Que va-t-il donc se passer avec la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia ? Vladimir Poutine, dont son armée la contrôle, a accepté le 19 août que l'Agence internationale de l'énergie atomique y envoie une mission. Le même jour, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en visite en Ukraine, a demandé à la Russie de ne pas la couper du réseau ukrainien.
Vladimir Poutine a accepté vendredi que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) envoie une mission à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, disant craindre que les bombardements ne finissent par provoquer une "catastrophe de grande envergure".
Dans le même temps, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en visite en Ukraine, a demandé à la Russie de ne pas couper du réseau ukrainien cette centrale située dans le sud du pays que son armée occupe depuis début mars et devenue la cible ces dernières semaines de frappes dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement.
Vladimir Poutine s'est dit d'accord pour la venue d'une mission de l'AIEA (AFP)
Des risques que les Russes récupèrent l'électricité
Plus tôt dans la journée, l'opérateur des centrales ukrainiennes Energoatom avait dit redouter un tel scénario, affirmant que les militaires russes étaient en train de chercher des approvisionnements pour des générateurs au diesel qui seraient activés après l'arrêt des réacteurs et avaient limité l'accès du personnel aux installations.
"Bien évidemment, l'électricité de Zaporijjia est une électricité ukrainienne (...) ce principe doit être pleinement respecté", a déclaré M. Guterres au cours d'une conférence de presse en marge d'un déplacement à Odessa, le grand port ukrainien sur la mer Noire, après avoir été la veille à Lviv, dans l'ouest de ce pays.
"Le bombardement systématique (...) du territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia crée un danger de catastrophe de grande envergure qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires", a de son côté mis en garde vendredi le président russe à l'occasion d'une conversation téléphonique avec son homologue français.
MM. Poutine et Macron ont dans ce contexte "relevé l'importance d'envoyer dans les plus brefs délais une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique à la centrale nucléaire, qui pourra évaluer la situation sur place", a informé le Kremlin, soulignant que "la partie russe a confirmé être prête à fournir toute l'assistance nécessaire aux inspecteurs" de l'AIEA.
Le chef de l'État russe a en outre accepté que cette équipe internationale "passe par l'Ukraine" et non par la Russie, ce qu'il exigeait auparavant, a précisé la présidence française.
Demandes occidentales
Un diplomate a néanmoins déclaré le même jour à l'AFP que les Occidentaux s'inquiétaient surtout du maintien du refroidissement par eau des réacteurs nucléaires, plus que de l'impact d'un tir sur cette centrale "construite pour résister" aux pires impacts, "même au crash d'un avion de ligne".
La veille à Lviv, où il a rencontré les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan, le secrétaire général des Nations unies avait estimé que "tout dégât potentiel à Zaporijjia serait un suicide" et exhorté à "démilitariser la centrale".
Vendredi, c'est le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a appelé sur Twitter les Russes à "se retirer" de ce site et à "immédiatement en rendre le contrôle total à son propriétaire légitime, l'Ukraine".
La visite de M. Guterres a été marquée par un autre sujet qui inquiète au niveau mondial : les exportations de céréales ukrainiennes.
Bloquées après l'invasion russe du 24 février, ce qui a fait planer le spectre d'une crise alimentaire planétaire, elles ont repris après la conclusion en juillet d'un accord entre Moscou et Kiev, avec la médiation du chef de l'Etat turc.
Antonio Guterres a demandé à la Russie de ne pas couper la centrale du réseau ukrainien (AFP)
M. Guterres a promis jeudi que l'ONU allait s'efforcer d'"intensifier" avant l'arrivée de l'hiver ces exportations, notamment cruciales pour de nombreux pays d'Afrique, l'Ukraine en étant un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux.
Instrumentalisation
La Russie, qui réclame en échange la levée des restrictions sur ses propres ventes à l'étranger de produits agricoles et d'engrais, touchées par les sanctions occidentales, déplore pour sa part "les obstacles qui demeurent" -pour reprendre les termes qu'a utilisés M. Poutine vendredi- dans ce domaine.
Des allégations que la France a d'ailleurs aussitôt rejetées, jugeant qu'il y a de la part de Moscou "une volonté d’instrumentaliser politiquement cette question".
Parallèlement, le géant Gazprom avertissait que les livraisons de gaz russe à l'Europe par le gazoduc Nord Stream 1 seraient interrompues du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de "maintenance", au risque de raviver la peur d'une pénurie en Europe, où la Russie est accusée de chantage énergétique.
Concernant les opérations militaires en Ukraine, le Pentagone, qui a annoncé vendredi une nouvelle tranche d'aide militaire d'un montant de 775 millions de dollars à ce pays, a noté un "manque total de progrès sur le champ de bataille" des troupes russes.
"Nous n'avons pas constaté de reprise de territoires" par les forces ukrainiennes, "mais nous constatons un affaiblissement net des positions russes à plusieurs endroits", a encore dit une responsable du département américain de la Défense.
Dans l'est de l'Ukraine, les bombardements russes se sont toutefois poursuivis vendredi, faisant au moins cinq morts et dix blessés dans plusieurs localités de la région de Donetsk, l'une des deux provinces du Donbass, un bassin industriel qui est l'objectif stratégique prioritaire de Moscou, a annoncé son gouverneur, Pavlo Kyrylenko.
Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d'Ukraine, a en outre fait l'objet de nouvelles frappes qui ont fait au moins un mort selon les autorités locales.
Avec AFP
Vladimir Poutine a accepté vendredi que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) envoie une mission à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, disant craindre que les bombardements ne finissent par provoquer une "catastrophe de grande envergure".
Dans le même temps, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en visite en Ukraine, a demandé à la Russie de ne pas couper du réseau ukrainien cette centrale située dans le sud du pays que son armée occupe depuis début mars et devenue la cible ces dernières semaines de frappes dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement.
Vladimir Poutine s'est dit d'accord pour la venue d'une mission de l'AIEA (AFP)
Des risques que les Russes récupèrent l'électricité
Plus tôt dans la journée, l'opérateur des centrales ukrainiennes Energoatom avait dit redouter un tel scénario, affirmant que les militaires russes étaient en train de chercher des approvisionnements pour des générateurs au diesel qui seraient activés après l'arrêt des réacteurs et avaient limité l'accès du personnel aux installations.
"Bien évidemment, l'électricité de Zaporijjia est une électricité ukrainienne (...) ce principe doit être pleinement respecté", a déclaré M. Guterres au cours d'une conférence de presse en marge d'un déplacement à Odessa, le grand port ukrainien sur la mer Noire, après avoir été la veille à Lviv, dans l'ouest de ce pays.
"Le bombardement systématique (...) du territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia crée un danger de catastrophe de grande envergure qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires", a de son côté mis en garde vendredi le président russe à l'occasion d'une conversation téléphonique avec son homologue français.
MM. Poutine et Macron ont dans ce contexte "relevé l'importance d'envoyer dans les plus brefs délais une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique à la centrale nucléaire, qui pourra évaluer la situation sur place", a informé le Kremlin, soulignant que "la partie russe a confirmé être prête à fournir toute l'assistance nécessaire aux inspecteurs" de l'AIEA.
Le chef de l'État russe a en outre accepté que cette équipe internationale "passe par l'Ukraine" et non par la Russie, ce qu'il exigeait auparavant, a précisé la présidence française.
Demandes occidentales
Un diplomate a néanmoins déclaré le même jour à l'AFP que les Occidentaux s'inquiétaient surtout du maintien du refroidissement par eau des réacteurs nucléaires, plus que de l'impact d'un tir sur cette centrale "construite pour résister" aux pires impacts, "même au crash d'un avion de ligne".
La veille à Lviv, où il a rencontré les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan, le secrétaire général des Nations unies avait estimé que "tout dégât potentiel à Zaporijjia serait un suicide" et exhorté à "démilitariser la centrale".
Vendredi, c'est le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a appelé sur Twitter les Russes à "se retirer" de ce site et à "immédiatement en rendre le contrôle total à son propriétaire légitime, l'Ukraine".
La visite de M. Guterres a été marquée par un autre sujet qui inquiète au niveau mondial : les exportations de céréales ukrainiennes.
Bloquées après l'invasion russe du 24 février, ce qui a fait planer le spectre d'une crise alimentaire planétaire, elles ont repris après la conclusion en juillet d'un accord entre Moscou et Kiev, avec la médiation du chef de l'Etat turc.
Antonio Guterres a demandé à la Russie de ne pas couper la centrale du réseau ukrainien (AFP)
M. Guterres a promis jeudi que l'ONU allait s'efforcer d'"intensifier" avant l'arrivée de l'hiver ces exportations, notamment cruciales pour de nombreux pays d'Afrique, l'Ukraine en étant un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux.
Instrumentalisation
La Russie, qui réclame en échange la levée des restrictions sur ses propres ventes à l'étranger de produits agricoles et d'engrais, touchées par les sanctions occidentales, déplore pour sa part "les obstacles qui demeurent" -pour reprendre les termes qu'a utilisés M. Poutine vendredi- dans ce domaine.
Des allégations que la France a d'ailleurs aussitôt rejetées, jugeant qu'il y a de la part de Moscou "une volonté d’instrumentaliser politiquement cette question".
Parallèlement, le géant Gazprom avertissait que les livraisons de gaz russe à l'Europe par le gazoduc Nord Stream 1 seraient interrompues du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de "maintenance", au risque de raviver la peur d'une pénurie en Europe, où la Russie est accusée de chantage énergétique.
Concernant les opérations militaires en Ukraine, le Pentagone, qui a annoncé vendredi une nouvelle tranche d'aide militaire d'un montant de 775 millions de dollars à ce pays, a noté un "manque total de progrès sur le champ de bataille" des troupes russes.
"Nous n'avons pas constaté de reprise de territoires" par les forces ukrainiennes, "mais nous constatons un affaiblissement net des positions russes à plusieurs endroits", a encore dit une responsable du département américain de la Défense.
Dans l'est de l'Ukraine, les bombardements russes se sont toutefois poursuivis vendredi, faisant au moins cinq morts et dix blessés dans plusieurs localités de la région de Donetsk, l'une des deux provinces du Donbass, un bassin industriel qui est l'objectif stratégique prioritaire de Moscou, a annoncé son gouverneur, Pavlo Kyrylenko.
Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d'Ukraine, a en outre fait l'objet de nouvelles frappes qui ont fait au moins un mort selon les autorités locales.
Avec AFP
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