Mikhaïl Gorbatchev a été inhumé samedi à Moscou. Des milliers de Russes ont assisté aux funérailles, alors que ni Vladimir Poutine ni de réelle délégation officielle n'était présente. Pour beaucoup de Russes, le dernier président de l'URSS était l'auteur de la débâcle d'un pays qui avait un rôle central sur la scène internationale.
S'il est salué en Occident et par certains Russes comme un homme de paix, Gorbatchev est aussi vu par beaucoup dans son pays comme le responsable du prestige de la Russie comme une grande puissance.
Des milliers de Russes ont fait leurs adieux samedi au dernier dirigeant de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev lors de funérailles sans éclat officiel, surtout marquées par l'absence du président Vladimir Poutine.
Mikhaïl Gorbatchev, mort mardi à 91 ans, a été enterré au cimetière de Novodievitchi à Moscou, au côté de son épouse Raïssa, décédée en 1999, pendant qu'un orchestre militaire jouait l'hymne national russe.
Plus tôt, la dépouille de cette figure politique majeure du XXe siècle avait été exposée dans la Maison des syndicats, un lieu emblématique de Moscou où les funérailles de plusieurs dirigeants de l'URSS ont été célébrées, notamment celles de Joseph Staline en 1953.
La dépouille de Gorbatchev lors de sa sortie de la Maison des syndicats, un lieu emblématique de Moscou où les funérailles de plusieurs dirigeants de l'URSS ont été célébrées, notamment celles de Joseph Staline en 1953. A la tête du cortège funèbre, le journaliste Dmitri Mouratov, Nobel de la paix 2021 et directeur du journal Novaïa Gazeta, très critique envers Poutine. Sept journalistes de ce journal ont été assassinés dans des circonstances mystérieuses, parmi lesquels la célèbre Anna Politovskaïa.
"Un grand homme politique s'en va, l'ère Gorbatchev se termine aujourd'hui", a déclaré Evgueni Matveïev, un fraiseur de 44 ans faisant partie des milliers de personnes venues dire adieu à l'ancien dirigeant.
Par petits groupes, des personnes de tous âges sont venues déposer des roses et s'incliner en silence devant le cercueil ouvert de Gorbatchev, encadré par une garde d'honneur et près duquel trônait son portrait en noir et blanc.
Arrivé au pouvoir en 1985, Gorbatchev a marqué l'Histoire en précipitant, malgré lui, la disparition de l'empire soviétique en 1991, alors qu'il essayait de le sauver avec des réformes démocratiques et économiques, mettant ainsi fin à la Guerre froide.
Mikhaïl Gorbatchev repose désormais au cimetière de Novodievitchi à Moscou, au côté de son épouse Raïssa, décédée en 1999.
Dans un contexte actuel de répression et de repli croissants en pleine intervention militaire de Moscou en Ukraine, certains Russes présents aux funérailles se souvenaient avec nostalgie de l'ouverture libérale sous Gorbatchev.
"Nous avons eu une bouffée de liberté, il nous a donné la transparence et le pluralisme", a souligné Natalia Leleko, une enseignante de 60 ans.
Ksenia Joupanova, une interprète de 41 ans, retient surtout "l'absence de peur" sous Gorbatchev. "Je suis contre le fait de se couper du reste du monde, je suis pour l'ouverture, le dialogue".
Mais s'il est salué en Occident et par certains Russes comme un homme de paix, Gorbatchev est aussi vu par beaucoup dans son pays comme le responsable du déclassement géopolitique de Moscou et des années de crise qui ont suivi la chute de l'URSS.
Signe de malaise devant cet héritage ambivalent, ni funérailles officielles, ni jour de deuil national n'ont été annoncés. Surtout, les obsèques se sont déroulées sans Vladimir Poutine, le Kremlin mettant en avant un "emploi du temps" chargé.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, proche du Kremlin, est le seul dirigeant étranger à s'être rendu à Moscou, où il s'est incliné devant la dépouille de Gorbatchev.
Gorbatchev a été l'une des raisons ayant permis à l'Europe centrale de "se débarrasser du communisme pacifiquement, sans perte humaine ni effusion de sang", a déclaré M. Orban sur Facebook.
Quelques personnalités russes ont assisté aux funérailles, comme l'ex-président Dmitri Medvedev et le journaliste Dmitri Mouratov, Nobel de la paix 2021.
S'il était absent samedi, M. Poutine s'était discrètement rendu jeudi à l'Hôpital central clinique (TSKB) de Moscou, où est décédé Gorbatchev, pour déposer un bouquet de roses rouges.
Dans un sobre message de condoléances, il avait accordé à Gorbatchev "une grande influence sur l'Histoire du monde".
Par contraste, les capitales occidentales, de Washington à Berlin, en passant par Paris, ont célébré chaleureusement la mémoire de Gorbatchev, salué pour avoir oeuvré au rapprochement Est-Ouest et à une réduction des arsenaux nucléaires, ce qui lui avait valu en 1990 le Nobel de la paix.
L'Allemagne, dont la réunification a été permise par la chute du mur de Berlin, a annoncé que les drapeaux seraient en berne dans la capitale allemande samedi.
Mais, en Russie, Gorbatchev est perçu par beaucoup comme le fossoyeur de la grande puissance soviétique qui rivalisait avec l'Amérique et dont la fin, jugée humiliante, a laissé place à une décennie de crises et de violences.
Boris Eltsine, premier président de la Russie au pouvoir lors des années de transition douloureuse vers l'économie de marché, et qui avait désigné Vladimir Poutine comme successeur, avait eu droit, lui, à des honneurs appuyés à sa mort en 2007.
Le Kremlin avait alors décrété un jour de deuil national et organisé des funérailles officielles. En présence de Vladimir Poutine et Mikhaïl Gorbatchev.
Avec AFP
S'il est salué en Occident et par certains Russes comme un homme de paix, Gorbatchev est aussi vu par beaucoup dans son pays comme le responsable du prestige de la Russie comme une grande puissance.
Des milliers de Russes ont fait leurs adieux samedi au dernier dirigeant de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev lors de funérailles sans éclat officiel, surtout marquées par l'absence du président Vladimir Poutine.
Mikhaïl Gorbatchev, mort mardi à 91 ans, a été enterré au cimetière de Novodievitchi à Moscou, au côté de son épouse Raïssa, décédée en 1999, pendant qu'un orchestre militaire jouait l'hymne national russe.
Hommages
Plus tôt, la dépouille de cette figure politique majeure du XXe siècle avait été exposée dans la Maison des syndicats, un lieu emblématique de Moscou où les funérailles de plusieurs dirigeants de l'URSS ont été célébrées, notamment celles de Joseph Staline en 1953.
La dépouille de Gorbatchev lors de sa sortie de la Maison des syndicats, un lieu emblématique de Moscou où les funérailles de plusieurs dirigeants de l'URSS ont été célébrées, notamment celles de Joseph Staline en 1953. A la tête du cortège funèbre, le journaliste Dmitri Mouratov, Nobel de la paix 2021 et directeur du journal Novaïa Gazeta, très critique envers Poutine. Sept journalistes de ce journal ont été assassinés dans des circonstances mystérieuses, parmi lesquels la célèbre Anna Politovskaïa.
"Un grand homme politique s'en va, l'ère Gorbatchev se termine aujourd'hui", a déclaré Evgueni Matveïev, un fraiseur de 44 ans faisant partie des milliers de personnes venues dire adieu à l'ancien dirigeant.
Par petits groupes, des personnes de tous âges sont venues déposer des roses et s'incliner en silence devant le cercueil ouvert de Gorbatchev, encadré par une garde d'honneur et près duquel trônait son portrait en noir et blanc.
Arrivé au pouvoir en 1985, Gorbatchev a marqué l'Histoire en précipitant, malgré lui, la disparition de l'empire soviétique en 1991, alors qu'il essayait de le sauver avec des réformes démocratiques et économiques, mettant ainsi fin à la Guerre froide.
Mikhaïl Gorbatchev repose désormais au cimetière de Novodievitchi à Moscou, au côté de son épouse Raïssa, décédée en 1999.
Dans un contexte actuel de répression et de repli croissants en pleine intervention militaire de Moscou en Ukraine, certains Russes présents aux funérailles se souvenaient avec nostalgie de l'ouverture libérale sous Gorbatchev.
"Nous avons eu une bouffée de liberté, il nous a donné la transparence et le pluralisme", a souligné Natalia Leleko, une enseignante de 60 ans.
Ksenia Joupanova, une interprète de 41 ans, retient surtout "l'absence de peur" sous Gorbatchev. "Je suis contre le fait de se couper du reste du monde, je suis pour l'ouverture, le dialogue".
Absence de Poutine
Mais s'il est salué en Occident et par certains Russes comme un homme de paix, Gorbatchev est aussi vu par beaucoup dans son pays comme le responsable du déclassement géopolitique de Moscou et des années de crise qui ont suivi la chute de l'URSS.
Signe de malaise devant cet héritage ambivalent, ni funérailles officielles, ni jour de deuil national n'ont été annoncés. Surtout, les obsèques se sont déroulées sans Vladimir Poutine, le Kremlin mettant en avant un "emploi du temps" chargé.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, proche du Kremlin, est le seul dirigeant étranger à s'être rendu à Moscou, où il s'est incliné devant la dépouille de Gorbatchev.
Gorbatchev a été l'une des raisons ayant permis à l'Europe centrale de "se débarrasser du communisme pacifiquement, sans perte humaine ni effusion de sang", a déclaré M. Orban sur Facebook.
Quelques personnalités russes ont assisté aux funérailles, comme l'ex-président Dmitri Medvedev et le journaliste Dmitri Mouratov, Nobel de la paix 2021.
S'il était absent samedi, M. Poutine s'était discrètement rendu jeudi à l'Hôpital central clinique (TSKB) de Moscou, où est décédé Gorbatchev, pour déposer un bouquet de roses rouges.
Sobres condoléances
Dans un sobre message de condoléances, il avait accordé à Gorbatchev "une grande influence sur l'Histoire du monde".
Par contraste, les capitales occidentales, de Washington à Berlin, en passant par Paris, ont célébré chaleureusement la mémoire de Gorbatchev, salué pour avoir oeuvré au rapprochement Est-Ouest et à une réduction des arsenaux nucléaires, ce qui lui avait valu en 1990 le Nobel de la paix.
L'Allemagne, dont la réunification a été permise par la chute du mur de Berlin, a annoncé que les drapeaux seraient en berne dans la capitale allemande samedi.
Mais, en Russie, Gorbatchev est perçu par beaucoup comme le fossoyeur de la grande puissance soviétique qui rivalisait avec l'Amérique et dont la fin, jugée humiliante, a laissé place à une décennie de crises et de violences.
Boris Eltsine, premier président de la Russie au pouvoir lors des années de transition douloureuse vers l'économie de marché, et qui avait désigné Vladimir Poutine comme successeur, avait eu droit, lui, à des honneurs appuyés à sa mort en 2007.
Le Kremlin avait alors décrété un jour de deuil national et organisé des funérailles officielles. En présence de Vladimir Poutine et Mikhaïl Gorbatchev.
Avec AFP
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