Les combats continuent de faire rage en Ukraine. Des frappes russes ont tué au moins six personnes dans le nord-est du pays. À Lviv, dans l'ouest ukrainien, une réunion s'est tenue entre les présidents ukrainien et turc, ainsi qu'avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Les forces russes ont continué à bombarder jeudi matin le nord-est de l'Ukraine, tuant au moins six personnes, quelques heures avant une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
À Lviv, dans l'ouest du territoire ukrainien, les trois dirigeants ont notamment discuté du récent accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, du "besoin d'une solution politique" au conflit et de la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia, a précisé le porte-parole des Nations unies Stephane Dujarric.
Le président Zelensky a estimé que la visite à Lviv de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan était un "message puissant de soutien" pour son pays. De fait, le président Erdogan a profité de cette réunion tripartite pour souligner sans détour son plein appui à l'Ukraine, tout en exprimant ses craintes d'un "nouveau Tchernobyl" qui risque d'être provoqué par les bombardements qui visent la centrale nucléaire de Zaporijjia. Le secrétaire général de l'Onu a manifesté la même inquiétude à ce sujet, soulignant que tout dégât à la centrale nucléaire serait un "suicide".
Dans ce contexte, le président Zelensky a exclu, en marge de la réunion avec le président turc et le secrétaire général de l'Onu, toute négociation de paix avec la Russie sans le retrait préalable de l'armée russe du territoire ukrainien. "Des gens qui tuent, violent, frappent nos villes avec des missiles de croisière chaque jour ne peuvent pas vouloir la paix, a notamment déclaré le président Zelensky au cours d'une conférence de presse. Ils devraient d'abord quitter notre territoire, ensuite on verra", a ajouté le chef de l'État ukrainien qui a affirmé en outre "ne pas faire confiance à la Russie".
Pas d'"armes lourdes" autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia
En ce qui concerne la situation de la centrale nucléaire, l'armée russe a indiqué jeudi matin n'avoir pas déployé d'"armes lourdes" dans et autour de cette centrale, la plus grande d'Europe. Occupée depuis début mars, elle est la proie depuis fin juillet de bombardements dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement. L'armée russe a réaffirmé que "seules des unités assurant la sécurité" se trouvaient là-bas.
L'Ukraine, qui évoque la présence d'"armes lourdes" russes, reproche à la Russie d'utiliser la centrale comme base de tirs sur les positions ukrainiennes, ce que Moscou dément.
À l'inverse, Moscou affirme que les militaires ukrainiens veulent bombarder la centrale pour accuser la Russie d'avoir causé un accident nucléaire, alors que "les forces armées russes prennent toutes les mesures nécessaires" pour assurer la sécurité.
Antonio Gutteres à son arrivée à Lviv, en Ukraine, le 18 août 2022 (AFP)
L'ONU doit "assurer la sécurité de ce site stratégique, sa démilitarisation et sa libération complète des troupes russes", a pour sa part estimé dans l'après-midi M. Zelensky, dénonçant la "terreur délibérée" provoquée par la Russie, qui "peut avoir des conséquences catastrophiques majeures pour le monde entier".
De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a annoncé sur Twitter que le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, lui a dit être prêt à se rendre à la centrale de Zaporijjia à la tête d'une délégation.
"Il m'a fait savoir qu'il était prêt, à l'invitation de l'Ukraine, à mener une délégation de l'AIEA à la centrale nucléaire de Zaporijjia", a souligné M. Kouleba.
La veille, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, avait jugé "urgent" une telle inspection de l'AIEA.
Parallèlement au problème de la centrale nucléaire, la rencontre Zelensky-Erdogan-Guterres est intervenue également sur fond d'intensification des tractations pour permettre la reprise des exportations de céréales d'Ukraine, un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux. Ces exportations ont été totalement bloquées pendant plusieurs mois à la suite de l'invasion russe, faisant planer le spectre d'une crise alimentaire mondiale.
En juillet, un accord signé par la Russie et l'Ukraine et validé par les Nations unies et la Turquie, a permis de relancer ces exportations.
Volodymyr Zelensky et le secrétaire générale de l'ONU, Antonio Gutteres, le 18 août 2022 (AFP)
La Turquie médiatrice
M. Erdogan, qui se pose en médiateur dans ce dossier, a discuté début août de la question avec le président Vladimir Poutine, en Russie.
Un premier navire humanitaire affrété par l'ONU, chargé de 23 000 tonnes de blé, a quitté mardi l'Ukraine, en direction de l'Éthiopie.
Jeudi, un bâtiment chargé de céréales a appareillé, le 25e depuis la signature de l'accord de juillet, ont annoncé les autorités portuaires ukrainiennes. Au total,"plus de 600 000 tonnes de produits agricoles ukrainiens" ont transité par le "corridor céréalier" à partir des ports d'Odessa, de Pivdenny et de Tchornomorsk, ont-elles ajouté.
Vendredi, M. Guterres prévoit de se rendre à Odessa, puis en Turquie pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) qui supervise l'application de l'accord.
Les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan le 18 août 2022 (AFP)
Les deux camps s'accusent mutuellement
Pour en revenir à la situation sur le terrain, les combats se sont poursuivis dans la région de Kharkiv (nord-est), où les Ukrainiens ont accusé les Russes d'avoir bombardé des quartiers résidentiels, faisant six morts jeudi, et 13 la veille au soir, parallèlement à des dizaines de blessés au total.
"La nuit dernière et ce matin (jeudi) ont été les moments les plus tragiques à Kharkiv depuis le début de la guerre", a déclaré le maire de la ville Igor Terekhov, signalant que vendredi serait une journée de deuil en hommage aux victimes.
Située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe, cette cité, la deuxième plus grande d'Ukraine, est régulièrement pilonnée par les soldats russes, qui n'ont jamais réussi à s'en emparer. Des centaines de civils ont été tués dans cette région, selon les autorités.
Dans le sud, une personne est morte et deux autres ont été blessées et hospitalisées après une frappe à Mykolaïv, a annoncé le maire de la localité, Oleksandr Senkevytch.
Avec AFP
Les forces russes ont continué à bombarder jeudi matin le nord-est de l'Ukraine, tuant au moins six personnes, quelques heures avant une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
À Lviv, dans l'ouest du territoire ukrainien, les trois dirigeants ont notamment discuté du récent accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, du "besoin d'une solution politique" au conflit et de la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia, a précisé le porte-parole des Nations unies Stephane Dujarric.
Le président Zelensky a estimé que la visite à Lviv de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan était un "message puissant de soutien" pour son pays. De fait, le président Erdogan a profité de cette réunion tripartite pour souligner sans détour son plein appui à l'Ukraine, tout en exprimant ses craintes d'un "nouveau Tchernobyl" qui risque d'être provoqué par les bombardements qui visent la centrale nucléaire de Zaporijjia. Le secrétaire général de l'Onu a manifesté la même inquiétude à ce sujet, soulignant que tout dégât à la centrale nucléaire serait un "suicide".
Dans ce contexte, le président Zelensky a exclu, en marge de la réunion avec le président turc et le secrétaire général de l'Onu, toute négociation de paix avec la Russie sans le retrait préalable de l'armée russe du territoire ukrainien. "Des gens qui tuent, violent, frappent nos villes avec des missiles de croisière chaque jour ne peuvent pas vouloir la paix, a notamment déclaré le président Zelensky au cours d'une conférence de presse. Ils devraient d'abord quitter notre territoire, ensuite on verra", a ajouté le chef de l'État ukrainien qui a affirmé en outre "ne pas faire confiance à la Russie".
Pas d'"armes lourdes" autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia
En ce qui concerne la situation de la centrale nucléaire, l'armée russe a indiqué jeudi matin n'avoir pas déployé d'"armes lourdes" dans et autour de cette centrale, la plus grande d'Europe. Occupée depuis début mars, elle est la proie depuis fin juillet de bombardements dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement. L'armée russe a réaffirmé que "seules des unités assurant la sécurité" se trouvaient là-bas.
L'Ukraine, qui évoque la présence d'"armes lourdes" russes, reproche à la Russie d'utiliser la centrale comme base de tirs sur les positions ukrainiennes, ce que Moscou dément.
À l'inverse, Moscou affirme que les militaires ukrainiens veulent bombarder la centrale pour accuser la Russie d'avoir causé un accident nucléaire, alors que "les forces armées russes prennent toutes les mesures nécessaires" pour assurer la sécurité.
Antonio Gutteres à son arrivée à Lviv, en Ukraine, le 18 août 2022 (AFP)
L'ONU doit "assurer la sécurité de ce site stratégique, sa démilitarisation et sa libération complète des troupes russes", a pour sa part estimé dans l'après-midi M. Zelensky, dénonçant la "terreur délibérée" provoquée par la Russie, qui "peut avoir des conséquences catastrophiques majeures pour le monde entier".
De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a annoncé sur Twitter que le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, lui a dit être prêt à se rendre à la centrale de Zaporijjia à la tête d'une délégation.
"Il m'a fait savoir qu'il était prêt, à l'invitation de l'Ukraine, à mener une délégation de l'AIEA à la centrale nucléaire de Zaporijjia", a souligné M. Kouleba.
La veille, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, avait jugé "urgent" une telle inspection de l'AIEA.
Parallèlement au problème de la centrale nucléaire, la rencontre Zelensky-Erdogan-Guterres est intervenue également sur fond d'intensification des tractations pour permettre la reprise des exportations de céréales d'Ukraine, un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux. Ces exportations ont été totalement bloquées pendant plusieurs mois à la suite de l'invasion russe, faisant planer le spectre d'une crise alimentaire mondiale.
En juillet, un accord signé par la Russie et l'Ukraine et validé par les Nations unies et la Turquie, a permis de relancer ces exportations.
Volodymyr Zelensky et le secrétaire générale de l'ONU, Antonio Gutteres, le 18 août 2022 (AFP)
La Turquie médiatrice
M. Erdogan, qui se pose en médiateur dans ce dossier, a discuté début août de la question avec le président Vladimir Poutine, en Russie.
Un premier navire humanitaire affrété par l'ONU, chargé de 23 000 tonnes de blé, a quitté mardi l'Ukraine, en direction de l'Éthiopie.
Jeudi, un bâtiment chargé de céréales a appareillé, le 25e depuis la signature de l'accord de juillet, ont annoncé les autorités portuaires ukrainiennes. Au total,"plus de 600 000 tonnes de produits agricoles ukrainiens" ont transité par le "corridor céréalier" à partir des ports d'Odessa, de Pivdenny et de Tchornomorsk, ont-elles ajouté.
Vendredi, M. Guterres prévoit de se rendre à Odessa, puis en Turquie pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) qui supervise l'application de l'accord.
Les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan le 18 août 2022 (AFP)
Les deux camps s'accusent mutuellement
Pour en revenir à la situation sur le terrain, les combats se sont poursuivis dans la région de Kharkiv (nord-est), où les Ukrainiens ont accusé les Russes d'avoir bombardé des quartiers résidentiels, faisant six morts jeudi, et 13 la veille au soir, parallèlement à des dizaines de blessés au total.
"La nuit dernière et ce matin (jeudi) ont été les moments les plus tragiques à Kharkiv depuis le début de la guerre", a déclaré le maire de la ville Igor Terekhov, signalant que vendredi serait une journée de deuil en hommage aux victimes.
Située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe, cette cité, la deuxième plus grande d'Ukraine, est régulièrement pilonnée par les soldats russes, qui n'ont jamais réussi à s'en emparer. Des centaines de civils ont été tués dans cette région, selon les autorités.
Dans le sud, une personne est morte et deux autres ont été blessées et hospitalisées après une frappe à Mykolaïv, a annoncé le maire de la localité, Oleksandr Senkevytch.
Avec AFP
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