Il est devenu d’usage de jeter l’anathème sur les banques, critiquant leurs opérations ‘rentières’ détachées de l’économie réelle, ce qui aurait contribué au déclenchement de la présente crise. C’est discutable, controversé… mais chacun est après tout libre d’exprimer son opinion. Une opinion donc anti-bancaire primaire, que les réseaux sociaux se chargent de rendre virale, créant ainsi ‘La Fabrique du crétin digital’ (titre d’un livre récent de Michel Desmurget, écrivain et chercheur français spécialisé en neurosciences cognitives).
Jusque-là rien de nouveau, ni malheureusement de choquant. En revanche, ce qui l’est, c’est cette manie - virale elle aussi - de s’appuyer sur des contre-vérités, dont nous allons ci-dessous dresser une première liste.
- «Les banques, et les banquiers, réalisaient des profits faramineux». Faux. Le rendement net des fonds propres (ROAE) des banques était en moyenne de 10,8% au Liban, contre 16,7% dans les pays émergents et 12,2% au Moyen-Orient (en 2019). De plus, près de 60% des bénéfices étaient réinvestis dans le capital. En comparaison, l’investissement dans des restaurants ou des projets immobiliers était beaucoup plus rentable, avec un retour sur investissement sur trois ans en moyenne.
- «Les banques ont négligé leur principale mission, c’est-à-dire le financement de l’économie, privilégiant les placements à la BDL et les prêts à l’État». Faux. Les crédits bancaires au secteur privé ont atteint 60 milliards de dollars, soit 108% du PIB (en 2018). Avec ce taux, le Liban figurait au 30e rang sur 200 pays.
- «La plupart des crédits privés allaient plutôt vers des consommations futiles, comme les prêts pour les opérations esthétiques ou les voyages». Encore faux. Sur les 60 milliards de crédits, 69% en valeur étaient destinés aux différents secteurs de l’économie, contre 31% aux individus pour des crédits à la consommation, à l’éducation, ou au logement.
- «Les banques menaient une politique à haut risque pour les crédits au logement». C’est discutable. En fait, le risque de défaut des clients était minime, puisque le crédit était garanti. Ensuite, cette politique a eu des effets sociaux positifs indéniables. D’abord, elle a participé au développement du secteur de la construction, qui fait vivre 25 corps de métier. Ensuite, près de 150 000 prêts bonifiés (grâce à des ingénieries de la BDL) ont été octroyés, avec des taux de 4 ou 4,5%, sur 30 ans. Des taux préférentiels (1 à 2%) ont même été accordés aux militaires et aux magistrats. Cela a permis à des employés qui n’auraient jamais imaginé pouvoir acquérir un logement de devenir propriétaires. Il est fort à parier que beaucoup, parmi les contestataires – et les magistrats – les plus virulents, en ont profité. De plus, le remboursement du reliquat du crédit se fait toujours actuellement au taux de 1 500, ce qui fait que la charge sur les débiteurs a diminué de 80 à 90%, la différence étant supportée par les banques.
- «Le développement du secteur bancaire n’a pas contribué à la redistribution des richesses par le biais des impôts». Faux. Les banques ont été soumises à des taux d’imposition plus que tout autre secteur. Et le secteur bancaire était le seul à payer intégralement ses impôts, car il était soumis à un audit strict. Sa contribution fiscale était égale à 58% de l’ensemble des impôts sur les bénéfices parmi toutes les entreprises, soit plus de 150 mille contribuables, alors qu’il ne représente, avec ses 60 entités, que 8% du PIB. De même, il déclarait intégralement les salaires de ses employés, au moment où ces salaires, avec leurs charges sociales, sont rarement déclarés tels quels dans la plupart des sociétés.
Et c’est ainsi qu’on diabolise un secteur qui, quoiqu’on en pense, a travaillé légalement, et l’on oublie tous ceux, au pouvoir, qui ont élevé le pillage au rang d’un art consommé.
Jusque-là rien de nouveau, ni malheureusement de choquant. En revanche, ce qui l’est, c’est cette manie - virale elle aussi - de s’appuyer sur des contre-vérités, dont nous allons ci-dessous dresser une première liste.
- «Les banques, et les banquiers, réalisaient des profits faramineux». Faux. Le rendement net des fonds propres (ROAE) des banques était en moyenne de 10,8% au Liban, contre 16,7% dans les pays émergents et 12,2% au Moyen-Orient (en 2019). De plus, près de 60% des bénéfices étaient réinvestis dans le capital. En comparaison, l’investissement dans des restaurants ou des projets immobiliers était beaucoup plus rentable, avec un retour sur investissement sur trois ans en moyenne.
- «Les banques ont négligé leur principale mission, c’est-à-dire le financement de l’économie, privilégiant les placements à la BDL et les prêts à l’État». Faux. Les crédits bancaires au secteur privé ont atteint 60 milliards de dollars, soit 108% du PIB (en 2018). Avec ce taux, le Liban figurait au 30e rang sur 200 pays.
- «La plupart des crédits privés allaient plutôt vers des consommations futiles, comme les prêts pour les opérations esthétiques ou les voyages». Encore faux. Sur les 60 milliards de crédits, 69% en valeur étaient destinés aux différents secteurs de l’économie, contre 31% aux individus pour des crédits à la consommation, à l’éducation, ou au logement.
- «Les banques menaient une politique à haut risque pour les crédits au logement». C’est discutable. En fait, le risque de défaut des clients était minime, puisque le crédit était garanti. Ensuite, cette politique a eu des effets sociaux positifs indéniables. D’abord, elle a participé au développement du secteur de la construction, qui fait vivre 25 corps de métier. Ensuite, près de 150 000 prêts bonifiés (grâce à des ingénieries de la BDL) ont été octroyés, avec des taux de 4 ou 4,5%, sur 30 ans. Des taux préférentiels (1 à 2%) ont même été accordés aux militaires et aux magistrats. Cela a permis à des employés qui n’auraient jamais imaginé pouvoir acquérir un logement de devenir propriétaires. Il est fort à parier que beaucoup, parmi les contestataires – et les magistrats – les plus virulents, en ont profité. De plus, le remboursement du reliquat du crédit se fait toujours actuellement au taux de 1 500, ce qui fait que la charge sur les débiteurs a diminué de 80 à 90%, la différence étant supportée par les banques.
- «Le développement du secteur bancaire n’a pas contribué à la redistribution des richesses par le biais des impôts». Faux. Les banques ont été soumises à des taux d’imposition plus que tout autre secteur. Et le secteur bancaire était le seul à payer intégralement ses impôts, car il était soumis à un audit strict. Sa contribution fiscale était égale à 58% de l’ensemble des impôts sur les bénéfices parmi toutes les entreprises, soit plus de 150 mille contribuables, alors qu’il ne représente, avec ses 60 entités, que 8% du PIB. De même, il déclarait intégralement les salaires de ses employés, au moment où ces salaires, avec leurs charges sociales, sont rarement déclarés tels quels dans la plupart des sociétés.
Et c’est ainsi qu’on diabolise un secteur qui, quoiqu’on en pense, a travaillé légalement, et l’on oublie tous ceux, au pouvoir, qui ont élevé le pillage au rang d’un art consommé.
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