#LoveMeToo, lorsque le pape François lance un hashtag d'amour...
Un pape qui fait appel à un psychanalyste ? Cela semblerait absurde, et pourtant ! Avec tous les scandales qui font du tort à l’Église, il est normal que le pape soit peiné, voire même extrêmement choqué. Ce qui se passe au sein du clergé un peu partout dans le monde est affligeant. Mais François est un pape hors-pair, un pape-père qui s’est confié à son analyste le 3 décembre dernier en lui demandant de publier un message d'amour en surfant sur un hashtag. il a réussi à inverser la donne. Ce texte a atterri dans ma boîte de réception, comme toutes les newsletters que je reçois régulièrement de oedipe.org. Son contenu ne m’étonne curieusement pas. Je vous laisse découvrir la teneur de son souhait.

Bélinda Ibrahim

« Il reste rare qu’un psychanalyste rende public le nom d’un de ses patients. Il le peut toutefois, notamment si le patient lui-même l’exige. Ce fut le cas, hier, lorsque le pape François m’en fit la demande au téléphone (depuis quelques mois, profitant de cette nouvelle opportunité, il s’analysait ainsi, à bonne distance). On le sait chéri de tous, de gauche qui plus est, conclusion qui fut tirée en Argentine lorsque, pour un déplacement, il prit le métro plutôt que sa confortable voiture de fonction. Il tient aujourd’hui à faire savoir quelque chose à tout un chacun – à qui je me fais un devoir d’en faire part.

Car il arrive qu’un patient dise à son analyste non pas ses malheurs, ses angoisses, ses symptômes, mais ses joies, ses bonheurs, ses jouissances, et François souhaite que se sache son actuelle et très grande joie. Très chagriné, peiné, bouleversé comme il l’est par les comportements de certains prêtres abusant de leur autorité pour obtenir de leurs ouailles quelques satisfactions sexuelles, il s’en console cependant en pensant que l’amour, malgré son cortège de violence, n’est pas dénoncé par le mouvement #MeToo.

Il se propose de le prolonger avec #LoveMeToo. « Toi aussi aime-moi », n’est-ce pas le message christique lui-même ? N’est-ce pas ce que tout un chacun souhaite ? Il se propose donc de rebondir, de lancer à son tour un mouvement. Il pourrait avoir son siège au Vatican, où l’on peut donc s’adresser afin de s’y inscrire ad maiorem Dei gloriam (il n’a pas oublié son latin). Qu’on se rassure, rien ne devra être payé, la grâce étant un don de Dieu. Encore faut-il que les humains et les humaines y répondent, précise-t-il (moderne plus qu’aucun pape ne l’a jamais été, François a adopté l’écriture inclusive). »


Paris, ce 3 décembre 2021
Jean Allouch



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