Cheikh Sadek al-Naboulsi, un des porte-parole du Hezbollah, a justifié la fatwa de 1989, appelant à tuer l'écrivain britannique d'origine indienne, Salman Rushdie, par le fait qu’elle a été émise par la plus haute autorité islamique, l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny. Il a considéré qu’elle est destinée à tout musulman authentique et nié que Téhéran s’en soit lavé, comme l’a pourtant révélé le communiqué publié par le ministère iranien des Affaires étrangères, lequel avait nié tout lien avec l’assaillant qui a poignardé l’auteur de l’ouvrage Les versets sataniques. «Peu m’importe le texte diplomatique. Ce qui reflète l’esprit de l’islam, c’est l’attachement de l’imam Ali Khamenei à cette fatwa», a commenté le cheikh Naboulsi, avant d’accuser sans les nommer des pays de soutenir Salman Rushdie dans le but de déformer l’image de l'islam et de considérer son assassinat comme un message adressé à ces pays afin qu’ils «arrêtent leur agression».
À ses yeux, la diplomatie iranienne ne serait qu’un détail lié à des intérêts ponctuels, notamment les négociations nucléaires avec les États-Unis. Les effets de la position diplomatique iranienne s’arrêtent donc à ce stade, et ne sont nullement liés au projet ultime, qui est l’État de «Wilayat al-Fakih». Celui-ci ne reconnaît aucune loi, locale ou internationale, parce qu’il s’estime au-dessus de tous ces textes dans la mesure où il considère qu’il tire son autorité de Dieu… N’est-il pas un ayatollah et ne représente-t-il pas l’esprit de Dieu (Rouholla)?
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’avait-il pas déclaré avoir été chargé par Dieu de sa mission ici-bas, consacrant ainsi à son tour le caractère sacré de Wilayat al-Fakih, qui ne peut être ni discuté ni contesté ?
Vu sous cet angle, la contrebande entre le Liban et la Syrie devient une fatwa qui dépasse les lois libanaises. Preuve en est d’ailleurs un discours prononcé il y a un an par cheikh Sadek al-Naboulsi qui avait annoncé le plus naturellement au monde que «la contrebande fait partie intégrante du mouvement de Résistance, et de défense des intérêts du peuple libanais». «Ce qui se passe, c’est qu’à cause des pressions et des sanctions américaines, les peuples libanais et syrien sont obligés de traverser la frontière et d’enfreindre certaines lois afin d’assurer leurs nécessités vitales», avait-il ajouté.
Dès lors, il devient pratiquement impossible de s’opposer, avec une argumentation logique, à ce genre de théorie qui recèle des menaces, voire une forme de condescendance à l’égard du Liban et de ses problèmes. Ses auteurs laissent de temps en temps la diplomatie libanaise faire son travail, en fonction des exigences du moment. C’est le cas, à titre d’exemple, lorsque le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé qu’il se tenait derrière l’État libanais dans l’affaire de la démarcation des frontières maritimes, avant de faire machine arrière à cause du besoin de Téhéran d’embêter les États-Unis à la veille de la reprise des négociations sur le nucléaire. C’était une forme de pression qui pouvait être utile. C’était aussi une façon de rappeler à ceux qui ne redoutent plus le Hezbollah, ce qui risque de les attendre s’ils continuent de réclamer la résistance à l’occupation iranienne.
Une fatwa annule les rôles de colombes et de faucons dans l'axe en question, de la tête, qui est l’Iran, à ses ramifications en Irak, au Yémen, en Syrie, en Palestine et au Liban.
Au final, il n’y a ni colombes, ni faucons, ni grands, ni petits... «l'Esprit de Dieu» (Rouhallah) donne des ordres à ses ramifications et celles-ci n’ont qu’à s’exécuter. Il se peut même qu’il n’intervienne pas au niveau de l’exécution. L’important reste le résultat. Or ce résultat, nous le connaissons pour l’avoir bien vu avec la longue histoire de liquidations physiques au Liban et ailleurs depuis l'accession de Khomeini au pouvoir. Nous l’avons aussi vu à travers l’affreux historique passé et présent de liquidations morales et psychologiques lorsque quelqu’un «ose» transgresser les lignes rouges et briser l’aura et la sainteté du chef. Il devient vite la cible des armées électroniques.
La fatwa est le moyen d’expression du «Wali al-Fakih». Elle est donc plus puissante que la diplomatie et la loi, ce qui met en évidence l’inutilité des appels lancés au Hezbollah et à ses responsables pour qu’ils retournent dans le giron de l'État, et qu’ils cessent d’hypothéquer la souveraineté du Liban au profit d’une occupation iranienne qui prend de diverses formes afin de maintenir le Liban otage de son axe et de ses stratégies.
Hadi Matar, le Libanais qui n’a pas réussi à tuer Salman Rushdie et qui croupit en prison, se conformait à cette fatwa dont la diplomatie iranienne a essayé de se dérober, même si les circonstances de son acte n’ont toujours pas été élucidées. On ignore ainsi si Hadi Matar a été recruté et entraîné en contrepartie de la promesse d’accéder au paradis, ou encore s’il a agi de son propre chef, poussé par sa croyance et sa soumission totale au Wali al-Fakih, ou aussi s’il a entrepris d’enquêter diligemment sur Salman Rushdie, de suivre ses déplacements, pour ensuite se diriger au lieu de la conférence, muni d’un couteau, et de la fatwa de Khomeini, pour appliquer la loi de Dieu sur terre et accomplir son devoir religieux. Car en définitive, celui qui s’approprie Dieu et sa représentation sur terre ne transige pas sur ce devoir.
À ses yeux, la diplomatie iranienne ne serait qu’un détail lié à des intérêts ponctuels, notamment les négociations nucléaires avec les États-Unis. Les effets de la position diplomatique iranienne s’arrêtent donc à ce stade, et ne sont nullement liés au projet ultime, qui est l’État de «Wilayat al-Fakih». Celui-ci ne reconnaît aucune loi, locale ou internationale, parce qu’il s’estime au-dessus de tous ces textes dans la mesure où il considère qu’il tire son autorité de Dieu… N’est-il pas un ayatollah et ne représente-t-il pas l’esprit de Dieu (Rouholla)?
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’avait-il pas déclaré avoir été chargé par Dieu de sa mission ici-bas, consacrant ainsi à son tour le caractère sacré de Wilayat al-Fakih, qui ne peut être ni discuté ni contesté ?
Vu sous cet angle, la contrebande entre le Liban et la Syrie devient une fatwa qui dépasse les lois libanaises. Preuve en est d’ailleurs un discours prononcé il y a un an par cheikh Sadek al-Naboulsi qui avait annoncé le plus naturellement au monde que «la contrebande fait partie intégrante du mouvement de Résistance, et de défense des intérêts du peuple libanais». «Ce qui se passe, c’est qu’à cause des pressions et des sanctions américaines, les peuples libanais et syrien sont obligés de traverser la frontière et d’enfreindre certaines lois afin d’assurer leurs nécessités vitales», avait-il ajouté.
Dès lors, il devient pratiquement impossible de s’opposer, avec une argumentation logique, à ce genre de théorie qui recèle des menaces, voire une forme de condescendance à l’égard du Liban et de ses problèmes. Ses auteurs laissent de temps en temps la diplomatie libanaise faire son travail, en fonction des exigences du moment. C’est le cas, à titre d’exemple, lorsque le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé qu’il se tenait derrière l’État libanais dans l’affaire de la démarcation des frontières maritimes, avant de faire machine arrière à cause du besoin de Téhéran d’embêter les États-Unis à la veille de la reprise des négociations sur le nucléaire. C’était une forme de pression qui pouvait être utile. C’était aussi une façon de rappeler à ceux qui ne redoutent plus le Hezbollah, ce qui risque de les attendre s’ils continuent de réclamer la résistance à l’occupation iranienne.
Une fatwa annule les rôles de colombes et de faucons dans l'axe en question, de la tête, qui est l’Iran, à ses ramifications en Irak, au Yémen, en Syrie, en Palestine et au Liban.
Au final, il n’y a ni colombes, ni faucons, ni grands, ni petits... «l'Esprit de Dieu» (Rouhallah) donne des ordres à ses ramifications et celles-ci n’ont qu’à s’exécuter. Il se peut même qu’il n’intervienne pas au niveau de l’exécution. L’important reste le résultat. Or ce résultat, nous le connaissons pour l’avoir bien vu avec la longue histoire de liquidations physiques au Liban et ailleurs depuis l'accession de Khomeini au pouvoir. Nous l’avons aussi vu à travers l’affreux historique passé et présent de liquidations morales et psychologiques lorsque quelqu’un «ose» transgresser les lignes rouges et briser l’aura et la sainteté du chef. Il devient vite la cible des armées électroniques.
La fatwa est le moyen d’expression du «Wali al-Fakih». Elle est donc plus puissante que la diplomatie et la loi, ce qui met en évidence l’inutilité des appels lancés au Hezbollah et à ses responsables pour qu’ils retournent dans le giron de l'État, et qu’ils cessent d’hypothéquer la souveraineté du Liban au profit d’une occupation iranienne qui prend de diverses formes afin de maintenir le Liban otage de son axe et de ses stratégies.
Hadi Matar, le Libanais qui n’a pas réussi à tuer Salman Rushdie et qui croupit en prison, se conformait à cette fatwa dont la diplomatie iranienne a essayé de se dérober, même si les circonstances de son acte n’ont toujours pas été élucidées. On ignore ainsi si Hadi Matar a été recruté et entraîné en contrepartie de la promesse d’accéder au paradis, ou encore s’il a agi de son propre chef, poussé par sa croyance et sa soumission totale au Wali al-Fakih, ou aussi s’il a entrepris d’enquêter diligemment sur Salman Rushdie, de suivre ses déplacements, pour ensuite se diriger au lieu de la conférence, muni d’un couteau, et de la fatwa de Khomeini, pour appliquer la loi de Dieu sur terre et accomplir son devoir religieux. Car en définitive, celui qui s’approprie Dieu et sa représentation sur terre ne transige pas sur ce devoir.
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