©Le pape dans la cathédrale Saint-Dyonisos à Athènes. (Photo by COSTAS BALTAS / POOL / AFP)
Le pape François a pointé samedi, au premier jour de sa visite à Athènes, la responsabilité de l'Europe dans la crise migratoire, déplorant qu'elle soit «parfois bloquée» et «déchirée par les égoïsmes nationalistes».
Le souverain pontife de 84 ans a regretté que «l'Europe persiste à tergiverser» face aux arrivées de migrants «au lieu d'être un moteur de solidarité», lors d'un discours au palais présidentiel.
Autre enjeu de cette visite, les liens avec les orthodoxes, séparés de l'Eglise catholique depuis le schisme de 1054 entre Rome et Constantinople et auxquels François a renouvelé samedi sa demande de «pardon».
Si François s'était rendu sur l'île grecque de Lesbos en 2016, où il retournera dimanche, c'est la première visite d'un pape à Athènes en 20 ans, depuis le déplacement de Jean Paul II en mai 2001.
Il avait auparavant passé deux jours à Chypre où il a fustigé «le mur de la haine» dressé contre les migrants, dont 50 seront transférés à Rome, ainsi que les «ravages» de l’esclavage et de la torture.
Face à l'arrivée de migrants aux portes de l'Europe, «la communauté européenne, déchirée par les égoïsmes nationalistes, apparaît parfois bloquée et non coordonnée, au lieu d'être un moteur de solidarité», a-t-il déclaré samedi devant la présidente de la République hellénique Katerina Sakellaropoulou, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis ainsi qu'un parterre de personnalités catholiques et de la société civile qui l'ont chaudement applaudi.
«Recul de la démocratie»
Le pontife argentin a en outre relevé «un recul de la démocratie, et pas seulement sur le continent européen», estimant que «la démocratie exige la participation et l'implication de chacun», alors que «l'autoritarisme est expéditif et que les assurances faciles offertes par les populismes semblent tentantes».
Ce voyage --son 35e à l'étranger depuis son élection en 2013-- sera marqué dimanche par une visite éclair à Lesbos, emblématique de la crise migratoire, où il a dit qu'il irait «aux sources de l'humanité» plaider pour l'accueil et «l'intégration» des réfugiés. Il visitera le camp de Mavrovouni érigé à la hâte après l'incendie de septembre 2020 qui a détruit la structure de Moria.
A Athènes, le pape a dit venir «étancher sa soif aux sources de la fraternité» et renforcer ses liens avec ses «frères de foi». Dans l'après-midi, il a renouvelé la demande de «pardon» des catholiques aux orthodoxes, évoquant des «erreurs» et la «honte» de l'Eglise, 20 ans après le geste symbolique de Jean Paul II en référence au sac de Constantinople de 1204.
Se présentant «avec beaucoup de respect et d'humilité», François a évoqué les «racines communes» des deux églises qui ont «traversé les siècles», et regretté que celles-ci aient ensuite «grandi loin les (unes) des autres».
«Les poisons du monde nous ont contaminés, la graine de la suspicion a accru notre distance et nous avons cessé de cultiver la communion», a-t-il déploré devant l'archevêque de l'Eglise orthodoxe de Grèce Hiéronyme II, avec lequel il a ensuite échangé des cadeaux dans une ambiance cordiale.
Indifférence
Drones, véhicules blindés, routes coupées: la capitale est placée sous haute sécurité jusqu'au départ du souverain pontife lundi matin. Même si le climat est meilleur qu'en 2001, lors de la première visite d'un pape en Grèce, il y a, à l'intérieur du synode grec, «quelques fanatiques anticatholiques réputés», a prévenu Pierre Salembier, supérieur de la communauté jésuite en Grèce.
Tout rassemblement a été interdit dans le centre d'Athènes, survolé par un hélicoptère et deux stations de métro ont été fermées par précaution. Jusqu'à 2.000 policiers sont prévus en cas de protestations de fondamentalistes orthodoxes.
A l'arrivée du pape à l'archevêché, un prêtre orthodoxe s'est d'ailleurs manifesté en criant: «Pape, tu es un hérétique!», avant d'être maîtrisé par la police.
A quelques mètres de là, au pied de la cathédrale orthodoxe de l'Annonciation, scepticisme et indifférence semblent dominer. Dans sa boutique pleine d'icônes religieuses, Periclis apparaît circonspect.
«On ne connaît pas vraiment le but de cette visite», lâche-t-il d'un ton laconique. «Peut-être que c’est important pour les migrants qui sont en Grèce et qui sont dans le besoin. Mais nous les orthodoxes, on n’attend rien de particulier».
Le pape a en revanche reçu un accueil très chaleureux lors de sa rencontre avec la communauté catholique, qui représente seulement 1% de la population, avec des dizaines de drapeaux de Grèce, du Vatican ou encore du Liban agités par les fidèles. Lors de son dernier discours du jour, il a fait l'éloge de la «petitesse» de l'Eglise et mis en garde contre «la tentation du triomphalisme».
Le souverain pontife de 84 ans a regretté que «l'Europe persiste à tergiverser» face aux arrivées de migrants «au lieu d'être un moteur de solidarité», lors d'un discours au palais présidentiel.
Autre enjeu de cette visite, les liens avec les orthodoxes, séparés de l'Eglise catholique depuis le schisme de 1054 entre Rome et Constantinople et auxquels François a renouvelé samedi sa demande de «pardon».
Si François s'était rendu sur l'île grecque de Lesbos en 2016, où il retournera dimanche, c'est la première visite d'un pape à Athènes en 20 ans, depuis le déplacement de Jean Paul II en mai 2001.
Il avait auparavant passé deux jours à Chypre où il a fustigé «le mur de la haine» dressé contre les migrants, dont 50 seront transférés à Rome, ainsi que les «ravages» de l’esclavage et de la torture.
Face à l'arrivée de migrants aux portes de l'Europe, «la communauté européenne, déchirée par les égoïsmes nationalistes, apparaît parfois bloquée et non coordonnée, au lieu d'être un moteur de solidarité», a-t-il déclaré samedi devant la présidente de la République hellénique Katerina Sakellaropoulou, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis ainsi qu'un parterre de personnalités catholiques et de la société civile qui l'ont chaudement applaudi.
«Recul de la démocratie»
Le pontife argentin a en outre relevé «un recul de la démocratie, et pas seulement sur le continent européen», estimant que «la démocratie exige la participation et l'implication de chacun», alors que «l'autoritarisme est expéditif et que les assurances faciles offertes par les populismes semblent tentantes».
Ce voyage --son 35e à l'étranger depuis son élection en 2013-- sera marqué dimanche par une visite éclair à Lesbos, emblématique de la crise migratoire, où il a dit qu'il irait «aux sources de l'humanité» plaider pour l'accueil et «l'intégration» des réfugiés. Il visitera le camp de Mavrovouni érigé à la hâte après l'incendie de septembre 2020 qui a détruit la structure de Moria.
A Athènes, le pape a dit venir «étancher sa soif aux sources de la fraternité» et renforcer ses liens avec ses «frères de foi». Dans l'après-midi, il a renouvelé la demande de «pardon» des catholiques aux orthodoxes, évoquant des «erreurs» et la «honte» de l'Eglise, 20 ans après le geste symbolique de Jean Paul II en référence au sac de Constantinople de 1204.
Se présentant «avec beaucoup de respect et d'humilité», François a évoqué les «racines communes» des deux églises qui ont «traversé les siècles», et regretté que celles-ci aient ensuite «grandi loin les (unes) des autres».
«Les poisons du monde nous ont contaminés, la graine de la suspicion a accru notre distance et nous avons cessé de cultiver la communion», a-t-il déploré devant l'archevêque de l'Eglise orthodoxe de Grèce Hiéronyme II, avec lequel il a ensuite échangé des cadeaux dans une ambiance cordiale.
Indifférence
Drones, véhicules blindés, routes coupées: la capitale est placée sous haute sécurité jusqu'au départ du souverain pontife lundi matin. Même si le climat est meilleur qu'en 2001, lors de la première visite d'un pape en Grèce, il y a, à l'intérieur du synode grec, «quelques fanatiques anticatholiques réputés», a prévenu Pierre Salembier, supérieur de la communauté jésuite en Grèce.
Tout rassemblement a été interdit dans le centre d'Athènes, survolé par un hélicoptère et deux stations de métro ont été fermées par précaution. Jusqu'à 2.000 policiers sont prévus en cas de protestations de fondamentalistes orthodoxes.
A l'arrivée du pape à l'archevêché, un prêtre orthodoxe s'est d'ailleurs manifesté en criant: «Pape, tu es un hérétique!», avant d'être maîtrisé par la police.
A quelques mètres de là, au pied de la cathédrale orthodoxe de l'Annonciation, scepticisme et indifférence semblent dominer. Dans sa boutique pleine d'icônes religieuses, Periclis apparaît circonspect.
«On ne connaît pas vraiment le but de cette visite», lâche-t-il d'un ton laconique. «Peut-être que c’est important pour les migrants qui sont en Grèce et qui sont dans le besoin. Mais nous les orthodoxes, on n’attend rien de particulier».
Le pape a en revanche reçu un accueil très chaleureux lors de sa rencontre avec la communauté catholique, qui représente seulement 1% de la population, avec des dizaines de drapeaux de Grèce, du Vatican ou encore du Liban agités par les fidèles. Lors de son dernier discours du jour, il a fait l'éloge de la «petitesse» de l'Eglise et mis en garde contre «la tentation du triomphalisme».
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