le Fonds. Il explique que cet accord pourra être amendé ultérieurement après sa mise en pratique à la lumière des évolutions qui interviendront lors de son application.

M. Chami maintient que le programme qui a été convenu avec le Fonds est un accord global, audacieux et intégré avec un programme de réforme complet et "ces réformes sont logiques vu l'ampleur des difficultés auxquelles le pays est confronté".


"La mise en œuvre de toutes les dispositions de l'accord nécessite des efforts coordonnés et séquentiels, ainsi que la présence d'une gestion efficace, qui appelle à remédier à la détérioration administrative et à améliorer radicalement les conditions des employés du secteur public à travers un plan intégré et à travers le budget 2023, dont les préparatifs doivent commencer au plus vite", a souligné M. Chami.

Et de poursuivre : “En ce qui concerne les priorités, tous les efforts à l'heure actuelle doivent être axés sur la mise en œuvre des mesures préalables".

M. Chami estime que "ce qu'il faut entreprendre aujourd'hui, avant demain, c'est approuver le budget 2022, même tardivement, pour passer à la préparation du budget 2023". "Le débat actuel sur le taux de change approuvé dans le budget et sur le dollar douanier est certes utile, mais il prend beaucoup de temps et sort parfois de son cadre".

Concernant le contrôle des capitaux, M. Chami estime que "le moment est venu de l'adopter rapidement, en tenant compte de certaines observations, mais sans porter atteinte à l'essence de la loi qui vise à établir des restrictions et des contrôles sur les transferts et les retraits, dans le but de préserver les réserves de devises restantes et améliorer la position de la balance des paiements".

Quant à la loi sur la restructuration du secteur bancaire, M. Chami affirme que la Commission de contrôle bancaire et la Banque du Liban oeuvrent, en coordination avec le Fonds Monétaire International, à sa préparation, afin de la soumettre au Parlement aussi rapidement que possible. Parallèlement, des démarches sont en cours pour conclure des contrats avec des sociétés d'audit internationales pour évaluer les 14 banques les plus solides. De plus, l'unification et la libéralisation du taux de change pour refléter l'état des marchés, de l'offre et de la demande sont un passage obligé.

 
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